Un peu de fraîcheur dans un monde de brutes... En absence d'activité artistique personnelle, j'en profite pour regarder des films, des films qui pour une raison ou une autre éveillent ma curiosité et ma soif de nouveauté. "Borat", le film que j'ai visionné hier soir est très spécial. En période de morosité, c'est un film que je ne saurais que recommander...
Sorti fin 2006, ce film réalisé par Larry Charles nous trace l'odyssée de Borat Sagdiyev, journaliste du Kazakhstan, missionné par son petit pays afin d'apprendre les us et coutumes cultureles d'une Amérique des plus puritaines dans le but de donner à son pays ex-soviétique toute la grandeur qu'il mérite. "Borat" est interprété par Sacha Baron Cohen alias Ali G., comique réputé en Grande Bretagne. Sur sa route, il est accompagné d'un producteur patibulaire, mais presque, nommé Azamat Bagatov et joué par Ken Davitian. Bien sûr, ce film ne mérite pas la palme du bon goût, pourtant on est vite charmé par les aventures de cet anti-héros aux allures désuetes. Les situations sont souvent cocasses aux limites de la vulgarité... sans pourtant jamais y tomber. La scène de la poursuite à l'hôtel entre nos deux amis kasakhs nus comme des vers est un moment d'anthologie à pleurer de rire. Le film est tourné comme un reportage, puisque Borat est sensé ramener un film de ses aventures au Kazakhstan. Borat va découvrir l'amour aux USA, sous les traits de Pamela Anderson dont il est tombé fou amoureux au travers d'une revue papier. C'est pour toucher cet amour du bout des doigts qu'il va orienter sa quête jusqu'à la Californie...
Dans "Borat", il y a parfois du "Michael Moore" dans la manière de filmer et de montrer une Amérique puritaine si sûre de ses valeurs et si souvent à côté de la plaque, il y a aussi du "Jean-Yves Lafesse"... et dans ses moments, le film prend des allures de micro-trottoir des plus drolatiques. La naïveté du héros est déconcertante, et s'il va souvent très loin dans la provocation et l'humour noir, on lui pardonne aussitôt... car tout est dépeint dans un contexte particulier sous couvert d'ignorance. Le film peut choquer parfois, notamment lorsqu'il aborde le sujet de la religion... mais je suis partisan de dire que l'on peut et qu'il faut rire de tout... peut-être pas avec tout le monde, mais c'est déjà un autre débat !
A noter que sur le DVD figurent huit ou dix scènes censurées et donc non retenues dans la version "cinéma". Elles méritent le coup d'œil, et ne sont ni plus choquantes ni de moins bonne qualité que les scènes présentes dans le film... dommage qu'elles aient disparus de la version finale. Sans doute plus un choix technique et pratique qu'une réelle censure. Sans être un chef-d'œuvre, "Borat" est une parodie plus que sympathique et qui met souvent le doigt là où ça fait mal... Une chose est sûre, ce n'est pas une vitrine touristique pour le Kasakhstan... encore moins pour l'Amérique profonde. Bravo et merci...Borat !