Critique de
L.Ventriloque
Une croisière qui vous embarque contre votre gré dans un tourbillon limite malsain à cause de la chaise roulante mêlée au sexe torride. En vérité, derrière les frasques de "Mimi" dont on est abreuvé à grosses louchées, piquante Emmanuelle Seignier, égérie (puis épouse) du réalisateur que j'ai personnellement cent fois préférée dans "Frantic", se dessine un autre stratagème, que rien ou presque ne laisse supposer. Armez-vous de patience, il va falloir tanguer sur ce rafiot en récoltant mille tours de la part d'un torturé à un réservé qui se laisserait bien tenter... Même si le duo le plus exhibitionniste prend tout l'écran, focus sur le couple british surtout, la dame notamment (Kristin Scott Thomas). Talentueux Polanski, un peu éreintant dans l'outrance qu'il se plaît à étaler, la durée pouvait être moindre sans saccager le livre de Pascal Bruckner... Qualité des cadrages, musique de mal de mer, amusement perceptible des comédiens tous chauffés à blanc dans leur rôle, on pense à Hitchcock en se rappelant les meilleurs passages du film. Merci au petit écran d'avoir diffusé cette oeuvre, bien qu'elle soit une petite épreuve nerveuse.