Suite au conseil d'un ami, je me décidais récemment à visionner le DVD "Old boy" qui trônait au dessus d'une pile de films depuis quelques mois déjà. Ce thriller sud-coréen est sorti en 2004 et est signé Park Chan-wook. "Oh Dae-Soo", le héros malgré lui, est magistralement interprété par Choi Min-Sik. Séquestré à priori sans aucune raison, puis relâché quinze ans plus tard toujours sans la moindre explication, il va tenter de retrouver les éléments manquants lui permettant de trouver les raisons de sa mise à l'écart du monde, avec comme but la vengeance. Dans sa quête, c'est toute sa vie et son passé qui vont lui être renvoyé en pleine face. Le spectateur suit en direct l'évolution du personnage à la recherche de vérité et d'identité. Et la vérité... on la découvre au bout des deux heures de ce film à suspens et rebondissement, et croyez-moi, cette vérité là ne se trouve pas "au bout du couloir" ! La performance d'acteur de Choi Min-Sik est exceptionnelle dans la mesure où il va faire passer son personnage de l'état d'abruti moyen un peu "beauf" en début de film à un être mystérieux, determiné et cynique à sa sortie de "prison". Qui ne changerait pas après une mise "hors-circulation" de quinze années ? Avant sa libération, "Oh Dae-Soo" flirtera avec le suicide, l'espoir, le renoncement... et la folie ! Le comédien est crédible dans chacun de ces registres. Sous certains aspects, Choi Min-Sik me fait beaucoup pensé à l'acteur Charles Bronson dans ce film. Il en a le physique et l'attitude. Une certaine violence dans le regard qui ne demande qu'à exploser, une bombe à retardement... Comme de nombreux personnages incarnés par Charles Bronson, "Oh Dae-Soo" est imprévisible... capable de passer du meilleur au pire en un éclair. Le réalisateur utilise dans "Old boy" le suspens à outrance... mais jongle aussi avec une certaine violence psychologique et visuelle jamais gratuite. Il a su éviter le piège du "trop gore". Tout le film baigne dans un certain climat d'insécurité et lorsque le spectateur croit tenir une piste... la scène suivante remet tout en question. Le réalisateur joue avec les nerfs des spectateurs comme avec ceux de son héros. Angoissant, captivant... stressant (au sens non-péjoratif du terme)... tel est "Old boy" ! Pour l'anecdote, "Old boy" a obtenu le Grand Prix au festival de Cannes 2004. Je ne considère pas forcément un prix pour une référence objective... mais c'est vraiment pour... l'anecdote !