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APOCALYPTO-2006-
Nationalité : États-Unis
Titre VO : Apocalypto
Durée : 2h18
Date de sortie en France : 10/01/2007
Réalisation : Mel GIBSON
Prise de vues : Dean SEMLER
Musique : James HORNER
Distributeur : Quinta Communications
Visa d'exp. : 116780
Résumé
Au Mexique, début du 16e siècle. La dramatique histoire d'un jeune chasseur maya, un certain Jaguar Paw, enlevé par de cruels ravisseurs et qui va tout tenter pour s'échapper, afin de retrouver son épouse et son jeune fils qu'il a pu cacher à temps.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
inconnu(e)
C'est génial. Un vrai film d'aventure et, en me basant sur la réputation "catho" de Gibson, une habile propagande. Mais où sont-ils (conquistadors et prêtres)? me disais-je devant ce déploiement de sauvagerie brutale? Et, en toute fin, ce mât... comme une croix dans le ciel. C'est magistral, j'adore.
J'ai aimé "Apocalypto", ou plutôt...j'ai adoré ! Ce dernier film de Mel Gibson sorti en 2007 est sublime et envoûtant. Bien installé devant le petit écran dans mon petit domicile lyonnais, j'ai assisté ce mardi soir à plus de deux heures de très grand et très beau spectacle. Le film entièrement tourné en yucatèque (dialecte maya) mais je vous rassure sous-titré, nous fait vivre les derniers moments de la civilisation "maya" au travers du jeune indigène "Patte de Jaguar", joué par Rudy Youngblood, qui voit lui-même sa vie personnelle bouleversée. Il va devoir lutter au-delà de ses forces physiques pour survivre dans un monde hostile et se construire un nouvel avenir.
Trés controversé à sa sortie en raison de sa violence et de son parti-pris historique, "Apocalypto" est à mes yeux un véritable film "coup de poing". Je l'ai vécu comme une immersion dans une civilisation si lointaine et pourtant si proche. Le film fait peur et en même temps, il permet de croire que tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir. La violence du film est bien réelle, mais elle n'est jamais gratuite. Mel Gibson décrit des rites sanglants et violents avec juste ce qu'il faut de naturel sans rien cacher. On est loin des standards américains actuels où il faut montrer le cinéma le plus lisse possible pour ne pas heurter la critique et les âmes sensibles. "Patte de jaguar" n'a rien d'une patte de velours. Ce n'est pas seulement l'apologie de la puissance physique et du courage que fait le réalisateur avec les exploits de son héros...c'est avant tout grâce à la force de son esprit que "Patte de jaguar" se sort de situations souvent périlleuses.
La forêt est magnifique, les décors somptueux, mais ce que j'ai aimé c'est que ce film n'est pas seulement le reflet d'une civilisation lointaine et révolue. Il est actuel...Le fanatisme est toujours présent partout, même chez nous, et nous sommes tous des "Patte de Jaguar". Notre vie n'est pas tant ce qu'on veut en faire mais plutôt le résultat des décisions de quelques "puissants" afin de calmer la colère de quelques "Dieux" factices et obscures...Attention, on est sur le fil du rasoir...Merci Monsieur Mel Gibson pour la qualité de votre film...à voir et à revoir !
"Une civilisation n'est conquise que si elle s'est préalablement détruite par elle-même". En attendant la fureur des combats, le Maya est un excellent chasseur, un incorrigible farceur et un admirable conteur. Ces qualités sont soudainement archivées, le village est attaqué. Les hommes capturés entament un cheminement initiatique vers la vision de sacrifices gérés par un libre arbitre venu du ciel. On peut amalgamer en décrétant que cette fresque sanglante n'est que la projection cinq cent ans en arrière de nos propres valeurs ne montrant que nos acquis, haine, violence, trafic d'esclaves et main d'œuvre exploitée le tout dans une jungle reprenant ses droits par la soudaineté des attaques du jaguar et du serpent. Tout cela sent "bon" les mouvances inertielles de notre bonne vieille terre. De plus en plus de scénarii offrent au cinéma et aux contextes historiques choisis un trajet commun basé sur une rage de survivre suite à une délocalisation brutale, une initiation terrible est à gérer loin de ses bases offrant un statut d'opprimé à une volonté ferme et à toute épreuve de retourner par tous les moyens après des efforts considérables vers un centre moteur qui lui-même doit batailler ferme dans son propre environnement afin de survivre. Tout ceci ressemble étrangement à la thématique de "Retour à Cold Mountain" contexte historique différencié naturellement. Une vengeance s'alimente par le mépris envers le maître du moment, l'irrespect de l'autre gonfle les jarrets, un leitmotiv ne tenant qu'en quelques mots agrémente un parcours rétrograde périlleux ou chaque pas malhabile est dévoré par un enfer vert hyper défensif engloutissant les corps. Le récit parfaitement réussi adopte les runes d'un concept cérébral présent, les scènes très réalistes des sacrifices ont un esprit kermesse. Un stéréotype souvent reconduit dans le septième art extermine les méchants par ordre hiérarchique. Finalement le plus motivé c'est le traqué qui au fur est à mesure de ses blessures acquiert une énergie transcendante grignotant peu à peu la hargne d'un poursuivant. Ce que nous voyons au fil de ces deux heures vingt est crédible, la caresse est rare, l'homme n'est que de la viande hachée menu, tout cette déferlante nauséabonde semble adaptée à son temps malgré la réhabilitation de plusieurs ouvrages démystifiant les préconçus moyenâgeux en tartinant de douceur une époque que nos esprits jugeaient préalablement invivable. Mel Gibson montre certainement une vérité en entretenant un concept sanguinolent cinématographique présent depuis des décennies sur nos écrans, une alchimie ciblant un contexte historique hyper violent permettant à une compétence professionnelle stagnante de rester positionner sur une technologie d'images fortes fabriquées mais respectant un plan adapté à une reconstitution acceptable validant la terreur d'une époque. Nos besoins de se sentir protégé et encadré se libèrent par rapport à une barbarie que nous pensons à tort éteinte. Par cet apaisement ce système s'adapte admirablement à notre sensation d'être plus ou moins maître de nos destins. Ceci dit "Apocalypto" est une réussite, un merveilleux voyage dans le temps selon les critères exposés ci-dessus ou l'homme qu'il soit dominant ou dominé n'est qu'une bête parachutée dans un monde dément, ne rêvant que de s'endormir afin de calmer sa douleur.
Bibliographie