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COMBIEN TU M'AIMES ?-2005-
Nationalité : France
Durée : 1h35
Date de sortie en France : 26/10/2005
Genre : COMÉDIE
Themes
Prostitution
- cinéma français -
Distributeur : Pan-Européenne-Edition
Visa d'exp. : 111478
Résumé
Le dénommé François, fort timide, propose à une superbe prostituée de Pigalle, Daniela, de vivre avec lui contre une rémunération mensuelle de cent mille euros. Il vient en effet de gagner une fortune au loto. Elle accepte, mais les choses ne sont pas aussi simples car il est malade du coeur et elle est amoureuse de son maquereau.
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Critiques - Commentaires Public
Envie de me détendre hier soir avec un bon DVD. Finalement, mon choix se porte sur "Combien tu m'aimes ?" de Bertrand Blier. Sorti fin 2005, ce film bénéficie d'un extraordinaire casting avec Monica Bellucci, Gérard Depardieu et Bernard Campan, Jean-Pierre Darroussin et l'exceptionnelle Farida Rahouadj que je ne connaissais pas et qui explose littéralement à l'écran dans ce film. Depuis toujours, je suis un inconditionnel des films de Bertrand Blier et "Combien tu m'aimes ?" est un très bon cru. Dans mon classement personnel, je le classerais en quatrième position après "Notre histoire", "Buffet froid" et "Tenue de soirée"... D'ailleurs, j'y ai trouvé beaucoup de similitudes avec "Notre histoire". La trame est sensiblement la même avec un homme (Bernard Campan) qui essaie de garder près de lui une femme (Monica Bellucci)... tout simplement parce qu'il se rend compte au hasard des chemins qu'elle est la femme de sa vie, qu'elle fait et qu'ele fera toujours partie de sa existence. Comme dans tous les films de Blier, l'absurde a une part prédominante. Dans "Combien tu m'aimes ?"... on traverse le film comme on traverserait un rêve éveillé. Il ne faut absolument pas chercher de logique dans les actions des personnages, ni dans leurs dialogues. En cherchant un quelconque sens du réalisme, on passe à côté de l'essentiel... Comme dans "Notre histoire" avec le magnifique duo "Baye-Delon", ici aussi, on assiste à l'histoire naissante d'un couple improbable. Elle est "pute de luxe", il est petit fonctionnaire... elle a une beauté sublime, il est quelconque. Pourtant, les deux ont besoin d'autre chose... et c'est dans leur rencontre qu'ils vont trouver leur échappatoire au quotidien. Comme dans "Notre histoire", le film bascule dans le non-sens à la mi-parcours, avec l'intrusion d'une joyeuse bande de collègues, qui s'incrustent jusque dans le lit de nos deux amoureux... et cela nous semble normal. Blier, au travers de ses œuvres, a le don de nous faire perdre pied avec la réalité, si bien que les choses les plus incongrues n'ont même plus la capacité de nous choquer. Comme dans "Notre histoire" enfin, tout se termine dans une pseudo-réalité, c'est comme si tout le film n'avait été qu'un prétexte à parler d'un couple finalement beaucoup plus banal qu'il n'y paraissait. Le film n'est plus alors que la quintessence des fantasmes d'un couple bien ordinaire. Encore bravo au réalisateur qui sait sublimer des histoires de gens bien ordinaires. Dans "Combien tu m'aimes ?", les acteurs jouent juste, dans un registre très différent des réalisateurs classiques. Les talents de chacun sont reconnus et je ne vais pas revenir dessus. Par contre, j'ai découvert la comédienne Farida Rahouaj... elle m'a épaté. En voisine du couple, on ne voit qu'elle dès qu'elle est à l'écran... elle se laisse aller et vit la scène de l'intérieur, c'est sans doute ce qu'on appelle le "lâcher prise". J'hésitais à voir ce film, la peur d'être déçu par un réalisateur que j'ai tant apprécié... mais j'ai assisté une nouvelle fois à un grand moment de cinéma. Merci "Monsieur" Blier !
Note : 17/20
Bertrand Blier, tout particulièrement dans ce film, est bien le fils de son père, grinçant de tous ses gonds, avec ce kidnapping improbable, mais tellement bien amené... Ici, il est toujours question du désir éprouvé par l'homme (hétéro), cette perpétuelle usine à fantasmes féminins. Le gars quelconque qui va oser le grand jeu parce que ça fait un bout de temps qu'il est fasciné par une icône (Bellucci) et se dit qu'il doit se foutre à l'eau... Personnellement, j'ai bien ri, sur ces envolées d'opéra aux moments les plus truculents, ou bien cette ritournelle classique du grand Chopin qui donne une note très romantique ... Depardieu, cette baraque, a dû aussi beaucoup s'amuser, il offre là de très bons gags, seuls les vraiment très coincés devraient le bouder. Campan dans un registre inédit, et une tirade de Daroussin, grandiose, l'apport d'un revers tragique dans cette course à décrocher la timbale. Légèreté de l'excellente petite Sara Forestier, échappée de son trop habituel registre banlieusard. Peut-être une petite faiblesse dans l'hystérie de Monica Bellucci, sa façon de prononcer le mot "manteau" jette un froid, mais comme sa plastique est admirablement mise en avant, ça passe, elle est comme sacralisée, loin de l'horizontale peinturlurée à porte-jarretelles... Un ensemble caustique à souhait, on arriverait presque à admettre l'horrible sentence "toute femme (attitrée d'un compagnon) est toujours femme et aussi "un peu pute", hum !... Une boutade qui cacherait ici, au contraire, une forme de vénération doublée d'une interdépendance séculaire qui va de soi. Jolis échanges verbaux, la vulgarité passée du cinéaste semble désamorcée, le temps où il poussait un peu trop le bouchon, créant une vraie dégringolade juste après des scènes sublimes. L'ensemble reste déjanté en permanence, à ne pas trop prendre à la lettre par les spectateurs réservés. Le mérite est de laisser chacun et chacune penser au besoin instinctif de "l'autre", différent de soi, périlleux, jamais acquis mais qui change un peu de s'occuper encore et toujours de sa propre gueule !
Bibliographie