J'ai enfin visionné le DVD de "La liste de Schindler", ce superbe film de Steven Spielberg sorti en 1994... sans doute ma récente visite au Camp de Concentration de Dachau près de Münich en Allemagne y est pour quelque chose. Le film dure plus de trois heures, et pourtant le temps semble s'arrêter ou plutôt je me suis retrouvé plongé en plein coeur de la seconde guerre mondiale, confronté à l'horreur nazie. Ce n'est de mon souvenir pas le film le plus émouvant que j'ai pu voir sur ces événements dramatiques. J'ai le souvenir lointain d'un téléfilm en plusieurs parties intitulé "Holocauste" à la fin des années 70 ou début 80 traitant de la "Shoah" qui m'avait beaucoup plus ému encore. Mais j'étais alors enfant, c'est sans doute la raison... Dans "La liste de Schindler", la vision de cette "Shoah" est uniquement contée au travers de la vie d'Oskar Schindler, homme d'affaires peu zélé et qui va faire de sa vie un monument de solidarité en sauvant des camps d'extermination polonais 1100 juifs voués à une mort quasi certaine. Comment ? En les faisant travailler dans son usine tout en leur fournissant des conditions de vie dignes de tout être humain. Il ne s'enrichira pas et prendra d'énormes risques dans cette Pologne aux mains des nazis...Pour jouer cet "Oskar Schindler", le réalisateur a choisi Liam Neeson. L'acteur ne fait pas la moindre fausse note, tour à tour séducteur, manipulateur, il finira à force de cotoyer "ses" prisonniers par trouver le vrai sens de sa vie. Pour le spectateur, cette évolution dans le personnage se fait toute en finesse. Le "méchant" nazi "Amon Goeth" est joué par Ralph Fiennes. L'acteur capable de jouer un héros romantique est aussi capable de jouer la pire ordure. Il le montre ici en incarnant ce "boucher de Hitler" impitoyable, pour qui la vie d'un être humain se résume à un jeu de massacre. Le troisième personnage marquant est le petit comptable juif de "Schindler" dont le nom est "Itzhak Stern" et incarné à l'écran par le somptueux Ben Kingsley. Sous de faux airs de "Gary Cooper", l'acteur intériorise complètement son personnage et lui donne l'air grave de circonstance. C'est lui le cerveau d' "Oskar Schindler" qui le lui répétera assez souvent. Le film est entièrement en noir et blanc, mais une petite fille blonde apparaît pourtant avec un manteau coloré an rouge...C'est cette apparition à la fin tragique qui rythme les prises de conscience successives de notre héros "Oskar Schindler". Inutile de parler des qualités de ce film récompensé à maintes reprises par les instances du cinéma... Je crois que si ce film est important, c'est avant tout parce qu'il peut permettre aux générations actuelles et futures de ne pas oublier ce que l'homme a fait à l'homme et est capable de faire à l'homme. J'ai une pensée pour les millions de juifs exterminés lors de ce génocide mais aussi pour les milliers de civils français et de toute nationalité non revenus de ces camps et dont on ne parle pas assez...."Merci", votre sacrifice n'aura pas été vain.