"Cashback" pourrait se traduire en français par..."donnant-donnant". A la base ce film est un court métrage récompensé en 2004 par le "Grand Prix" du Festival de Brest. J'avais vu cette version courte au charme tout particulier. La version longue, sortie cette année et toujours réalisée par le britannique Sean Ellis, m'avait été vantée par un ami réalisateur. Je voulais absolument la voir... et c'est ce que j'ai fait dimanche dernier bien installé devant mon DVD. "Cashback", sans tout vouloir dévoiler, c'est l'histoire d'un étudiant en art qui suite à une rupture sentimentale douloureuse devient insomniaque. Plutôt que de tourner en rond toute la nuit, il trouve un petit travail de nuit dans une grande surface alimentaire. Trés vite, "Ben Willis", interprété par le jeune Sean Biggerstaff, va se découvrir un don... celui d'arrêter le temps (et les gens) et va pouvoir ainsi se ballader au milieu de ses contemporains en toute quiétude, un atout pour l'expression de son art, la peinture. Quoi de mieux qu'un monde "figé" pour apprécier toute la beauté de ce monde, de ses contemporains... et contemporaines ?
La suite... c'est une histoire d'amour assez classique entre notre jeune héros et une de ses collègues. Le film est une réussite, et j'ai passé un bon moment à le visionner. Un bon divertissement en somme... Pour l'anecdote, le court métrage est intégré en totalité au film... et on peut constater que les comédiens n'ont pas trop changé en trois ans. Le film est drôle, avec un humour très anglais à la "Trainspotting" ou autre "Full Monty". Il fait réfléchir aussi (pas trop quand même)... à la manière d'utiliser un don ou un art. Je passe sur l'aspect "sentimental" du film qui dans ce cas précis sert plus de prétexte sans atteindre le stade de la nécessité. La bluette entre "Ben" et sa consoeur "Sharon", jouée par Emilia Fox, sans être désagréable est trop similaire aux quantités d'histoires d'amour vues et revues dans les films mettant en scène la jeunesse américaine.
Après avoir vu le court métrage, j'espérais être surpris par cette version longue... et j'ai été déçu. Tout en restant un très bon film, "Cashback" a perdu beaucoup de son charme et de sa légèreté en passant du court au long métrage. Je le regrette un peu, car cet aspect me laisse un goût d'inachevé... A voir tout de même pour son côté "fantastique", sa philosophie... et pour ses acteurs. A ce sujet, j'ai beaucoup apprécié le personnage de "Jenkins", le responsable du magasin... psychotique et paranoïaque à souhait. L'acteur c'est Stuart Goodwin... un "Benoît Poelvoorde" version "Outre-Manche"... Bon, mon avis est mitigé... mais finalement j'ai bien aimé "Cashback" !