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INTIMITÉ-2001-
Nationalités : Grande-Bretagne / France
Titre VO : Intimacy
Durée : 2h00
Date de sortie en France : 28/03/2001
Themes
Milieu du théâtre
- cinéma britannique -
Réalisation : Patrice CHÉREAU
Inspiration : D'après des récits de Hanif KUREISHI
Prise de vues : Eric GAUTIER
Musique : Eric NEVEUX
Distributeur : Bac Distribution
Visa d'exp. : 99037
Résumé
Barman de nuit à Londres, le dénommé Jay retrouve chaque semaine Claire, une femme mariée dont il ne sait rien. Leurs relations se bornent à un intense rapport sexuel. Finalement, il va tenter de connaître un peu plus sa partenaire et commence à la suivre. Il découvre qu'elle est mariée à un chauffeur de taxi prénommé Andy et donne des cours d'art dramatique à des amateurs, dans les sous-sols d'un pub. Un jour, les rôles vont s'inverser et ce sera elle qui va le filer discrètement.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 17/20
Une oeuvre exceptionnelle dans sa qualité, son discours, sa profondeur.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
J'ai hésité...Fallait-il mettre ce film dans ma rubrique "Films cultes" ? J'ai tranché... J'ai aimé ce film... mais dans la rubrique "Films cultes", je ne mets que les films qui m'ont bouleversé ou ceux où l'identification avec le personnage est extrême.
Cependant, j'ai adoré ce film. Mark Rylance (Jay) en serveur blasé qui n'attend plus rien de la vie en dehors de son train-train quotidien, va revivre la passion amoureuse grâce à une inconnue... l'espace de quelques mercredis. Kerry Fox (Claire) magnifique en mère de famille passionnée de théâtre, va se donner l'illusion d'aimer... mais ne cherche t'elle pas tout simplement à fuir son quotidien ?
Patrice Chéreau a su filmer ces deux comédiens dans leur intimité de corps et d'esprit. Les scènes parfois terriblement impudiques ne choquent pourtant pas. Ces deux personnages nous intriguent et longtemps après avoir vu le film, je me pose encore des questions sur leurs motivations... Des motivations illusoires et des passions pourtant si proches... des nôtres.
Ours d’or à Berlin et prix d’interprétation féminine pour Kerry Fox, prix du meilleur film européen, Intimité est sorti déjà auréolé. Il est vrai que c’est un grand Chéreau. "Intimité" fait partie de ces films qui vous marquent longtemps. D’abord il y a l’Angleterre avec ses couleurs acidulées qui tranchent, ses pubs enfumés et la grisaille de ces quartiers populaires. On pourrait se croire dans un film de Mike Leigh ou de Ken Loach sauf qu’ici il ne s’agit pas d’un portrait social mais de celui d’un homme et d’une femme aux prises avec les tourments de l’amour. Quoi de plus banal si ce n’est qu’avec Chéreau rien n’est simple, est surtout pas une histoire d’amour. Ce qui surprend ici, c’est la sobriété. Avec moins d’esbroufe que dans Ceux qui m’aiment prendront le train, la caméra est mise au service de l’authenticité, avec un regard au combien respectueux de cet homme et de cette femme qui font l’amour le mercredi après midi, sans échanger un mot. Ceux qui même... était placé sous influence de Lars von Trier, Intimité, sous celle de Wong Kar-wai. Et quand on dit à Chéreau que l’on a aussi pensé à Cassavetes en voyant son film, il prend cela comme un grand compliment, s’étant toutefois interdit de penser à cette référence écrasante et à Gena Rowlands à laquelle pourtant Kerry Fox ressemble parfois de façon étonnante. Le film est sorti en même temps que des rumeurs, démenties par Chéreau lui-même, à propos de la censure que connaîtra la sortie vidéo en Angleterre. C’est dire comme le sexe à l’écran scandalise toujours. Il est certain que jamais on n’a vu des scènes d’amour filmées de cette manière, au plus près des corps et de leur alchimie dermique. Rien de choquant ceci-dit, on est loin de la pornographie. Le tour de force de Chéreau est d’annoncer ainsi toute la problématique de son film. Comment un homme et une femme peuvent continuer à s’aimer sans se connaître ? Qu’est-ce que l’on sait de l’autre alors que l’on partage les caresses les plus intimes ? Tout le film est une quête de l’Autre, de ce qu’il est, de ce qu’il pense, au risque de comprendre qu‘il est tout simplement impossible que cette quête aboutisse. Une séquence de filature dans les rues est édifiante, ainsi que la rencontre de l’amant (extraordinaire Mark Rilance - au physique bien plus intéressant que celui de Gary Oldman qui était préposé pour le rôle) et du mari (non moins extraordinaire Timothy Spall). Intimité est une adaptation d’un roman et d’une nouvelle de Hanif Kureishi (l’auteur du scénario de "My Beautiful Laundrette"). Le scénario n’a pas été écrit en anglais et ce jeu des distances mené de bout en bout contribue non seulement à cette atmosphère particulière du film mais sert tout à fait le propos, du moins en ce qui nous concerne ; spectateur français. C’est comme lorsque l’on danse sur un slow dont on ne comprend pas toutes les paroles : rien ne freine l’émotion. Chéreau n’a envisagé, à aucun moment, de tourner en France, avec des comédiens français. C’est un parti pris de réalisation vraiment pertinent, et j’encourage vivement le spectateur à aller voir le film en VOST ... ne serait-ce que pour entendre parler Marianne Faithfull dont les apparitions à l’écran raviront les fans. (Son site : Ecrivain de votre vie)
Bibliographie