Critique de
Pierre Troestler
Hier soir, j'ai visionné "Cowboy" en DVD. "Cowboy" réalisé par Benoît Mariage qui est sorti en fin 2007, n'a rien à voir avec un western. C'est l'histoire de Daniel Piron, incarné par Benoît Poelvooorde, petit journaliste TV en proie à une crise existentielle. Enfermé dans une routine et un mal de vivre qui lui pèse de plus en plus lourd, il décide de se lancer dans une quête initiatique qui prend la forme d'un reportage sur un héros de son enfance, Tony Sacchi (joué par Gilbert Melki). Mais le héros de l'époque, preneur d'otages à l'esprit chevaleresque, a bien changé et est devenu un gigolo avide d'argent...et bien loin de son idéal de jeunesse. De désillusions en désillusions, notre journaliste va s'enliser dans ses rêves au même rythme que son reportage.
Sans prétention, le réalisateur belge réussit le portrait d'une génération qui a perdu ses idéaux et ne se retrouve plus dans ce que l'époque propose. Sans effets et sans rebondissement de dernière minute, Benoît Mariage parvient à rendre son film attachant. Le film permet une réflexion sur la remise en question nécessaire quand les chemins de la vie nous mènent à une impasse...et Benoît Poelvoorde excelle dans ces rôles de "looser" même pas "magnifique". J'avais vu "Les convoyeurs attendent" de ce même réalisateur avec déjà l'autre "Benoît" dans le rôle principal. Avec "Cowboy", on reste dans l'analyse sans fioriture ni paillette de ce qu'il convient d'appeler "la vie" tout simplement.