Aucun résultat pour cette recherche

Critique(s)/Commentaire(s) Publiques de
Sylvain BRUNERIE

  • 7H58 CE SAMEDI-LÀ (2007)
    Un cambriolage d'une entreprise familiale qui devait "arranger tout le monde", et qui tourne mal (très). L'idée de base est aussi simple que cela. Mais c'est sans compter que cette simplicité appelle le reste : les idées géniales de Sidney Lumet (83 ans) (et éventuellement de Kelly Masterson, scénariste). Prenant le parti de l'originalité, il décide de montrer successivement différents moments de l'histoire en suivant différents personnages. Prodigieuse idée que celle de cette étrange narration : éclatée en de multiples retours en arrière sur l'affaire autour de différents points de vue, elle permet de multiplier les moments forts et de perpétuellement relancer le spectateur dans sa réflexion. "Deux jours avant le cambriolage avec Andy", "une heure après avec Hank..." : toutes les combinaisons sont possibles et montrées pour la plupart, ce qui fait redoubler le suspense à chaque instant, et ainsi on ne s'ennuie pas. On n'en ressort pas totalement indemne non plus.D'un point de vue purement émotionnel, 7h58 ce samedi-là est aussi très réussi : la caméra passionnée de Sidney Lumet capte au plus près des visages toute la tension qu'ils transportent, par le biais d'acteurs parfaitement investis (et pervertis, pour certains). On retrouve ici le génial Philip Seymour Hoffman (Truman Capote), Ethan Hawke (Bienvenue à Gattaca) et Albert Finney (dans le tout récent La Vengeance dans la peau).Le film est aussi captivant grâce à son inventivité foudroyante : de retournement de situation en changement brutal d'objectif des personnages, le scénario fait preuve d'une imagination à toute épreuve, solide et efficace.
  • SPIDER-MAN 3 (2006)
    Le voici donc de retour, cet Homme-Araignée tant attendu. Et ça n'a pas l'air d'être terminé, les trois prochains épisodes étant déjà prévus. Mais concentrons-nous sur ce troisième opus. Spider-Man devient donc méchant, temporairement (je ne vous apprends rien), et redevient ensuite gentil. Voilà, tout est dit. Car cette suite est, au niveau scénaristique, d'une pauvreté inquiétante. Si elle a la bonne idée de se relier au premier épisode de la série (référence annoncée dès le générique par un résumé éclair, en images, des précédents films), elle le fait de façon bien trop superficielle, balayant les points les plus intéressants en deux coups de toile d'araignée. Avec son lot d'invraisemblances toutes plus grossières les unes que les autres, l'histoire nous présente une surabondance de méchants et d'antihéros se livrant à un (im)pitoyable concours de circonstances, souvent sans queue ni tête (de quelque côté que ce soit). Les personnages humains, quant à eux, sont d'une niaiserie effarante et rarement atteinte, en particulier pour Tobey Maguire, franchement ridicule par moments (le pauvre). Et leurs dialogues ne sont guère mieux réussis (à noter, la profondeur de certaines répliques, déjà cultes : « Mais d'où ils sortent tous ces types ? », « Mais c'est magique ce truc ! », « Ah, le beurre brûle ! », ou encore « Je suis amoureux de la fille de mes rêves », cette dernière étant particulièrement redondante et pléonasmique). Les acteurs eux-mêmes sont souvent assez inexpressifs, il faut le dire. Même pas un poil émouvants quand il faut. Bref, ce Spider-Man 3 n'est pas franchement une réussite de tous ces côtés-là.On se consolera grâce à la réussite des scènes d'action (quelque peu nombreuses), infiniment invraisemblables, toujours bourrées d'effets spéciaux, mais plutôt haletantes. Sam Raimi maîtrise en effet mieux le réalisme et la mise en scène de ce type de séquences. On se réjouira aussi que le cinéaste ait ajouté une dimension sociale à son oeuvre (quoique un peu vague), à travers la motivation de l'Homme-Sable : sa fille, gravement malade, qui nécessite d'urgence une opération, que ses parents ne peuvent pas payer.En définitive, vu sa longueur (2 heures 20) et sa relative médiocrité, Spider-Man 3 n'est pas un film à conseiller, pas même pour passer un "bon moment". Le troisième Pirates des Caraïbes nous réservera-t-il une meilleure surprise ?
  • LES TÉMOINS (2006)
    André Téchiné fait partie de ces cinéastes, considérés comme "grands" par la majorité de la communauté cinéphile, dont je n'ai jamais vu aucun film. Et comme il faut un début à tout, l'occasion de ces Témoins était la bonne. L'histoire se déroule dans les années 80, où l'inscouciance de la jeunesse donnait lieu à de nombreuses aventures, entre partenaires divers et variés. Du générique de début, tout en grandes majuscules d'un rouge voyant, aux costumes, extravagants à souhait par rapport à notre époque, le look "rétro" du film est parfait. La plus grande réussite de ce côté-là est la photographie, qui apparente l'image à du Super 8, ou à autre type de pellicule "amateur" un peu dépassé.Entre les différents personnages, toutes sortes de relations, croisées et complexes, s'établissent. Et tout semble relativement bien se passer. Téchiné décrit donc l'époque des années 80 comme utopique et libertaire, en quelque sorte. Du moins jusqu'ici. Car un élément ne tarde pas à arriver, et perturbe tout ce beau monde : le fameux SIDA, qui atteint sans prévenir l'un des protagonistes. Alors l'émotion surgit, sans qu'on s'y attende. Le doute et la peur s'installent. L'amour devient meurtrier. À partir de maintenant, le film parle d'amitiés et d'amours qui s'effritent par la faute de la maladie. Téchiné filme les visages de ses acteurs, la plupart du temps, avec tendresse, et en fait ressortir leur sincérité. Et ces acteurs, malgré leurs quelques défauts, parfois, sont pour la plupart talentueux.Malgré tout, je ne peux pas dire que ces Témoins m'aient vraiment transcendé. Peut-être à cause de certaines baisses de tension. Mais ce dernier point de vue est parfaitement personnel et subjectif : Les Témoins est tout de même un bon film, rassurez-vous...
  • LA NUIT AU MUSÉE (2006)
    Je ne sais pas vraiment ce qui nous a pris, ce jour-là. Enfin, en tout cas, nous sommes allés voir cette Nuit au Musée. L'idée de départ est bonne : un musée d'histoire naturelle qui reprend vie chaque nuit, un père de famille sans emploi stable qui vient de s'y faire embaucher comme gardien de nuit, et trois méchants anciens gardiens de nuit qui se liguent pour cambrioler le musée et partir aux Antilles. Mais attention, l'honnête et courageux père de famille ne va pas se laisser faire : avec tout un musée à sa disposition, grâce à la puissance de ses discours enflammés et convaincants, il va sauver (tout) le monde, et par la même occasion prouver à son fils qu'il est un bon père. Malgré la bonne prestation de Ben Stiller (sauf quand il rit, c'est d'un ridicule épouvantable), malgré des idées intéressantes (comme l'opposition minuscule/géant, qui donne lieu à des situations assez drôles), malgré tout cela, ça sent beaucoup la grosse production américaine. Avec son lot d'action, avec son humour peu creusé et vite lassant, et avec sa morale, très simpliste et naïve. Mais on s'en contente, en attendant Inland Empire et La Môme.
  • BLOOD DIAMOND (2006)
    L'Afrique a souvent été un lieu apprécié du cinéma. Les nombreux conflits qui s'y déroulent font d'excellents sujets, et un peu de politique dans un film ne manque pas d'amener des spectateurs de plus aux séances. C'est le problème des "diamants de la guerre" qui a alerté Edward Zwick, le réalisateur. Au Sierra Leone, le pays où se déroule Blood Diamond, le trafic des diamants sert à l'achat de nombreuses armes par les rebelles, qui terrorisent la population avec l'aide de leurs nombreux enfants-soldats. Et ces rebelles sont atroces, le cinéaste en est convaincu. Les horreurs qu'ils commettent, sans être trop insoutenables, sont presque permanentes, du moins pendant les deux premiers tiers du film. La violence, efficace, est bien sûr importante pour se rendre compte de la gravité du conflit, mais quand on commence à la trouver un peu exagérée, il y a un problème : on finit par ne plus y croire, ou alors par la trouver banale, en exagérant un peu.Heureusement, le troisième tiers du film (souvenez-vous, je parlais jusque-là des deux premiers) équilibre un peu le tout. Les magnifiques paysages verdoyants, bien que déjà quelques fois aperçus, apparaissent ici dans toute leur splendeur. Mais surtout, l'émotion l'emporte sur l'action, et elle est réussie, notamment grâce au talent des acteurs : l'incontournable Leonardo DiCaprio (malgré l'insupportable voix française, en V.F.) et le parfait Djimon Hounsou.Un bon film, divertissant et engagé, au final.
  • LITTLE MISS SUNSHINE (2006)
    Le scénario de Little Miss Sunshine (une jeune fille qui participe à un concours de beauté) était loin d'être du genre à m'intéresser. Et aucune tête connue dans le casting ne me donnait de raison d'y aller. Mais l'énorme et gigantesque succès de ce petit bijou cinématographique est sans appel. Dès la première séquence, tous les personnages de la famille Hoover nous sont présentés : Frank, rescapé d'un suicide, Dwayne, qui a fait voeu de silence après avoir lu Nietzsche, Richard (le père), théoricien raté avec sa théorie des "battants et des perdants", le grand-père, qui carbure à l'héroïne, et enfin Olive, petite fille pas spécialement gâtée par la nature qui va participer à un concours de beauté "junior" en Californie. Seule la mère est "normale". Sous un aspect peu glorieux au départ, comme vous venez de le remarquer, ces personnages vont laisser paraître un autre aspect de leur personnalité, pour devenir des gens d'une grande humanité. En cela, les acteurs sont très bien : drôles et émouvants à la fois, leur amitié familiale est d'une véritable sincérité.Dans cette comédie dramatique, on passe souvent du rire aux larmes : ce changement est très habile. Quand le grand-père meurt, par exemple, la vie suit tout de même son cours. Et c'est un des plus beaux moments du film.Dans les messages qu'il transporte et dans la gaieté qu'il inspire, Little Miss Sunshine peut s'apparenter à The Last Show, le dernier film de Robert Altman. Les Hoover sont des gens simples, heureux de vivre ensemble, et qui n'ont que faire des concours de beauté pour États-uniens stupides. Voilà du cinéma américain commme on l'aime : indépendant.
  • BABEL (2006)
    Babel est un de ces films qui ne vous laissent pas indifférent. Son histoire - un malheureux coup de feu au Maroc qui aura des conséquences jusqu'au Mexique - est habilement écrite et structurée de façon intéressante. Ses acteurs (Brad Pitt Cate Blanchett, Adriana Barraza, Kôji Yakusho...) sont tous très touchants et humains. Et sa mise en scène (primée au dernier festival de Cannes) est exemplaire : Iñárritu, ingénieux, passe des cris d'une souffrante au silence d'une sourde-muette, fait se succéder le sang d'un poulet décapité à celui de la blessée en question, et nous offre par ailleurs des scènes d'une grande beauté. Mais le tout ne fonctionne malheureusement pas aussi bien qu'on aurait pu l'espérer. Peut-être m'attendais-je trop à être vraiment emporté par le film, mais il m'a manqué le petit truc qui fait qu'on accroche tout le long. À cause de quelques longueurs, sûrement.Malgré tout, il faut reconnaître que Babel est très réussi, tant sur la forme que sur le fond, et c'est au final un beau film sur l'égoïsme et la cruauté de notre société.
  • UNE VERITE QUI DERANGE (2006)
    La Terre va mal. On le sait. Mais c'est encore plus clair depuis ce film (c'est limpide, comme dirait mon prof d'histoire). Cette conférence filmée d'Al Gore, "l'ex-futur président des États-Unis", est effectivement alarmante et très efficace. Avec une pointe d'humour, il nous démontre, au moyen de courbes semblant toujours vouloir atteindre le plafond, à quel avenir est vouée notre planète. Un film catastrophe, donc, mais pas complètement : à la fin de sa conférence, Al Gore lance un beau message d'espoir, et à la fin du film, quelques conseils pour réduire nos émissions de CO2 nous sont présentés. C'est le point fort de ce film : il nous alarme, dans un premier temps, mais il nous dit ensuite que nous pouvons empêcher la catastrophe annoncée.Peut-être pour ne pas trop nous ennuyer, Davis Guggenheim a choisi d'insérer des séquences ayant trait à certains moments ou périodes de la vie d'Al Gore, plus ou moins en rapport avec le sujet, avec en voix off l'homme en question. Dommage que ça nous ennuie plus que le reste.Le problème est que tout cela n'est plus vraiment du cinéma. Mais puisque ceci n'est pas le but, ce n'est pas un problème... (le but étant plutôt de sensibiliser les gens au problème de la crise climatique)→ Allez sur le site officiel (axé autant sur l'environnement que sur le film lui-même) : http://www.criseclimatique.fr.
  • CASINO ROYALE (2006)
    J'ai vu le dernier James Bond, Casino Royale, hier soir, et les impressions dont je vous avais fait part dans les dernières sorties de la semaine (là) se sont confirmées. Ce nouvel épisode est différent. Le célèbre agent n'est plus seulement un gros bourrin qui tue tout ce qui bouge. Non, il pense, réfléchit, et - tenez-vous bien - il a des sentiments... Un grand changement, donc. Et réussi, en plus. Car Martin Campbell (déjà réalisateur de GoldenEye, un autre James Bond) ne tombe pas dans le "gnan-gnan", quand il tourne des scènes romantiques. Les dialogues, à moitié comiques, leur donnent une certaine originalité.Mais à côté de ça, les scènes d'action pure sont bien sûr toujours là, et elles sont très réussies, en particulier la première (la poursuite du fabricant de bombes). Le réalisateur filme de manière extrèmement dynamique, avec des mouvements de caméra qui s'arrêtent ou qui démarrent pendant les plans, des angles intéressants... Le tout s'enchaîne parfaitement, bien raccord, pour notre plus grand plaisir.Autre changement, James Bond a ici perdu ses gadgets. En effet, il n'en a aucun, cette fois-ci. Ça manque un peu au début, mais on s'y fait, et cette absence est compensée par le reste.Le grand blond aux yeux bleus Daniel Craig (vu dans Munich) remplace Pierce Brosnan à merveille, et Eva Green (Kingdom of Heaven) est parfaite. On retrouve Judi Dench (Mrs. Henderson présente) dans le rôle de "M", et on découvre Mads Mikkelsen jouant le méchant ("Le Chiffre"), et Jeffrey Wright (Broken Flowers, Syriana) un associé de dernière minute de James Bond. Quant à la musique, je vous conseille la chanson du générique, "You know my name", de Chris Cornell (écouter).Pour autant, pour ceux qui n'auraient pas apprécié le changement, les élément cultes des précédents films ont été conservés : le film se finit par la phrase mythique "Je m'appelle Bond. James Bond.", suivie de la musique mythique "James Bond Theme" (écouter). Le générique est aussi dans le style des autres, très esthétique et réussi.Pour finir, mention spéciale à la séquence d'ouverture, en somptueux noir et blanc à la Sin City (mais sans égaler ce dernier, tout de même...).Pour ce dernier épisode de James Bond, Martin Campbell, avec ses scénaristes, nous présente un "double zéro" radicalement transformé, mais sans pour autant oublier ses principales habitudes... Un "Casino Royale" excellent (même la V.F. est étonnament réussie).
  • INDIGÈNES (2006)
    On pouvait craindre que des rôles dramatiques ne réussissent pas à Jamel Debbouze et Samy Nacéri, qu'on a connu jusque là dans des rôles plutôt "légers". Mais non. Peut-être parce que cette histoire d'injustice raciste les concerne, en quelque sorte, ils sont excellents et émouvants dans leurs rôles respectifs. Le prix collectif à Cannes était mérité. Pour ce qui est du reste, Rachid Bouchareb filme d'une façon assez classique, mais en tout cas très efficace, et l'émotion est au rendez-vous. Un autre avantage du film est son côté pédagogique (malgré ses imprécisions et inexactitudes) : il nous apprend (sauf à ceux qui la connaissent déjà) l'histoire de ces Africains habitant les anciennes colonies, qui se sont battus pour la France et ont pourtant vu leur pension d'ancien militaire fortement diminuée après la décolonisation. Un problème réglé, à l'heure actuelle : notre cher M. Chirac, après la projection de ce film, a rétabli leur pension à toutes les victimes de cette injustice (quel héros !)...
  • THE ROAD TO GUANTANAMO (2006)
    Avant de commencer cette critique du sixième film du cycle Art-Cinéma de Lunel, je voulais juste vous expliquer l'absence de critique de Flandres, que j'ai vu la semaine dernière. En fait, je ne sais pas vraiment quoi penser de ce film (surtout après que mon père l'ait complètement démonté...). Le niveau est trop élevé pour moi, je ne suis malheureusement pas assez intelligent pour en faire une bonne critique...The Road to Guantanamo, donc. Un titre plutôt évocateur, qui montre bien à quoi s'attendre en voyant ce film. C'est l'histoire de quatre Anglais d'origine pakistanaise qui se rendent au Pakistan pour un mariage. Une fois là-bas, ils décident d'aller faire un tour en Afghanistan, pays limitrophe bombardé par les Américains. Ils seront capturés et amenés à Guantanamo Bay, d'où ils ne ressortiront que quatre ans plus tard. En choisissant de raconter une histoire vraie, le réalisateur fait un film quasiment documentaire, un docu-fiction en quelque sorte. En effet, les images de fiction sont entrecoupées par des extraits des témoignages des victimes réelles, ce qui apporte beaucoup à la crédibilité et à l'impact de l'oeuvre. La partie fictionnelle est de plus très rythmée et bien filmée, notamment ce qui se déroule au Pakistan.Un autre point intéressant, dans la partie se déroulant à Guantanamo, est que Michael Winterbottom et son co-réalisateur ont choisi de ne pas montrer les soldats américains comme des monstres bourreaux et impitoyables : il évite le cliché en montrant régulièrement les bons côtés des soldats, sans oublier de montrer aussi ce qu'ils sont le reste du temps (bourreaux et impitoyables). L'anecdote de la tarentule en est un bon exemple.Poignant d'une part, intéressant d'autre part : The Road to Guantanamo vaut le coup.
  • LA RAISON DU PLUS FAIBLE (2006)
    Pour sa première sélection à Cannes, Lucas Belvaux a choisi de parler d'un sujet d'actualité : le travail. C'est honorable. Les personnages qu'il nous présente sont attachants, en partie grâce aux acteurs talentueux qui les interprètent. Les décors choisis (les usines et les machines, qui contrastent avec les petits jardins...) donnent une ambiance particulière à ce film, et ses séquences soignées et bien filmées le rendent encore plus attrayant au premier coup d'oeil. Mais ce qui retient moins notre attention (la mienne en tout cas), c'est que le scénario est beaucoup moins réfléchi. Ainsi, certains points sont invraisemblables (comme toute cette histoire de scooter rouge, ou encore la rapidité avec laquelle ils trouvent une voiture ouverte et la démarrent), d'autres points sont bizarres ou illogiques.Malgré un scénario qui aurait plus être plus recherché, la qualité esthétique de La Raison du plus faible vaut le coup d'oeil.
  • VOLVER (2006)
    Honte à moi, cinéphile, je n'avais jamais vu de film d'Almodóvar avant celui-ci. Et bien je peux vous dire que je le regrette (même si je n'y suis pour rien). "Volver" mérite bien ses deux prix à Cannes : meilleur scénario et meilleur actrices. Le scénario est effectivement excellent, complexe à souhait et imprévisible. Les actrices, femmes auxquelles le film est consacré, forment une grande famille, on dirait qu'elles se sont connues toutes leur vies tellement l'alchimie entre elles fonctionne bien.Almodóvar représente sa région natale, La Mancha, avec beaucoup de couleurs, de mouvements, de musique, et surtout de femmes, ce qui donne beaucoup de vie et de fraîcheur à ce film. Beaucoup de séquences sont absolument magnifiques, à commencer par celle du chant Volver, où la voix d'Estrella Morente donne littéralement des frissons.À voir absolument.
  • INSIDE MAN (2006)
    Les films de commande peuvent donner de très bons résultats. La preuve avec A History of Violence, de Cronenberg, et maintenant avec cet « homme de l'intérieur » ("Inside Man"), qui nous montre le talent de Spike Lee. Le film commence et finit par une musique Bollywood, très dynamique. Le scénario est excellent et intelligent, plein de rebondissements et de surprises, avec des intéressants flash-forwards. La mise en scène et le cadrage sont remarquables, chaque plan est réfléchi et superbe. Le réalisateur varie les rythmes, du « calme », avec plusieurs caméras fixes, à l'« agité », où elle est seule et en mouvement, magnifique.Le casting aussi est alléchant : Clive Owen (Sin City), Denzel Washington (Un Crime dans la tête), Willem Dafoe (La Vie aquatique), Jodie Foster (Flight Plan)...En plus de tout cela, Spike Lee aborde le thème du racisme, par le biais d'un otage rabbin, battu par les policiers, croyant qu'il s'agissait d'un complice.Un grand bravo au réalisateur et au scénariste (Russel Gerwitz) pour ce chef-d'oeuvre scénaristique et cinématographique.
  • OSS 117 : LE CAIRE NID D'ESPIONS (2006)
    Jean Dujardin tenant le premier rôle, c'était plutôt un argument pour m'empêcher d'aller voir ce film que l'inverse. Après "Brice de Nice", que je n'ai pas vu, mais quand même détesté (je sais, c'est pas bien), je ne savais pas bien à quoi attendre. Après avoir entendu beaucoup de bonnes critiques, nous nous sommes dit que ça avait l'air pas mal. Je n'ai pas été déçu. OSS 117 n'est pas une parodie comme les autres. Le jeu des acteurs n'est pas aussi exagéré que d'habitude, et, sur ce point, on peut féliciter Jean Dujardin, qui s'est parfaitement mis dans la peau des acteurs de ce genre de films des années 60, sans trop forcer le trait. Bérénice Béjo est aussi très bien en égyptienne perplexe devant l'idiotie de l'agent secret. Bizarrement, les meilleurs moments sont, par exemple, les souvenirs de rigolades entre Jack et OSS 117, où les rires forcés sont hilarants, ou encore la discussion entre agents secrets, ou les phrases n'ont aucun sens. C'est des trucs tout bêtes, mais qui marchent très bien (sur mon père et moi en tout cas), et c'est ça qui différencie OSS 117 des autres parodies.
  • MISSION : IMPOSSIBLE 3 (2006)
    Rien qu'au casting, on voit que M : I : 3 n'est pas un film d'action comme les autres. Philip Seymour Hoffman (Truman Capote), Jonathan Rhys-Meyers (Match Point)... Eux et les autres, y compris Tom Cruise, sont excellents. Surtout le premier, dont le rôle de grand méchant fonctionne à merveille. En plus de cela, la mise en scène est remarquable : caméra tremblante et agitée, éclairages beaux et inquiétants... Contrairement à l'opus précédent, on ne regarde plus notre Scientologue s'amuser avec sa moto, cette fois il a vraiment peur, bref c'est enfin sérieux.Une seule chose cloche : mais pourquoi le téléphone portable de Tom Cruise ne passe pas en plein centre de Shanghaï ?Petit détail : on assiste enfin à la fabrication d'un "masque"...Une réussite par rapport au précédent film.
  • LES BRIGADES DU TIGRE (2006)
    Adaptation de la série télévisée des années 70-80, Les Brigades du Tigre est un subtil mélange entre humour, suspense, action et drame, tout ça sur fond vieillot de 1907 (même la musique). Il nous présente des scènes d'action et de suspense mouvementées et très bien filmées, comme celle, grandiose, de la "capture" de Bonnot.Après la mort de ce Bonnot, qui était l'amant de la princesse russe, on part sur une histoire d'"emprunts russes" et de Triple-Entente à laquelle on ne comprend plus grand-chose (ni ma mère ni moi, en tout cas). Tout est mélangé, et quelques invraisemblances montrent bien que le scénario aurait pu être mieux.Heureusement, les acteurs sont là pour sauver la mise : Clovis Cornillac, Édouard Baer, Diane Kruger, Olivier Gourmet, Stefano Accorsi, Jacques Gamblin... Ils sont tous excellents et captent notre attention tout le long du film.Ce fouillis dur à comprendre est heureusement bien filmé, bien joué, et on passe un bon moment.
  • L'ÂGE DE GLACE 2 (2006)
    Une grande "cuvette", entourée d'un glacier (lui-même entouré d'eau), prêt à craquer, donc à inonder toute cette cuvette. C'est l'intrigue principale. Un peu invraisemblable. En gros, au niveau du scénario, c'est plutôt classique et pas très original (mais il fallait bien une suite, ça fait des entrées...). Heureusement, Scrat, le petit écureuil amoureux des noisettes, est de retour, et il a pris de l'importance (beaucoup, même)... Ses aventures sont de loin les meilleurs moments du film. Par contre, les (longs) moments avec les héros sont moins réussis, en partie à cause des voix exagérées, limite ridicules. Là où j'ai été étonné, c'est quand j'ai vu l'inondation en 3D, exceptionnellement mal faite, par rapport à ce qui se fait aujourd'hui et même par rapport au reste du film. À défaut de privilégier le scénario, ils auraient pu soigner leurs images...Assez décevant, donc, par rapport au premier (d'un autre réalisateur), mais notre rongeur préféré est enfin un personnage à part entière...
  • LES FILS DE L'HOMME (2006)
    Dès la première séquence, on est dans le bain : un écran de télévision dans un café nous apprend que l'homme le plus jeune de la planète, âgé de 18 ans, vient de mourir. C'est une catastrophe, un drame. Un homme, le personnage principal, sort du café. Dans la rue, les véhicules sont sales et polluants, la rue en elle-même est assez crade. Puis une explosion se produit. Impressionnante et prenante. Cette séquence annonce le ton du film : extrêmement prenant, d'un réalisme saisissant.L'histoire se déroule en 2027, dans un monde chaotique où personne n'est venu au monde depuis 18 ans. Des milliers de réfugiés (les "Réfs") tentent d'entrer en Grande-Bretagne, seul pays encore plus ou moins "ordonné" dans le monde. Ils sont traités comme s'ils n'étaient pas des humains, ce qui n'est pas sans rappeler les horreurs nazies. Une insurrection commence donc en Grande-Bretagne, tandis que, miraculeusement, une femme est tombée enceinte, et un homme se charge de sa protection.La caméra d'Alfonso Cuarón se déplace à son aise, elle observe, elle fuit, elle est indépendante et très active.Les décors, très réalistes, associés aux explosions (prenantes), aux figurants et aux autres différents éléments, le tout toujours merveilleusement orchestré, recréent parfaitement le chaos le plus total.Je ne saurais dire exactement pourquoi ni comment, mais tout cela est sensationnel, saisissant, impressionnant.De plus, Clive Owen, déjà excellent dans "Sin City" et "Inside Man", nous offre ici une superbe prestation.En ressortant de la salle, on ne peut dire qu'une chose : "Les Fils de l'homme" est un véritable tour de maître de la part d'Alfonso Cuarón, cinéaste remarquable et à remarquer.
  • LA TOURNEUSE DE PAGES (2006)
    Le film commence par un joli contraste : un montage alterné nous montre une fille qui joue du piano et un homme qui découpe des tranches de viande. Car Mélanie, jeune pianiste très douée, est fille de bouchers. Lors d'un concours important, l'attitude de l'examinatrice la perturbe, et elle rate. Cela la décide à arrêter le piano. Une dizaine d'années plus tard, de petit métier en petit métier, elle finit par devenir la tourneuse de pages de la pianiste qui lui a fait rater son concours, Mme Fouchécourt. L'occasion de se venger...Du début jusqu'à la fin, le suspense est quasiment partout omniprésent dans ce film. Et cela premièrement grâce à la qualité de l'interprétation et de la direction d'acteurs :On peut tout d'abord saluer la prestation de Déborah François, découverte dans L'Enfant, qui tient ici un rôle complètement à l'opposé de son premier : froide et inquiétante, sa composition est impressionnante. Quant à Catherine Frot, qu'on ne présente plus, elle ne déçoit pas dans ce film.La naissance du suspense permanent est due aussi en partie à la mise en scène : un petit quelque chose — peut-être ces longs et lents travellings — fait que notre coeur ne s'arrête pas de battre du début jusqu'à la fin (heureusement, me direz-vous...). Reste que ce suspense tant réussi prend trop de place dans le film. Au début, on est impressionné, mais on finit vite par se lasser qu'il envahisse même les séquences les plus anodines.Comme quoi, c'est bien beau de savoir créer du suspense (et Denis Dercourt a l'air excellent pour ça), mais encore faut-il savoir le maîtriser...
  • A HISTORY OF VIOLENCE (2005)
    Un film de commande très réussi, présenté en Sélection Officielle, en compétition, à Cannes, à la grande surprise de Cronenberg lui-même, qui pensait qu'on le trouverait trop classique, trop commercial. Comme dans "La mouche", le gore est présent, mais pas pour rien et surtout pas trop (contrairement à "Munich", dont je vais bientôt parler). Cronenberg montre l'horreur de la violence quotidienne aux États-Unis, mais sans dégouter ou faire sourire. L'interprétation de Viggo Mortensen (Aragorn dans "Le Seigneur des Anneaux") est très efficace, il nous manipule, nous persuade d'une fausse réalité, nous trompe. Une très bonne "chronique de la violence ordinaire". À voir absolument.
  • ORGUEIL ET PRÉJUGÉS (2005)
    Je vous préviens, les dialogues sont TRÈS soutenus. Vraiment. Mais après une petite discussion avec mon père, j'ai appris que ça se passait vraiment comme ça à cette époque. N'empêche que ça enlève à la crédibilité des personnages... Mais passons plutôt aux points positifs. Les acteurs sont sympathiques, c'est très bien filmé, c'est calme, c'est agréable... Mais je trouve que certains acteurs surjouent et que le tout n'a pas l'air "naturel"...Enfin, on passe tout de même un (très) bon moment et on est récompensé par la vue de Keira Knightley (vue dans "Pirates des Caraïbes", "Domino" et "The Jacket")...
  • LE SECRET DE BROKEBACK MOUNTAIN (2005)
    Lion d'Or à Venise et récompensé par 4 Golden Globes, ce neuvième film de Ang Lee, qui s'essaye à des styles très variés ("Hulk", "Tigre et Dragon"), nous raconte une bouleversante histoire d'amour entre deux hommes. Avec un très bon scénario et de très beaux paysages, mais surtout le talent de Heath Ledger, réservé, indécis, pas tout à fait sûr de son amour au début, contrairement à Jake Gyllenhaal, qui, lui, rigole tout le temps, parle sans arrêt, bref, il a un rôle beaucoup moins "subtil" et intéressant que son acolyte... Le tout donne un résultat très émouvant et touchant, car on comprend vraiment leur amour.
  • THE CONSTANT GARDENER (2005)
    Après "Pompoko", voici un autre film engagé... Cette fois, c'est un thriller sur fond de fraude pharmaceutique (des industries de médicaments testent leurs produits sur des pauvres Africains mourants qui leur servent de cobayes). On est entrainé tout le long du film par l'enquête de Justin Quayle, sur les traces des assassins de sa femme, militante, et surtout sur les raisons de son assassinat. Il va découvrir, petit à petit, tout ce que sa femme avait découvert sans lui en faire part. Avec un style documentaire criant de réalité, Fernando Meirelles nous offre ce superbe film engagé.
  • TROIS ENTERREMENTS (2005)
    Ce film m'a beaucoup plu, il est très poignant et très émouvant. Tommy Lee Jones crée une ambiance, notamment par les lieux du tournage et le choix des acteurs. Il joue d'ailleurs le personnage principal très bien, il a su trouver le ton juste pour émouvoir sans larmes (le jury du festival de Cannes pense d'ailleurs de même, car il lui a donné le prix d'interprétation masculine)... Seules quelques touches d'humour sont, selon moi, en trop.
  • GENTILLE (2005)
    Voici un film bien "à la française", ce qui n'est pas du tout un défaut. L'histoire est très difficile à expliquer, car tout est absurde, tout le monde est un peu bizarre (surtout Fontaine Leglou, jouée par Emmanuelle Devos), surtout que Fontaine, le personnage principal, travaille dans un hôpital psychiatrique...C'est un film plein d'humour un peu absurde et très réjouissant, réalisé et écrit par Sophie Fillières, qui s'en est donné à coeur joie pour écrire des situations absurdes et des conversations loufoques...
  • LA VÉRITÉ NUE (2005)
    La Vérité Nue, adaptation du roman "Somebody loves you", de Rupert Holmes, est un thriller mystérieux et étrange autour du crime, du sexe et de la drogue. Le scénario est très bien ficelé, la scène principale étant répétée plusieurs fois d'après des versions différentes(dont beaucoup de fausses hypothèses, jusqu'à trouver la vraie...). Ce film, présenté en compétition officielle à Cannes, est servi par de très bons acteurs et par une très belle photo, notamment par des jeux de lumière intéressants.
  • L'IVRESSE DU POUVOIR (2005)
    Jeanne Charmant Killman, juge d'instruction, est chargée de démêler une complexe affaire de concussion et de détournements de fonds mettant en cause le président d'un important groupe industriel. Elle s'aperçoit que plus elle avance dans ses investigations, plus son pouvoir s'acccroît. Mais au même moment, et pour les mêmes raisons, sa vie privée se fragilise. Deux questions essentielles vont bientôt se poser à elle : jusqu'où peut-elle augmenter ce pouvoir sans se heurter à un pouvoir plus grand encore ? Et jusqu'où la nature humaine peut-elle résister à l'ivresse du pouvoir ?
  • KING KONG (2005)
    Que d'action et d'émotion dans ce remake du film de 1933 ! Évidemment, les effets spéciaux sont beaucoup plus réalistes, ce qui fait que l'on comprend tout ce que pense Kong rien qu'à voir les expressions de son visage. Tout le long du film on éprouve une profonde sympathie pour Kong et une profonde haine pour ceux qui veulent le capturer... Ajoutez de très bons acteurs et une séquence de fin très émouvante, vous avez ce superbe film, fait par le réalisateur du "Seigneur des Anneaux".
  • MARIE-ANTOINETTE (2005)
    Ne vous attendez pas à une reconstitution historique, c'est loin d'être le cas et Sofia Coppola ne l'a d'ailleurs jamais prétendu. Elle a choisi de recréer Versailles à travers les yeux de Marie-Antoinette, adolescente pas complètement passée à l'âge adulte. Ainsi, on y écoute du rock, on y joue un soir sur deux, on y rigole, et on s'autorise quelques petites dérives (même le roi)...Certains diront que Sofia Coppola a profité du succès de "Virgin Suicides" (mérité) et de "Lost in Translation" pour tourner un film à gros budget et se reposer sur ses lauriers. Certes, c'est un film à gros budget. Mais la cinéaste ne s'est pas « reposée », loin de là. Sans pour autant égaler son premier film, elle nous sort en permanence des plans superbes qui illustrent en permanence l'état émotionnel de la jeune dauphine, puis reine, de France. Les petites touches d'humour ou de caricature, qui agrémentent çà et là le film, et la présence de Kirsten Dunst, aussi parfaite (dans tous les sens du terme...) que d'habitude, ne font que le rendre plus réjouissant.Malgré quelques scènes de jeu un peu trop à rallonge, Marie-Antoinette est un film sur une personne et non sur une époque, mais est en tout cas très réussi.
  • SOPHIE SCHOLL - LES DERNIERS JOURS - (2005)
    Troisième film projeté par l'association franco-allemande de Sommières, en association avec le cinéma de Sommières le Venise, "Sophie Scholl" vaut les deux premiers, "Good Bye Lenin" et "The Edukators". Politiquement engagé (comme les deux autres), ils nous montrent les derniers jours de la vie de Sophie Scholl, résistante allemande qui aime par-dessus tout la liberté. Elle ne supporte pas la prison, dans laquelle elle doit passer une bonne partie de son temps, et profite de tout lien de soleil, de tout lien vers l'extérieur. Vers le début du film, on trouve une séquence particulièrement haletante et stressante, celle de l'action risquée menée par Sophie et son frère, vraiment très réussie (la séquence, pas l'action...). Ensuite, il y a beaucoup de scènes d'interrogatoire, un peu répétitives au final, mais dont le point fort sont les dialogues, tirés d'archives, très bien trouvés, et pertinents (je parle de ceux de Sophie Scholl, qui se trouve des fausses raisons et des faux alibis).Enfin, on arrive vers la scène finale et celles qui précèdent. Grands moments d'émotion, larmes qui coulent, acteurs sincères et émouvants. Un film magnifique.
  • TRUMAN CAPOTE (2005)
    Autant Perry Smith que Truman Capote, aucun n'est tout blanc dans cette histoire, même s'ils se font mutuellement confiance. Le premier, en dehors de ses regrets larmoyants, est parfois moins "délicat". Le second, à côté de son soutien à l'accusé et de sa recherche d'un bon avocat, veut aussi finir son livre, dont la meilleure fin serait... une exécution. L'écrivain, sujet central du film, est donc un personnage étrange mais intéressant. Il a grandi rejeté, subissant les moqueries des autres à cause, notamment, de sa voix aiguë, et c'est grâce à cela qu'il "comprend" le meurtre et les meurtriers, ayant vécu une enfance "difficile".Truman Capote est magistralement interprété par Philip Seymour Hoffman (que l'on retrouvera à l'affiche de Mission : Impossible III), qui est totalement devenu Truman Capote. Six mois de préparation lui ont été nécessaires, et ça se voit : la voix, radicalement transformée, l'attitude aussi, et surtout, mais qu'est-ce que c'est triste, à la fin !Ce génie a été très justement récompensé par le Golden Globe du meilleur acteur dans un drame et par l'Oscar du meilleur acteur.
  • JEAN-PHILIPPE (2005)
    Non, je ne suis pas un fan de Johnny Hallyday (au contraire), mais oui, j'ai regardé ce film, et avec plaisir, même. Film qui me semble d'ailleurs se moquer un peu de lui par moments, mais pas trop, car il a quand même touché 1, 44 M€ pour y jouer (plus les 9% des recettes finales). C'est beaucoup, d'autant plus qu'il ne joue pas bien. C'est simple, Johnny Hallyday ne fait rien passer, ne fait rien ressentir. Fabrice Luchini, lui, en revanche, est parfait dans ce rôle de fan un peu trop fan, volontairement exagéré (très). Les personnages secondaires sont géniaux, comme la fille punk (que j'ai presque prise pour une fille que je connais). Les scénaristes étaient pleins de bonnes idées et ça se voit dans le film, plus complexe qu'on pourrait croire, original et surtout très drôle. C'est au final un film fantastique plein d'humour, avec un bémol : Johnny Hallyday, que ce soit en tant qu'acteur ou en tant que chanteur (mais là c'est personnel)...
  • SYRIANA (2005)
    Bon. Je vais être honnête avec vous. Je n'ai rien compris, mes yeux étaient à moitié fermés (ou à moitié ouverts) pendant la moitié du film. Cette critique risque donc de ne pas être très exhaustive...Est-ce la V. F. (niveau sonore plus bas) qui m'a fait somnoler, est-ce l'histoire, tout simplement (je suis trop ignare pour comprendre un film comme ça) ? Toujours est-il que j'ai vu les images, entendu le son, mais rien compris quand même. Désolé, ma note en sera donc baissée, car je ne suis quand même pas seul responsable de cette envie de dormir quasi-permanente (un peu quand même). Comme dans "Good night, and good luck", les dialogues sont plus que présents, et on finit par en avoir un peu marre de toute cette politique.Mais à part ça, c'est bien filmé, c'est rythmé, le suspense est là. Les acteurs aussi sont au point : George Clooney (excellent, comme à son habitude), Matt Damon (très bien aussi), Jeffrey Wright (remarqué dans "Broken Flowers")..Un peu comme "Good night, and good luck", Syriana est un film politique à voir et à revoir plusieurs fois pour bien le comprendre et ainsi l'apprécier.
  • LA PETITE JERUSALEM (2005)
    Au départ, ça commence plutôt comme un film démontrant l'absurdité de la religion par la philosophie. Cette philo que Laura étudie et qui la fait douter de l'existence de Dieu. Puis elle tombe amoureuse (d'un musulman), ce qui fait qu'elle arrête d'étudier la philo, et se met presque à croire en la Torah. À partir de là, le film n'est plus une critique de la religion, au contraire, c'est plutôt l'inverse : il dit qu'elle a "raison" de délaisser la philosophie pour la religion. Il prend même parti pour la religion juive de trois façons : - la famille musulmane apparaît beaucoup plus stricte que la juive, on lui donne une moins bonne image. - à un moment, une religieuse explique à la mère juive que la Torah l'autorise à faire beaucoup plus de choses à son mari qu'elle ne le croyait. - on insiste sur les attentats antisémites, comme pour "plaindre" les juifs (rassurez-vous, je ne suis pas antisémite, jamais de la vie). Autrement dit : "La religion juive n'est pas si contraignante que ça, contrairement à le religion musulmane, regardez." Pour résumer, ce film paraît d'abord être une critique de la religion, puis il revient sur ses pas, "montre" que la religion existe, et c'est finalement de la propagande pour la religion juive (en exagérant un peu). Cinématographiquement, l'ensemble est plutôt réussi, à part quelques scènes trop longues et pas indispensables. Les acteurs sont très bons, et, pour son premier long-métrage, Karin Albou manifeste quand même du talent.
  • MUNICH (2005)
    26e film de Spielberg, ce thriller dramatique historique raconte les assassinats de présumés organisateurs palestiniens de l'attentat de Munich de 1972 par une équipe du Mossad. Au début, c'est un thriller plutôt bien fait et haletant, puis la partie "réflexion" (sur le sens de tout cela) commence, et c'est malheureusement raté. C'est confus, on ne voit pas bien où le réalisateur veut en venir. Dommage, car ça aurait pu être intéressant. Matthieu Amalric, dans ce rôle d'informateur qui lui va très bien, est beaucoup plus crédible que Matthieu Kassovitz, qui déçoit par rapport au "Fabuleux destin d'Amélie Poulain".Autre chose : beaucoup de "gore", pas forcément nécessaire pour montrer l'horreur de ces crimes.Bref, un film moyen. Spielberg a déjà fait beaucoup mieux.
  • GOOD NIGHT AND GOOD LUCK (2005)
    George Clooney continue sa carrière de réalisateur avec "Good night and good luck", où il est à la fois acteur, scénariste et réalisateur, après "Confessions d'un homme dangereux". Très beau d'un point de vue esthétique, avec un noir et blanc et une photo très soignés, le film est moins intéressant par la quasi-permanence des dialogues. Pendant tout le film, il ne se passe pas 15 secondes sans paroles. Le sujet étant, en plus, pas des plus simples, l'histoire est plutôt difficile à suivre pour quelqu'un autre qu'un prof d'histoire (surtout en V.O., où l'on passe la séance à lire les sous-titres et où l'on ne peut donc pas facilement regarder le film, au sens propre).Mais, comme je l'ai dit au début, les cadrages, la photo, et donc l'ambiance du milieu de la télévision des années 50, sont très réussis (tout le monde fume, les gens sont stressés et toujours pressés, etc.). Les scénaristes ont même utilisé des archives pour écrire les dialogues, afin de recréer au mieux cet univers. Et l'acteur principal, David Strathairn, qui a remporté la coupe Volpi du meilleur acteur à la 62e Mostra de Venise, est vraiment convaincant dans son rôle de journaliste tendu, stressé et anxieux.
  • LE CAUCHEMAR DE DARWIN (2004)
    On se croirait presque dans un film de fiction. Toutes ces histoires de trafic d'armes, de famine, de maladies, pourraient être inventées. Tous ces gens, comme le gardien, un peu dérangé, ou les enfants, réduits à se battre pour manger, pourraient n'être que des personnages. Mais non. Tout est réel : les faits, les gens... Hubert Sauper ne nous manipule pas, il nous montre la vérité en face. Et en gros plan. Avec sa petite caméra numérique, il filme de près les carcasses de poissons (avec leurs vers), ramassées par les habitants, l'espoir persistant de ces personnes qui n'ont rien, et la cruauté de ceux qui tirent les ficelles. On reste muet devant ce documentaire, qui nous montre simplement la réalité, mais de façon forte et percutante. Un cauchemar bien réel.
  • OCEAN'S ELEVEN (2001)
    La première chose que l'on remarque ici, c'est le style de Soderbergh : le montage et les plans, bien sûr, mais aussi la musique et les transitions, tout donne beaucoup de dynamisme à l'ensemble. Parallèlement, en revanche, le scénario manque beaucoup d'explications et comprend beaucoup d'ellipses : le scénariste s'est donné beaucoup de facilités...Les acteurs, quant à eux, forment un casting "de rêve", comme on dit : George Clooney, Julia Roberts, Matt Damon...Même si ce n'est pas son meilleur film, Steven Soderbergh a bien soigné son style, et, faute d'un scénario plus poussé, a fait de ce Ocean's Eleven un film très divertissant.
  • EXISTENZ (1999)
    "eXistenZ" est un coup de génie. D'abord pour son scénario. Même si l'on n'est pas sûr d'avoir tout compris à la fin du film (ce qui était de toute façon sûrement le but de Cronenberg), on est impressionné par la complexité de l'intrigue et par la façon dont les éléments sont imbriqués. La mise en scène est elle aussi parfaite, nous tenant en haleine du début jusqu'à la fin (sans interruption (et je n'exagère pas)), et cela en partie grâce à des plans le plus souvent rapprochés. Même les scènes à priori moins importantes sont palpitantes, et l'on se rend compte qu'il n'y a pas de scènes moins importantes que les autres. Rien n'est gratuit dans ce film.Accrocheur et palpitant tout du long, avec quelques touches de gore (normal, c'est du Cronenberg), ce film est tout simplement génial (pardon pour la brutalité de mes propos).
  • MON VOISIN TOTORO (1988)
    L'un des meilleurs films de Miyazaki, plus écologiste que jamais, où il nous raconte l'histoire d'une famille venant s'installer dans la campagne japonaise, qui rencontre les totoros, ces gentils animaux protecteurs de la forêt au poil doux. Beaucoup de scènes cultes, de l'arrêt de bus avec le totoro au superbe voyage en chat-bus. Le maître de l'animation japonais signe ici un superbe film poétique et rêveur. À voir absolument.
  • LE CUIRASSE POTEMKINE (1925)
    Depuis le temps que je m'intéresse au cinéma, il était plus que temps que je voie ce chef-d'oeuvre incontesté du montage. En effet, le montage, et le cadrage aussi, d'ailleurs, sont géniaux, inventifs, excellents. La grande invention d'Eisenstein est ce qu'il appelle le "montage par attractions", c'est-à-dire l'utilisation de la valeur symbolique des images, et de leur confrontation avec les autres (j'espère ne pas me tromper). Personnellement, je trouve que la maîtrise du montage classique dans ce film est beaucoup plus frappante : l'enchaînement des images est tout simplement magnifique.En voyant ce film, j'ai eu l'impression que S. M. Eisenstein était en quelque sorte un précurseur du cinéma contemporain. Exemple : les personnages principaux sont très souvent filmés sous deux angles différents, et les deux alternent, ce qui paraît relativement moderne quand on le voit. Autre exemple : on trouve une grande variété dans les valeurs de plan, du plan d'ensemble (les mouvements de foules) au gros plan (les visages ensanglantés).Mais mis à part ces qualités incontestables, un défaut existe. Beaucoup de séquences sont trop longues et répétitives, surtout celles d'attaque et de révolte. Dommage, car c'est le seul bémol...