Au départ, ça commence plutôt comme un film démontrant l'absurdité de la religion par la philosophie. Cette philo que Laura étudie et qui la fait douter de l'existence de Dieu. Puis elle tombe amoureuse (d'un musulman), ce qui fait qu'elle arrête d'étudier la philo, et se met presque à croire en la Torah. À partir de là, le film n'est plus une critique de la religion, au contraire, c'est plutôt l'inverse : il dit qu'elle a "raison" de délaisser la philosophie pour la religion. Il prend même parti pour la religion juive de trois façons :
- la famille musulmane apparaît beaucoup plus stricte que la juive, on lui donne une moins bonne image.
- à un moment, une religieuse explique à la mère juive que la Torah l'autorise à faire beaucoup plus de choses à son mari qu'elle ne le croyait.
- on insiste sur les attentats antisémites, comme pour "plaindre" les juifs (rassurez-vous, je ne suis pas antisémite, jamais de la vie). Autrement dit : "La religion juive n'est pas si contraignante que ça, contrairement à le religion musulmane, regardez."
Pour résumer, ce film paraît d'abord être une critique de la religion, puis il revient sur ses pas, "montre" que la religion existe, et c'est finalement de la propagande pour la religion juive (en exagérant un peu). Cinématographiquement, l'ensemble est plutôt réussi, à part quelques scènes trop longues et pas indispensables. Les acteurs sont très bons, et, pour son premier long-métrage, Karin Albou manifeste quand même du talent.