André Téchiné fait partie de ces cinéastes, considérés comme "grands" par la majorité de la communauté cinéphile, dont je n'ai jamais vu aucun film. Et comme il faut un début à tout, l'occasion de ces Témoins était la bonne. L'histoire se déroule dans les années 80, où l'inscouciance de la jeunesse donnait lieu à de nombreuses aventures, entre partenaires divers et variés. Du générique de début, tout en grandes majuscules d'un rouge voyant, aux costumes, extravagants à souhait par rapport à notre époque, le look "rétro" du film est parfait. La plus grande réussite de ce côté-là est la photographie, qui apparente l'image à du Super 8, ou à autre type de pellicule "amateur" un peu dépassé.Entre les différents personnages, toutes sortes de relations, croisées et complexes, s'établissent. Et tout semble relativement bien se passer. Téchiné décrit donc l'époque des années 80 comme utopique et libertaire, en quelque sorte. Du moins jusqu'ici. Car un élément ne tarde pas à arriver, et perturbe tout ce beau monde : le fameux SIDA, qui atteint sans prévenir l'un des protagonistes. Alors l'émotion surgit, sans qu'on s'y attende. Le doute et la peur s'installent. L'amour devient meurtrier. À partir de maintenant, le film parle d'amitiés et d'amours qui s'effritent par la faute de la maladie. Téchiné filme les visages de ses acteurs, la plupart du temps, avec tendresse, et en fait ressortir leur sincérité. Et ces acteurs, malgré leurs quelques défauts, parfois, sont pour la plupart talentueux.Malgré tout, je ne peux pas dire que ces Témoins m'aient vraiment transcendé. Peut-être à cause de certaines baisses de tension. Mais ce dernier point de vue est parfaitement personnel et subjectif : Les Témoins est tout de même un bon film, rassurez-vous...