J'ai vu le dernier James Bond, Casino Royale, hier soir, et les impressions dont je vous avais fait part dans les dernières sorties de la semaine (là) se sont confirmées. Ce nouvel épisode est différent. Le célèbre agent n'est plus seulement un gros bourrin qui tue tout ce qui bouge. Non, il pense, réfléchit, et - tenez-vous bien - il a des sentiments... Un grand changement, donc. Et réussi, en plus. Car Martin Campbell (déjà réalisateur de GoldenEye, un autre James Bond) ne tombe pas dans le "gnan-gnan", quand il tourne des scènes romantiques. Les dialogues, à moitié comiques, leur donnent une certaine originalité.Mais à côté de ça, les scènes d'action pure sont bien sûr toujours là, et elles sont très réussies, en particulier la première (la poursuite du fabricant de bombes). Le réalisateur filme de manière extrèmement dynamique, avec des mouvements de caméra qui s'arrêtent ou qui démarrent pendant les plans, des angles intéressants... Le tout s'enchaîne parfaitement, bien raccord, pour notre plus grand plaisir.Autre changement, James Bond a ici perdu ses gadgets. En effet, il n'en a aucun, cette fois-ci. Ça manque un peu au début, mais on s'y fait, et cette absence est compensée par le reste.Le grand blond aux yeux bleus Daniel Craig (vu dans Munich) remplace Pierce Brosnan à merveille, et Eva Green (Kingdom of Heaven) est parfaite. On retrouve Judi Dench (Mrs. Henderson présente) dans le rôle de "M", et on découvre Mads Mikkelsen jouant le méchant ("Le Chiffre"), et Jeffrey Wright (Broken Flowers, Syriana) un associé de dernière minute de James Bond. Quant à la musique, je vous conseille la chanson du générique, "You know my name", de Chris Cornell (écouter).Pour autant, pour ceux qui n'auraient pas apprécié le changement, les élément cultes des précédents films ont été conservés : le film se finit par la phrase mythique "Je m'appelle Bond. James Bond.", suivie de la musique mythique "James Bond Theme" (écouter). Le générique est aussi dans le style des autres, très esthétique et réussi.Pour finir, mention spéciale à la séquence d'ouverture, en somptueux noir et blanc à la Sin City (mais sans égaler ce dernier, tout de même...).Pour ce dernier épisode de James Bond, Martin Campbell, avec ses scénaristes, nous présente un "double zéro" radicalement transformé, mais sans pour autant oublier ses principales habitudes... Un "Casino Royale" excellent (même la V.F. est étonnament réussie).