Le voici donc de retour, cet Homme-Araignée tant attendu. Et ça n'a pas l'air d'être terminé, les trois prochains épisodes étant déjà prévus. Mais concentrons-nous sur ce troisième opus. Spider-Man devient donc méchant, temporairement (je ne vous apprends rien), et redevient ensuite gentil. Voilà, tout est dit. Car cette suite est, au niveau scénaristique, d'une pauvreté inquiétante. Si elle a la bonne idée de se relier au premier épisode de la série (référence annoncée dès le générique par un résumé éclair, en images, des précédents films), elle le fait de façon bien trop superficielle, balayant les points les plus intéressants en deux coups de toile d'araignée. Avec son lot d'invraisemblances toutes plus grossières les unes que les autres, l'histoire nous présente une surabondance de méchants et d'antihéros se livrant à un (im)pitoyable concours de circonstances, souvent sans queue ni tête (de quelque côté que ce soit). Les personnages humains, quant à eux, sont d'une niaiserie effarante et rarement atteinte, en particulier pour Tobey Maguire, franchement ridicule par moments (le pauvre). Et leurs dialogues ne sont guère mieux réussis (à noter, la profondeur de certaines répliques, déjà cultes : « Mais d'où ils sortent tous ces types ? », « Mais c'est magique ce truc ! », « Ah, le beurre brûle ! », ou encore « Je suis amoureux de la fille de mes rêves », cette dernière étant particulièrement redondante et pléonasmique). Les acteurs eux-mêmes sont souvent assez inexpressifs, il faut le dire. Même pas un poil émouvants quand il faut. Bref, ce Spider-Man 3 n'est pas franchement une réussite de tous ces côtés-là.On se consolera grâce à la réussite des scènes d'action (quelque peu nombreuses), infiniment invraisemblables, toujours bourrées d'effets spéciaux, mais plutôt haletantes. Sam Raimi maîtrise en effet mieux le réalisme et la mise en scène de ce type de séquences. On se réjouira aussi que le cinéaste ait ajouté une dimension sociale à son oeuvre (quoique un peu vague), à travers la motivation de l'Homme-Sable : sa fille, gravement malade, qui nécessite d'urgence une opération, que ses parents ne peuvent pas payer.En définitive, vu sa longueur (2 heures 20) et sa relative médiocrité, Spider-Man 3 n'est pas un film à conseiller, pas même pour passer un "bon moment". Le troisième Pirates des Caraïbes nous réservera-t-il une meilleure surprise ?