Une des oeuvres les plus intouchables de l'histoire du cinéma, le Potemkine d'Eisenstein, oeuvre admirable, contient cependant quelques erreurs de raccord, imputables tant à Eisenstein et à sa monteuse qu'au chef-opérateur Tisse. Ainsi, dans la fameuse séquence des escaliers, un contre-champ insistant jette l'ombre du personnage contre le HAUT des marches, alors que dans tous les autres plans (notamment latéraux) lançaient leurs ombres vers le BAS. Ou est donc le soleil par rapport à l'escalier ? Par ailleurs, lorsque la mère à l'enfant (pas celle à la voiturette), ayant descendu quelques marches alors que son petit a été abattu, lorsqu'elle s'aperçoit de la disparition du petit à ses cotés, elle remonte l'escalier à contre-courant et, loue le montage alterné revient sur elle, elle revient sur le petit par le HAUT et non, comme le voudrait la logique (et la construction eisensteinienne ne se veut-elle pas rationnelle, "intellectuelle" ? ), par le BAS. Ces remarques, tout en soulignant quelques "Schoenheitsfehler" comme dit si bien la langue allemande, ne sont pas pour retirer le moindre iota a mon admiration pour ce grand film.