Vu en salle en 2005 : ressortie assommée, saturée d'images. Mieux apprécié sur dvd en janvier 2009, moyennant quelques pauses. Le jardinier arrosant ses plantes lors de la terrible nouvelle déchire le coeur, et il y a comme ça, dans cette oeuvre, des minutes intenses assorties de silences ou de dialogues bien sentis. Le cynisme des labos pharmaceutiques "faisant leur beurre" sur le dos des l'Afrique serait en dessous de la réalité ?... Hormis quelques frémissements de révolte, les lobbies pharmaceutiques bénéficient toujours de l'impunité à l'heure qu'il est... Héroïque de divulguer cet aspect du bouquin de John Le Carré par le biais du cinéma, dans un constant déluge de prises de vue d'un esthétisme indéniable. Domage qu'on s'enlise dans les différents constats, à chaque fois nos yeux pour pleurer... Je revois cette jeune noire qui court parce qu'elle n'a pas eu le droit de rester dans l'avion même moyennant finances, scène déchirante, encore plus quand on pense que l'Afrique serait le berceau de l'humanité... Rappel que de petits innocents crèvent comme des mouches malgré le secours de quelques bonnes âmes de par le monde (enfin, quand l'aide parvient au destinataire). Scandale médicamenteux ajouté à la famine, aux pressions communautaires qui installent dans l'ignorance, ça fait beaucoup asséné au spectateur, sans aucun espoir de mieux... Stérilisation des mères multipares africaines ? Implication masculine dans la limitation des naissances ? Reste à nous arracher les cheveux de désespoir car tout cela est tabou. Dans ce film, l'intrigue amoureuse offre le seul ancrage, des adultères supposés, surexposés... Finalement, les seconds rôles sont mieux incorporés à la narration. En résumé, un pan de l'actualité africaine désolant, et mille détours avant le mot de la fin auquel on n'osait plus croire tant c'est enchevêtré. Techniquement, toujours très haut de gamme si on supporte les avalanches picturales.