Critique(s)/Commentaire(s) de Jean-Claude (Administrateur Cinefiches)

Voir ses 50 films notés

Page 39 sur 332 (16566 critiques au total)

  • LE PASSEPORT JAUNE (1928)
    Note : 16/20
    Visionnée au 31ème festival du Film Muet de Pordenone 2012, lors d'une conséquente rétrospective sur l'actrice Anna Sten, cette première oeuvre du réalisateur, sans collaboration extérieure, flirte constamment avec les canons du mélodrame, et se présente d'une indéniable et profonde noirceur, fustigeant avec insistance et mépris, la classe dominante et ses complices institutionnels, comme la police et la justice.
  • TRICOT LA BRANLETTE (1969)
    Note : 14/20
    Une curiosité !
  • LE BRAQUEUR (2010)
    Note : 15/20
    Bienvenu thriller existentiel adapté d'une histoire vraie qui défraya la chronique judiciaire viennoise, cette oeuvre étonnante de part son abnégation même à expliquer les motivations du personnage principal, entre larcins compulsifs, obsession borderline de l'effort physique et absence troublante de peur, de morale et de causalité, draine avec brio et fascination, une constante énergie visuelle, à l'aune de son étrange héros traqué aussi bien par les forces de police que par ses ténébreux démons intérieurs.
  • FAMILIENTAG IM HAUSE PRELLSTEIN (1927)
    Note : 16/20
    Encore une petite perle rare projetée au festival du film muet de Pordenone (2012), combinant avec adresse et finesse toute la suavité de l'humour yiddish avec la légendaire rugosité de la comédie de boulevard teutonne, pour nous offrir un charmant et pertinent tableau de l'éternelle et intemporelle comédie humaine.
  • OLSEN ET SA BANDE : LE TRÉSOR DU SOUS-MARIN (2003)
    Note : 10/20
    Nous sommes en présence d'un fort médiocre film pour enfants plutôt poussif, constellé de moult pendables niaiseries scénaristiques et lesté par une prestation des principaux acteurs adultes fort outrancière, à la limite du pitoyable et de la caricature, qui tente de remettre à flots une conséquente série de films du genre qui firent le bonheur des marmots norvégiens des années 1970.
  • OH, MR. PORTER ! (1937)
    Note : 13/20
    Une rareté cinématographique qui n'a pourtant rien d'exceptionnel ou de particulier, ni dans sa réalisation ni dans son interprétation, se regardant avec nonchalance et décontraction, rappelant en panache et en fumée, une coproduction anglo-allemande bien plus enlevée et plus prenante, remontant à l'époque bénie du cinéma muet.
  • L'ENFANT D'UN AUTRE (1928)
    Note : 19/20
    Malgré des conditions déplorables de visionnement (une copie dvd mal formatée projetée sur grand écran), malgré une oeuvre parcellaire et tronquée (seulement cinq bobines sur les sept originales, 49 minutes au lieu des 70 initiales), malgré un message hyperbolique et pesant (l'homme soviétique dépasse les réactions petites-bourgeoises de la paternité, de la jalousie et de la possessivité), une oeuvre magnifique, d'une éblouissante modernité visuelle, à l'incroyable finesse dans l'écriture et le montage cinématographiques, qui confère à l'ensemble l'indéniable statut de chef-d'oeuvre.
  • TULPAN (2006)
    Note : 15/20
    Fort justement reconnu et primé dans maints festivals pour son indéniable fraîcheur, le profond humanisme de son récit et l'étonnante force de vivre qui s'en dégage, cette œuvre douce-amère et lumineuse fait à nouveau la part belle aux nombreux antihéros de la cinématographie, Asa l'amoureux rejoignant, ici son frère tchèque, Otik le rêveur, dans l'apparente disgrâce pavillonnaire...
  • ANDREAS HOFER (1929)
    Note : 10/20
    Figure légendaire et symbole incontournable de l'autonomie et de l'insurrection de la région du Tyrol, au même titre qu'un Guillaume Tell en lutte pour l'indépendance suisse, Andréas Hofer suscite aujourd'hui encore maints enthousiasmes pour son charisme et ses libertaires convictions politiques. Ce qui est loin d'être le cas pour l'oeuvre cinématographique qui veut lui rendre hommage, malgré une impressionnante cohorte de figurants et une solide interprétation de Fritz Greiner, dans le rôle titre.
  • PAPERBOY (2012)
    Note : 11/20
    On peut affirmer, sans trop se tromper, que la plantureuse Nicole Kidman a dû fort s'amuser dans l'interprétation de son étonnant rôle de femelle lascive et grivoise, aux démonstratives performances buccales et aux humides remèdes contre les piqures de méduses, dans une oeuvre fort bancale qui s'enlise souvent, avec constance et redondance, dans les marécages de la vulgarité facile.
  • LA VAGUE (2008)
    Note : 13/20
    Les inconscients et subtils mécanismes du fascisme rampant et les possibles conséquences extrêmes de la fascination exercée par sa mise en place dans les structures relationnelles entre les gens sont parfaitement bien dévoilés dans la narration et la progression scénaristique, illustrant fort bien le conditionnement des masses basés sur les idées de communauté et d'esprit de groupe. Dommage qu'à force de vouloir être démonstratif, le film s'embourbe dans les facilités et les pesanteurs.
  • NEVER LET ME GO (2010)
    Note : 15/20
    Trop sage et plutôt fidèle adaptation d'un écrit magnifique et fulgurant de Kazuo Ishiguro, l'oeuvre cinématographique profite de toute évidence de l'époustouflante structure narrative et littéraire du roman, sans jamais pour autant le transcender, ni dans son radical déterminisme sociétal proche d'un faussement aseptisé "Sang des bêtes" ni dans son inquiétante folie qui rappelle dans sa spirale d'enfermement et de conditionnement l'étonnant film de Giorgios Lanthimos, "Canine", autre fascinant piège mortel, cette fois-là dans la nauséeuse sphère parentale.
  • OCTOBRE À PARIS (1962)
    Note : 16/20
    Une incroyable répression, longtemps occultée, escamotée, minorée que le réalisateur Jacques Panijel a dévoilé grâce aux nombreux témoignages des gens concernés par ces tragiques événements et recueillis discrètement sous couvert de prétendues enquêtes sociologiques, alors même que le milieu cinématographique s'est discrètement voilé la face (hormis le percutant René Vautier ) et que l'on programmait alors dans les salles, une sombre rature teutonne, "Le vengeur défie Scotland Yard".
  • REVANCHE (2008)
    Note : 15/20
    Des acteurs autrichiens convaincus de leurs rôles respectifs, plongés dans une dramaturgie morale intense et classique (la vengeance) par un metteur en scène solide qui incite à suivre attentivement ses prochaines (et précédentes) réalisations.
  • L'ÉLÉGIE D'OSAKA (1936)
    Note : 16/20
    On est encore bien loin des fameux films historiques et costumés du grand metteur en scène nippon qui lui donneront ultérieurement une exceptionnelle notoriété internationale et cinéphilique. Finesse, nuances et limpidité caractérisent cette œuvre qui évite tout manichéisme et moralisme outranciers et surnuméraires.
  • L'ENNEMI SILENCIEUX (1930)
    Note : 16/20
    Une oeuvre superbe et rare, à connotation largement ethnographique, mais aussi pierre angulaire de la représentation de l'Indien au cinéma, qui développe quelques magnifiques séquences inoubliables, comme l'impressionnante descente des rapides en frêles canots, la violente échauffourée entre un agressif puma et un colérique ourson ou bien l'imposante transhumance des hordes de cariboux.
  • OLSEN ET SA BANDE : QUE LE SHOW COMMENCE ! (2004)
    Note : 7/20
    C'est encore plus niais et plus stupide que la mouture précédente (avec en grande partie, les mêmes acteurs adultes et enfants) et en dit fort long sur la maturité cinématographique induite des scandinaves poupons supposés se distraire ou s'extasier devant cette médiocre pochade sénile et débile.
  • DE VILAINS PETITS CANARDS (2006)
    Note : 9/20
    Constantin Lopouchanski continue sa besogneuse rengaine apocalyptique qui de film en film se dégrade et perd de son intérêt et de sa crédibilité. Puisant quelques fastidieuses inspirations dans certains classiques du cinéma de science-fiction, du "Village des damnés" en passant par "Stalker" et saupoudrant le tout d'une infâme bouillie ocre, censée créer une atmosphère sinistre, l'inconsistant cinéaste nous plonge dans une insidieuse délitescence faite d'ennui, de lassitude et de déception.
  • NOOSE (1948)
    Note : 15/20
    D'un réalisateur français souvent méconnu, voire honteusement sous-estimé par une certaine critique, cette curieuse production britannique, conçue sur un scénario classique et sans surprise, dénote pourtant une fougueuse originalité dans son traitement scénaristique, mélangeant les genres et les thématiques, d'où émergent la fulgurante prestation de Joseph Calleia, dans sa folle composition du notoire malfaiteur d'origine italienne et la suave et composite interprétation de son alter ego cérébral, l'énergique et complexe Bar Gorman, portée par l'excellente prestation de Nigel Patrick, autre figure éminente de la scène et du cinématographe anglais.
  • LE RETOUR DES TROIS SOULARDS (1968)
    Note : 12/20
    Une oeuvre peu connue dans la tumultueuse filmographie d'un metteur en scène essentiel qui se situe en total contrechamp du style habituel de ses réalisations. Qu'il ait choisi cette façon grotesque et déjanté de focaliser sur les problèmes relationnelles entre le Japon et la Corée, tout en égratignant la stupidité et la gravité du conflit vietnamien, recommençant la même histoire avec des variantes, des permutations et des additifs sur un mode volontairement désordonné, voire déstructuré, peut laisser maints cinéphiles dans une forte expectative interrogative, surtout ceux et celles qui se sentent éloignés ou hermétiques au comique télévisuel d'un Takeshi Kitano. Il reste que l'habit fait bien le moine, depuis les altières déambulations d'un Emil Jannings ou les affriolants déhanchements d'un Jack Lemmon au féminin.
  • WINTER'S BONE (2010)
    Note : 17/20
    Tout d'abord une époustouflante composition de Jennifer Lawrence, toute en intériorité obstinée et combative qui intègre magnifiquement ce rôle d'adolescente en lutte pour la survie de sa petite famille, immergée dans un monde hostile et barbare aux inquiétantes valeurs fugaces et obsolètes. Puis, une description quasi documentaire d'un milieu autochtone farouche et insociable, véritable plongée dans un inconscient régional rugueux et tenace qui ponctue et révèle une autre Amérique. Magnifique !
  • SINISTER (2012)
    Note : 14/20
    Angoissant et sympathique thriller fantastique plutôt original de par son scénario et qui malgré quelques tassements du rythme de l'intrigue qui de temps à autre se languit dans une forme de redite et de redondance, mérite largement, dans les limites du genre, une certaine adhésion du spectateur indulgent ou subjugué.
  • BRUSHING SUE HELEN (1999)
    Note : 3/20
    Un exemplaire prototype du mauvais film par excellence : une histoire sans aucun intérêt, d'une bêtise affligeante, ponctuée d'une chute médiocre, un filmage catastrophique et ringard, des acteurs hautement quelconques.
  • PAIN NOIR (2010)
    Note : 15/20
    Consacrée par une kyrielle de prix hispaniques divers et variés, cette oeuvre solide et pertinente, souffre tout de même d'un filmage trop académique, entre imposante, voire lourde démonstration visuelle, scénario un rien cafouilleux qui veut tout embrasser sans finalement rien cerner véritablement, avec une indubitable absence de réelle construction dramaturgique, menant à une étrange et gênante confusion.
  • LA CHASSE (2012)
    Note : 15/20
    Le séduisant Mads Mikkelsen rafle au dernier Festival de Cannes (2012), le Prix d'Interprétation Masculine pour son estimable prestation. Une récompense que l'on pourrait qualifier de superfétatoire, au vu de quelques uns de ses rôles passés, bien plus brillants et remarquables que ce faiblard ersatz scandinave d'un Spencer Tracy langien. De plus, la réalisation paraît souvent besogneuse et pesante, la chronologie des événements plutôt prévisibles et l'épilogue d'une fuyante facilité scénaristique.
  • KILOMETRE 31 (2006)
    Note : 9/20
    Directement sorti en dvd, sans passage en salles (hors festival de Gérardmer) cette oeuvre bancale manque cruellement d'originalité et d'intérêt, proposant une énième variante sud-américaine du mythe de "la dame blanche", avec d'insipides et stupides redondances scénaristiques et de lourdes séquences grand-guignolesques, plombant rapidement l'ensemble dans un inintérêt de plus en plus évident.
  • BALADA TRISTE (2010)
    Note : 15/20
    Une œuvre hispanique foisonnante, hybride et grotesque, d'une singulière originalité débridée qui dénote avant tout d'un exceptionnel amour du cinéma et d'une sensibilité exacerbée perceptible dans quelques envolées paroxysmiques, souvent d'une déchirante noirceur excessive et douloureuse.
  • L'AIGLE BLANC (1928)
    Note : 15/20
    Surtout pour le plaisir de retrouver l'agréable frimousse d'Anna Sten, dans une oeuvre, certes traversée ponctuellement par un certain souffle narratif épique et nerveux, mais qui, à l'instar de certaines autres réalisations du brillant metteur en scène, n'est jamais vraiment inspirée, inoubliable, unique.
  • TOKYO SONATA (2008)
    Note : 15/20
    Une bienvenue production japonaise de qualité qui décrypte et mine avec humour et vivacité les fondements même d'une société patriarcale où le statut social prime sur la propension au bonheur, le clinquant et le symbolique des apparences sur une liturgie de l'honnêteté et de l'authenticité. C'est avec une tranquille maîtrise et un savoir-(dé)faire toujours aussi lucide que Kiyoshi Kurosawa continue ses incessantes investigations dans les troubles contre-allées du fantastique et de l'horreur, avec juste, cette fois-ci, un infinitésimal décalage imperceptible, pour se retrouver dans notre tangible réalité quotidienne et mondialiste. On reste néanmoins loin du chef-d'oeuvre que certains ne manquent pas de pointer avec un peu trop d'empressement et un flagrant manque de références cinématographiques, au vu de quelques scènes surnuméraires, voire ratées, comme l'artificielle et pesante séquence de l'intrusion du cambrioleur, avec ses invraisemblables conséquences en chaînes et en catastrophes.
  • THE BROWN BUNNY (2003)
    Note : 16/20
    Certains n'accèderont jamais sur la piste mortifère et cendrée qu'emprunte avec obstination et hardiesse le réalisateur, où palpitent et paniquent obstinément, en catimini et lancination, l'amour fou et la culpabilité sertis d'une profonde et douloureuse sincérité et ne verront donc dans l'oeuvre présente qu'ennui profond, redondance fastidieuse et narcissisme exhibitionniste. Dommage.
  • DANS LA RUE (1929)
    Note : 18/20
    Un éblouissement cinématographique, d'une redoutable pertinence sociologique, à l'étonnante construction en boucle, qui bénéficie de l'excellence du grand Poméranien Friedl Behn-Grund à la caméra, de la présence toujours remarquable de l'acteur Sig Arno et d'une dramaturgie des plus bienvenues.
  • À PROPOS DES CHANSONS PAILLARDES AU JAPON (1967)
    Note : 14/20
    Tournée avec des acteurs essentiellement amateurs, sur un vague canevas scénaristique remanié quotidiennement, en laissant libre cours à une large improvisation, cette oeuvre disparate se manifeste pourtant comme parfaitement maîtrisée, dépassant de loin l'apparente focalisation sur les récurrentes obsessions adolescentes, pour stigmatiser, entre autres, avec ironie et constance, les sombres résurgences nationalistes du pays (rétablissement du Jour de la Fondation de l'Empire) ou bien les belliqueuses et lamentables dérives américaines sur la scène internationale (la guerre du Vietnam). Car finalement, la véritable et seule "obsession en plein jour" de Nagisa Oshima reste l'émancipation individuelle ou collective, qui ne peut être que conquise, dans un ardu cheminement libertaire, par l'opposition et la révolte. Mais aussi par le sexe car "toutes ces chansons paillardes, ces chansons obscènes, ces chansons érotiques et ces chansons de cul, c'est la voix des opprimés" dixit le défunt Otaké.
  • ESSENTIAL KILLING (2010)
    Note : 16/20
    Un époustouflant Vincent Gallo en bête traquée dans un environnement hostile et inconnu, tenaillé par la faim, le froid, la fatigue et la douleur, avec en filigrane le conflit afghan, dans un dramatique récit intemporel et dénonciateur qui culmine dans une puissante et silencieuse scène finale, entre poésie noire et destin inexorable, magnifique centaure mortellement blessé au petit matin.
  • GIBIER D'ÉLEVAGE (2011)
    Note : 15/20
    Il est fort étonnant que ce petit film franco-cambodgien, qui illustre avec rigueur et précision la situation politique et sociale du pays, à l'époque de la guerre du Vietnam, n'ait pas pour le moment bénéficié d'une sortie nationale dans l'Hexagone. On peut affirmer que cette transposition d'un célèbre roman japonais, qui se déroulait durant la Seconde Guerre Mondiale, est une parfaite réussite cinématographique.
  • SOUS LA PEAU (2008)
    Note : 3/20
    Une néerlandaise catastrophe cinématographique d'une écrasante médiocrité aussi bien dans l'interprétation hystérique de la principale actrice que par la colossale lourdeur scénaristique de l'ensemble, affaiblie par un traitement formel inconsistant et bancal. Il reste que la comédienne centrale du film, Rifka Lodeizen, a dû sortir bien proprette du tournage, après avoir, rien que sur l'écran, pris pas moins de quatre bains et trois douches. Pour se débarrasser des laborieuses insanités du synopsis ?
  • TOMBOY (2011)
    Note : 16/20
    Céline Sciamma confirme avec brio ses incisives qualités anthropologiques de réalisatrice, avec un émouvant second métrage diaphane et mature, d'une pertinente vision exogène de l'enfance confrontée à l'identité sexuelle, avec comme lumineuse assise pour sa subtile et tendre chorégraphie relationnelle, une étonnante gamine, Zoé Héran, extraordinaire de simplicité et d'authenticité désarmantes.
  • PIAZZA FONTANA (2012)
    Note : 15/20
    Dans la lignée directe de certains excellents films politiques transalpins des années 1970, réalisés avec pertinence et virtuosité par les Damiani, Petri, Rosi de l'époque, ce nouveau long métrage de Tullio Marco Giordana confirme le savoir-faire et la solidité d'un réalisateur au meilleur de ses moyens, avec toutefois un léger bémol dans les justifiés éloges, conséquent à quelques lourdeurs scénaristiques et une tendance récurrente aux séquences explicatives et démonstratives qui deviennent rapidement pesantes et superfétatoires.
  • CRIMES À OXFORD (2008)
    Note : 12/20
    A force de vouloir brouiller lourdement les pistes, (théorie de Fermat, cancer d'une petite fille, libidineuse infirmière, principe pythagoricien, ancien élève maboul à cause des chiffres, etc..) l'ensemble perd peu à peu de sa force et de sa crédibilité, n'étant plus au final qu'une lourde mécanique grinçante et mal huilée, une scénaristique et discutable vue de l'esprit, abandonné par la poésie de l'étrange et le subtil engrenage des hasards qu'on était en droit d'attendre ou de rêver.
  • ANIMAL KINGDOM (2009)
    Note : 18/20
    Une époustouflante et vertigineuse plongée dans la criminalité au quotidien, sur un scénario maintes fois peaufiné, remanié, pour un premier long métrage fort justement primé lors de nombreux festivals et manifestations cinématographiques qui impose une oeuvre sophistiquée en hébétude, magnifiquement saturée par les tensions exogènes et endogènes du groupe, une imposante danse macabre absurde et inutile qui n'est pas sans rappeler certains immémoriaux drames antiques ou shakespeariens.
  • CURLING (2010)
    Note : 17/20
    De la froidure humaine en frimas canadiens, une oeuvre québécoise intense et raffinée, en apparence amorphe et autiste qui, avec lenteur et patience, en se décongelant de ses oripeaux de réitérative banalité et de fausse futilité, nous laisse découvrir sa puissante richesse narrative et psychologique, dans l'expression cinématographique du malaise, des questionnements et des égarements relationnels.
  • ÉTÉ JAPONAIS : DOUBLE SUICIDE (1967)
    Note : 15/20
    Permanente et souveraine confrontation entre Eros et Thanatos, unis dans l'apothéose ensanglanté d'un signifiant shinju (terme nippon évoquant le double suicide des amants), cette oeuvre inclassable d'un Nagisa Oshima irascible et radical qui déconstruit avec hargne, constance et bonheur le glorieux mythe japonais des yakusas, concomitant à l'obsession faussement virile des armes à feu, irrite et fascine à la fois par son incroyable noirceur existentielle et son brillant pessimisme basique. Aucune nuance décelable dans le propos, aucune sympathie quelconque pour aucun des personnages, il suffit d'une efficace carabine en érection pour faire un parfait tueur et la mort pour connaître enfin le plaisir (l'amour ?).
  • SIBERIE MONAMOUR (2010)
    Note : 15/20
    Même si l'ensemble de la scénographie transpire avec entêtement et lourdeur des tonnes de sentiments contradictoires et opposés, avec une propension indéniable au pathos insistant et rallongé, que bien des scènes et des séquences mériteraient d'être largement écourtées pour affiner une dramaturgie sans cesse avivée, avinée, on ne peut que saluer cette bigarrée et touffue production russe pour son bienvenu acharnement à nous faire partager une kyrielle de sentiments divers et variés.
  • A COUPLE OF DOWN AND OUTS (1923)
    Note : 16/20
    Soixante quatre minutes de bonheur humain et chevalin, sans propos superflus ni hennissements intempestifs, pour un dénouement ouvert et sympathique, laissant présager de bien franches proximités à venir.
  • VILLA AMALIA (2008)
    Note : 14/20
    De cette obstinée et magnifique descente en soi, une sorte de paisible deuil assumé, correspondant à une radicale annulation d'une trajectoire antérieure, ("éteindre sa vie d'avant") accompagnée d'une tranquille renaissance aux émouvantes et fragiles incertitudes de lendemains ouverts, on retiendra surtout l'impériale interprétation d'une Isabelle Huppert en parfaite osmose avec son rôle, ainsi que l'étonnante présence de Peter Arens incarnant l'imposant personnage du père. Reste l'épineuse et paradoxale affirmation qu'une telle démarche libertaire, vécue par une protagoniste issue d'un milieu fort aisé, parait bien surréaliste, transposée dans le quotidien de nos concitoyens, cinéphiles ou non, plus enclins à se dé(battre) pour survivre aux ravages concrets d'un libéralisme triomphant, que de s'abandonner aux erratiques questionnements existentiels d'une bienheureuse parvenue, à l'avenir tout de même bien assuré, quelle que soit l'intensité de sa détresse ou de sa perdition.
  • HOUSE OF HORRORS (1946)
    Note : 12/20
    Une histoire somme toute fort quelconque dans la longue et vaste filmographie à thématique tératologique, qui hante le petit et le grand écran, réalisée par un metteur en scène prolifique sans réel intérêt, qui vaut surtout par la singulière présence de l'acteur Rondo Hatton, atteint d'acromégalie suite à une durable exposition à des gaz toxiques durant les affrontements de la Première Guerre Mondiale.
  • LA GRACE (2012)
    Note : 15/20
    Une oeuvre de qualité, qui dégage un diffus malaise permanent, sournois et tenace, qui s'immisce insidieusement jusque dans les scènes les plus banales, à laquelle on peut, certes reprocher une durée un peu excessive, mais qui semble dénoter chez le réalisateur, une incontestable personnalité à suivre, dans le sillage inquisiteur et tourmenté d'une "Susanne Bier" en version masculine.
  • THE MIST (2007)
    Note : 15/20
    Malgré quelques stagnations de l'intrigue et maintes outrances dans l'interprétation de quelques acteurs en particulier Marcia Gay Harden dans le rôle de l'hystérique croyante, l'ensemble mérite que l'on s'égare dans ces cotonneuses ténèbres, jusqu'au sidérant final, d'une terrible et navrante absurdité.
  • TITANIC (1943)
    Note : 16/20
    Filmé en studio à Berlin et dans le port de Gotenhafen, pour les extérieurs, le tournage de ce classique du film "catastrophe" débuta par de fortes dissensions entre le scénariste Walter Zerlett-Olfenius et le réalisateur Herbert Selpin qui avec beaucoup d'inconscience et de fatuité, s'était répandu en propos amers et désobligeants sur l'armée et la guerre. La conséquence ne se fera guère attendre. L'omnipotent Joseph Goebbels en personne le fit arrêter et devant son peu d'entrain à justifier ses propos plutôt anodins, le fit tout simplement incarcérer. Le lendemain, on le retrouva pendu dans sa cellule. Une mort souvent considérée comme une exécution. Ce fut le réalisateur Werner Klinger qui fut chargé de la poursuite du tournage. Pour revenir au film, outre l'exemplaire conduite de l'officier teuton, il est à noter une forte propension à insister sur la veulerie des financiers et leurs comportements odieux, plus préoccupés par leur situation bancaire que par leur entourage immédiat.
  • PESTE NOIRE (2010)
    Note : 16/20
    Une oeuvre étonnante de gravité et de rigueur, n'ayant pas bénéficié d'une sortie sur grand écran, qui sous des apparences et des oripeaux faussement fantastiques, dénonce d'une façon cinglante et radicale l'arrogant intégrisme et l'odieux fondamentalisme religieux, sur fond d'intolérance et de stupidité mystiques, qui malgré le contexte médiéval de son scénario, est hélas toujours d'actualité de nos jours, avec les barbus de tous poils et les toqués du ciboire et du ciboulot.
  • LES COUPS BAS (1998)
    Note : 15/20
    Une oeuvre des plus intéressantes, avec comme guest-star le rustique Richard Bohringer, égal à lui-même (mais on s'en fout), qui avec trois fois rien, sans esbroufe ni grande démonstration, fait un constant lucide et tranquille d'une facette du milieu de la boxe, celle des laissés-pour-compte, des faire-valoir, de ces milliers d'anonymes qui rêvent d'être champion et qui au mieux, seront la petite étincelle d'un soir, au pire une gueule cassée, aigrie et handicapée. Il est vrai que le réalisateur connait bien ce cadre sportif qu'il a fréquenté, poings levés, un certain temps.
Notes de Jean-Claude
(par valeur décroissante)
FilmNote
L'ENFANT D'UN AUTRE (1928) 19
ANIMAL KINGDOM (2009) 18
DANS LA RUE (1929) 18
WINTER'S BONE (2010) 17
CURLING (2010) 17
L'ÉLÉGIE D'OSAKA (1936) 16
THE BROWN BUNNY (2003) 16
ESSENTIAL KILLING (2010) 16
TOMBOY (2011) 16
TITANIC (1943) 16
LE PASSEPORT JAUNE (1928) 16
FAMILIENTAG IM HAUSE PRELLSTEIN (1927) 16
OCTOBRE À PARIS (1962) 16
L'ENNEMI SILENCIEUX (1930) 16
A COUPLE OF DOWN AND OUTS (1923) 16
PESTE NOIRE (2010) 16
TULPAN (2006) 15
REVANCHE (2008) 15
TOKYO SONATA (2008) 15
ÉTÉ JAPONAIS : DOUBLE SUICIDE (1967) 15
THE MIST (2007) 15
LES COUPS BAS (1998) 15
LE BRAQUEUR (2010) 15
NEVER LET ME GO (2010) 15
PAIN NOIR (2010) 15
BALADA TRISTE (2010) 15
SIBERIE MONAMOUR (2010) 15
NOOSE (1948) 15
LA CHASSE (2012) 15
L'AIGLE BLANC (1928) 15
GIBIER D'ÉLEVAGE (2011) 15
PIAZZA FONTANA (2012) 15
LA GRACE (2012) 15
TRICOT LA BRANLETTE (1969) 14
À PROPOS DES CHANSONS PAILLARDES AU JAPON (1967) 14
VILLA AMALIA (2008) 14
SINISTER (2012) 14
LA VAGUE (2008) 13
OH, MR. PORTER ! (1937) 13
LE RETOUR DES TROIS SOULARDS (1968) 12
CRIMES À OXFORD (2008) 12
HOUSE OF HORRORS (1946) 12
PAPERBOY (2012) 11
OLSEN ET SA BANDE : LE TRÉSOR DU SOUS-MARIN (2003) 10
ANDREAS HOFER (1929) 10
KILOMETRE 31 (2006) 9
DE VILAINS PETITS CANARDS (2006) 9
OLSEN ET SA BANDE : QUE LE SHOW COMMENCE ! (2004) 7
BRUSHING SUE HELEN (1999) 3
SOUS LA PEAU (2008) 3