Tournée avec des acteurs essentiellement amateurs, sur un vague canevas scénaristique remanié quotidiennement, en laissant libre cours à une large improvisation, cette oeuvre disparate se manifeste pourtant comme parfaitement maîtrisée, dépassant de loin l'apparente focalisation sur les récurrentes obsessions adolescentes, pour stigmatiser, entre autres, avec ironie et constance, les sombres résurgences nationalistes du pays (rétablissement du Jour de la Fondation de l'Empire) ou bien les belliqueuses et lamentables dérives américaines sur la scène internationale (la guerre du Vietnam). Car finalement, la véritable et seule "obsession en plein jour" de Nagisa Oshima reste l'émancipation individuelle ou collective, qui ne peut être que conquise, dans un ardu cheminement libertaire, par l'opposition et la révolte. Mais aussi par le sexe car "toutes ces chansons paillardes, ces chansons obscènes, ces chansons érotiques et ces chansons de cul, c'est la voix des opprimés" dixit le défunt Otaké.