Oser dire qu'un retour des régimes politiques extrêmes peut encore arriver invite presque à se détourner. On peut trouver la bande-annonce exécrable... De bonnes âmes rajoutent que le prof force le trait, les étudiants sonnent faux, que mettre mondialisation et nazisme dans le même sac c'est quand même gonflé... L'avenir le dira. Ce film imagine, dans un lycée allemand une semaine de cours d'autocratie, un genre de vaccin. Ouaille !... Carte blanche à un prof "plutôt cool" (il se présente comme anarchiste !) et des jeunes, non teigneux a priori, ils aiment bien ce prof apte à les stimuler sans hypocrisie et c'est réciproque. Cours présenté comme un jeu de société : déserter d'emblée, on passe pour mauvais perdant, l'émulation joue à plein... Les élèves appliqués sont à leur affaire, quelques-uns dansent d'un pied sur l'autre... Une escalade se dessine... C'est l'âge des bandes, d'une certaine démesure qui ne demande qu'à être stimulée. Avec tout ça, voilà encore un volet de plus sur les méthodes d'éducation ! En dépit de quelques plans lancinants pour en arriver au fait parfois, au moins c'est frontal comme discours, le prof annonce la couleur à chaque séance (aucun arrêt sur signes religieux, couleur de peau, sexisme, baragouin de jeune, ça aussi ça fait du bien !). "Polizei" de circonstance, sans plus. Aspects tribal, sentimental des élèves, parallèle avec le sport de compétition. Prise au dépourvu des encadrants, ces sacrées limites qu'il faut toujours penser à poser tout de suite ! Le cinéaste va bien au-delà de l'école pour qui lit à travers les lignes cinématographiques. Il clôt son analyse par le fracas des masques qui retombent. J'en suis restée toute retournée. A "voir pour savoir" dès douze ans.