Perle découverte à Univerciné Cycle Allemand Nantes 2012... On plane au-dessus des rondeurs géographiques au coeur de la nuit polaire (novembre à février), une rencontre terre/océan crépusculaire qui donne presque envie de continuer le survol... Car que vont recéler tout au fond de l'écran là-bas ces cubes noirs aux points lumineux à part des ours en hibernation ? Bande-son en apesanteur, mer mouvante, horizon pour le moins dégagé et... Descente dans une fracassante multinationale, des tenues orange flashy, le stress, un rapprochement physique proche du rut tant il est rageur. Des choeurs de toute beauté s'intercalent et c'est heureux ! Comme de faire un tour par l'école, où, nouveau réveil, deux enfants crachent dans un sac de loser... Comme lien au monde, le filet de route qui longe la côte, on y va constamment, toujours dans la pénombre, des collines neigeuses pour tout repère. De brefs coups de fils chargés d'électricité... Visible qu'un chat et une souris cherchent ici un second souffle, maison de bois individuelle, job des deux signant intégration totale, sauf qu'on ne donne pas cher de leur peau ! Leurs repas sont trop lugubres à cause de papa, si caractériel... Et voilà que la voiture heurte "quelque chose", ce que c'est que d'accepter des heures d'affilée auprès de grands malades ! Inconstance contre délit de fuite, secret de plomb en même temps que retour du soleil nuit et jour pour plusieurs mois et fiston qui déjante avec sa manie de filmer en douce... Aucune baisse de régime dans ce menu excepté le va et vient sur la route fatidique vers l'issue, quoique l'ironie du réalisateur finisse par en relativiser la perception. De belles frayeurs régulières ! Dans la libellule d'acier avec la fille d'Oslo, les deux pilotes muets comme des tombes... Ou sur les terrasses, cigarettes au bec pour se croire réchauffés. Ou lors de la tardive visite ! Sans omettre ces crissements de pas qui cisaillent la glace... Une atmosphère fascinante doublée d'un récit à rebondissements des plus fins. Jürgen Vogel et Birgit Minichmayr campent avec justesse ce duo assez humain pour qu'on puisse le défendre, petite mort de l'amour physique et assistance à la mort véritable entrant en résonance de manière tout à fait crédible.