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Durée : 1h37
Date de sortie en France : 08/04/2009
Distributeur : EuropaCorp Distribution
Visa d'exp. : 120497
Résumé
Célèbre pianiste de concert, Ann Hiden est surprise par un quidam, en pleine nuit, dans un anonyme quartier de Choisy-le-Roi, en train d'épier son compagnon Thomas faire de tendres démonstrations affectives à une parfaite inconnue, visiblement une discrète maîtresse à la matérialité jusqu'alors parfaitement ignorée. Il s'avère finalement que le quidam est un lointain ami d'enfance, prénommé Georges, qui vient de perdre récemment sa mère et qui va l'aider indirectement à prendre des distances avec son confortable mais fallacieux présent. En effet, l'infidélité constatée de Thomas avec lequel elle partageait ses jours depuis une bonne quinzaine d'années, sera en fait l'élément déclencheur d'une radicale inflexion du cours de son existence en apparence harmonieuse. Annulation inflexible de ses prochains concerts, ventes précipitées de son appartement, de sa voiture, de ses trois pianos, destruction de sa carte bancaire et de son téléphone portable vont escorter son radical besoin de solitude et d'anonymat, matérialisé par un départ allégé pour l'Allemagne et l'Italie, son seul pied-à-terre hexagonal restant une minuscule dépendance contiguë à l'habitation de Georges, devenu son seul lien tangible avec un passé désormais révolu. Après quelques hasardeuses et tranquilles errances sagement inorganisées, un imprévisible coup de coeur pour une petite villa apparemment abandonnée, sur les hauteurs d'une île transalpine, lui fait enfin poser ses maigres bagages.
Critiques et Commentaires
Critique de
Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 14/20
De cette obstinée et magnifique descente en soi, une sorte de paisible deuil assumé, correspondant à une radicale annulation d'une trajectoire antérieure, ("éteindre sa vie d'avant") accompagnée d'une tranquille renaissance aux émouvantes et fragiles incertitudes de lendemains ouverts, on retiendra surtout l'impériale interprétation d'une Isabelle Huppert en parfaite osmose avec son rôle, ainsi que l'étonnante présence de Peter Arens incarnant l'imposant personnage du père. Reste l'épineuse et paradoxale affirmation qu'une telle démarche libertaire, vécue par une protagoniste issue d'un milieu fort aisé, parait bien surréaliste, transposée dans le quotidien de nos concitoyens, cinéphiles ou non, plus enclins à se dé(battre) pour survivre aux ravages concrets d'un libéralisme triomphant, que de s'abandonner aux erratiques questionnements existentiels d'une bienheureuse parvenue, à l'avenir tout de même bien assuré, quelle que soit l'intensité de sa détresse ou de sa perdition.
Critiques - Commentaires Public
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signature non-référencée
Il m'a fallu trois tentatives avant de dépasser les ennuyeuses premières minutes, très datées. Mais je ne le regrette pas : "Villa Amalia" est un petit mais beau film sur le droit à la solitude, que beaucoup ne s'autorisent pas parce que personne ne le propose. Et pourtant, prendre ce droit, c'est être plus libre. Beau rôle d'Isabelle Huppert, à mettre en parallèle avec celui dans le récent "L'Avenir". Cependant je suis d'accord avec vous, le film de Jacquot est trop romanesque, et son héroïne trop riche, pour que le spectateur s'identifie. LAURA POTRON.
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Note : 15/20
Un traitement minutieux et la magie Huppert bien entendu. Elle est ici peu loquace, le sourcil accentué, la chevelure en ponctuation, un visage exprimant plus une farouche détermination que la dépression, d'emblée surmontée. Privilège des musiciens qui peuvent déceler dans leurs notes qu'ils sont faux... Par ailleurs, toujours intéressant de voir une femme dire non et encore non. Qu'elle aille donc se promener, et même se perdre dans une cabane surplombant la mer, qu'elle joue à se mettre en danger histoire de renaître, son magot lui garantit gîte et couvert (d'ordinaire, ce délire vous prend autour de vingt ans)... Tout cela est bien empaqueté, fréquentes baignades, les sens se relâchent. Un ami précieux, la mère qui part peu à peu, le père déserteur lui aussi... Beaucoup de charme s'intercale dans ce lent retour sur soi-même dont on ressort partagé.