L'extrême pauvreté 2010 aux Etats-Unis filmée à ras des situations, encore plus sordide que
"Frozen river" mais avec la même démonstration de force vitale. On compatit et on admire cette petite de 17 ans qui lutte pour son bastion familial. Des prises de vue du Missouri désertique aux gros plans sur les visages, c'est une errance pleine de dignité, d'obstination juvénile à tout assumer sans broncher, avec des "gueules" à la limite de la caricature... La suite de visites lasserait sans la somptuosité à l'image et les jolis passages musicaux mêlés de bruitages virant presque au fantastique (excepté le banjo rappelant
"Délivrance" à peine gratté, quelle erreur !). Soit, la jeune actrice incarnant la marginalité cachée serre le cœur, emporte l'adhésion inconditionnelle. Quoique la virée nocturne en barque, hum, difficile à croire... Et que de poisses à digérer pour le spectateur ! Certes, c'est quand même bien vu tout ça, mais j'avoue préférer les balades vers l'abîme total à un moment imprévisible, par exemple
"Katalin Varga" (2009) ou
"Des chiens dans la neige" (2007), films percutants aux acteurs et actrices tout aussi séduisants mais hélas sur lesquels on parie moins gros avant même la sortie du film.