Critique(s)/Commentaire(s) de Jean-Claude (Administrateur Cinefiches)

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  • ÉTREINTES BRISÉES (2009)
    Note : 15/20
    Il paraît évident que señor Almodovar se trouve en pleine maturité créative, maîtrisant parfaitement son sujet, ses acteurs, sa pellicule. Un travail de vrai professionnel, indiscutablement. Hélas, l'ensemble de la prestation, à part deux courtes scènes, manque d'une façon flagrante d'émotion et de souffle dramatique, s'imposant quelquefois comme fastidieux à force d'être laborieux, pour une réalisation jamais en dehors des rails et du film bien calibré. Mais ce n'est pas en menant à bien, sans faute ni rature une oeuvre unanimiste et policée qu'il faut espérer décrocher une quelconque récompense cannoise, de toute façon surfaite et triviale.
  • MISS MIND (1926)
    Note : 17/20
    Cette oeuvre de près de 250 minutes, souvent projetée en trois parties, se présente comme une brillante démonstration d'un sérial soviétique réussi qui, avec impétuosité et brio, panache et pétulance, déroule une kyrielle d'aventures invraisemblables et farfelues, aux moult rebondissements ingénieux et débordants, prouvant à nouveau la vitalité des studios Mezhrabpom et la place prépondérante d'un Boris Barnet, ici devant et derrière la caméra, pour notre plus grand bonheur.
  • THE MASTER (2012)
    Note : 16/20
    Impossible d'échapper, à la sortie d'une projection du film, à une persistante impression de perplexité. En effet, le premier sentiment qui émerge nous laisse à la fois pantois et dubitatif, dans la présentation, à la fois d'une fugace radioscopie d'une tangible relation de dépendance et de manipulation et d'un autre coté, dans la description d'une complexité relationnelle et narrative entre éparpillement et inachèvement créatifs, nous laissant souvent en plan, en questionnement, à la fin d'une séquence ou d'une scène. Paradoxalement, cette insidieuse sensation d'incomplétude et de parcellisation de l'ensemble de la narration élargit et renforce la dimension onirique, l'impression d'irréalité maladive et l'incongruité des personnages, surtout des deux interprètes principaux, Joaquin Phoenix et Philip Seymour Hoffman, dont la composition frise le tour de force et la perfection. Que le film soit inspiré peu ou prou de la scientologie et de son fondateur, Ron Hubbard, n'apporte et n'enlève rien à l'indéniable savoir-faire du réalisateur qui de film en film imprime durablement sa personnalité dans la courte liste des metteurs en scène yankees encore indépendants.
  • SOUS LE SIGNE DU DEMON (2008)
    Note : 9/20
    Rien de très nouveau dans le monde hyper-codé du slasher. Que nous soyons sous la barbarie saignante d'un éventreur yankee ou dans la ronde tranchante d'un tordu slave, on reste dans la même schématisation sans surprise ni variation, mourant d'ennui dans notre confortable fauteuil, alors que nos pauvres victimes se font royalement charcuter sous toutes les coutures...
  • REBELLION (1967)
    Note : 17/20
    Efficace et courageuse critique du système féodal nippon, durant l'ère Edo, avec en filigrane une constante prédominance affirmée du sentiment sur le politique, de la liberté individuelle sur l'asservissement clanique, avec un Toshirô Mifune égal à lui-même, c'est-à-dire époustouflant de présence et de charisme, dans une oeuvre importante du cinéma mondial, faisant partie d'une incontournable trilogie du réalisateur, avec deux autres films majeurs, "Harakiri" et "Kwaidan".
  • LE COMMISSAIRE (1962)
    Note : 14/20
    Même si l'histoire traîne un peu trop en longueur et flânerie, avec ses nombreuses variables scénaristiques, on applaudit avec détermination et contentement l'interprétation succulente d'Alberto Sordi, toujours égal à lui-même, dans son étonnant rôle de pandore carriériste, à la succulente intégrité professionnelle et à l'exceptionnelle droiture humaine, remarquables qualités qui vont le mener à une prolongée mise à pied et une traumatisante dégradation.
  • LES ENFANTS INVISIBLES (2005)
    Note : 11/20
    Pesamment démonstratif, fortement stéréotypé et d'une niaiserie infantile !
    2) "Blue gipsy" : (Emir Kusturica) Un sympathique blondinet en instance de libération d'une folâtre et chorale maison de redressement est rapidement récupéré à sa sortie par son sournois paternel qui a mis en place, avec l'ensemble de sa vaste progéniture, un efficace et rentable système de chapardage. Pour notre turbulent jeune héros, le retour à la case prison sera donc imminente...
    >>> On retrouve par instant, l'atmosphère débridée de Kusturica. Mais les scènes semblent plaquées les unes à côté des autres, sans réelle nécessité scénaristique, scandées par un humour pas toujours léger...
    3) "Jesus children of America" : (Spike Lee) Blanca est une petite fille noire, dans une banlieue d'une anonyme mégalopole américaine. A cause de ses parents, dealers et consommateurs assidus d"héroïne et de méthadone, elle est depuis sa naissance atteinte du sida et de ce fait, devra assumer quotidiennent une contraignante thérapie et les incessantes moqueries de ses lamentables camarades de classe...
    >>> Même si l'ensemble du court métrage, avec son scénario cultivant le pathos situationnel, accumule tous les ingrédients du mélodrame facile, heureusement évité de justesse, on est loin d'applaudir à tout rompre...
    4) "Bilu et Joao" : (Katia Lund) Gamin espiègle et fort dégourdi, Joao revend des canettes vides récupérées quotidiennement sur les marchés et les places publiques, dans les rues et les taudis de l'immense Sao Paulo. Il est accompagné dans ses fastidieuses déambulations et ses moult transactions qui se tournent aussi vers le vieux papier, les cartons, la ferraille, le convoyage de la remuante Bilu, sa petite copine de quartier, tous deux d'une débrouillardise et d'une inventivité à toutes épreuves...
    >>> Après la fadeur et la médiocrité des quelques opus précédents, cette lumineuse réalisation, en tous points excellents, peut s'appréhender comme un vrai ravissement, une petite merveille d'humanité et de cinéma...
    5) "Jonathan" : (Ridley et Jordan Scott) Eminent et assidu reporter-photographe de par le monde et ses vicissitudes, Jonathan revient d'une mission en Afrique de l'Ouest, plutôt traumatisé et perturbé par les atrocités d'une guerre endémique et fratricide. Crise d'angoisse que même son épouse ne peut vraiment atténuer. C'est en sortant fumer une cigarette, dans la quiétude vespérale de la campagne environnante, qu'il entend deux gamins s'amuser à l'orée de la forêt. Il décide de les suivre...
    >>> "Si la vie est un ravissement, la jeunesse est un nectar des dieux" dixit une haute pensée assénée aux spectateurs éberlués par l'insignifiance et l'incompréhension qui suintent de ce gâchis de pellicule, dont on ignore toujours le pourquoi de son intégration dans l'ensemble des sketches proposés...
    6) "Ciro" : (Stefano Veneruso) Alors que ses parents n'arrêtent pas de se disputer à son propos, Ciro joue à produire sur les murs, des ombres avec ses doigts et ses mains. Sage occupation enfantine qui peut vite bifurquer vers le vol à l'arraché d'une montre Rolex dérobée au poignet d'un quidam, butin qui sera échangé auprès d'un mafiosi napolitain, pour des billets de banque et des jetons gratuits pour quelques tours de manège, avec son jeune complice de toujours...
    >>> On revient sur la lancinante et maladroite antienne du premier sketch : "un gamin garde son âme d'enfant, quels que soient les méfaits ou les horreurs qu'il commet". L'ensemble se présente comme une forme de verbiage visuel, cousu de fil blanc, inutile et superficiel, qui tend à remplir l'espace et le temps impartis, comme ce chien qui course l'enfant sans raison particulière, sinon celui de nous faire perdre patience...
    7) "Song song and little cat" : (John Woo) Un vieux monsieur errant et glanant dans une métropole asiatique, ramasse une poupée en nacre qu'une mère de famille, ulcérée par sa gamine, a basculée par une vitre de leur luxueuse voiture. Il l'offre à une autre enfant, handicapée qu'il avait recueillie jadis, abandonnée à sa naissance. Une rose rouge mettra, pour un court instant, les deux enfances en présence...
    >>> D'une qualité certaine, entre rêve éthéré et réalité crasseuse, flirtant avec une subtile forme de poésie insidieuse, tout en pointant le malheur des uns, la simplicité des autres, ainsi que la sordide exploitation des enfants, une oeuvre riche et bienvenue qui mérite ainsi d'élogieux assentiments, presque unanimistes...
  • LA DERNIÈRE COMPAGNIE (1930)
    Note : 16/20
    Splendide projection programmée au 25e Festival "Il Cinéma Ritrovato" de Bologne, année 2011, cette oeuvre rare et précieuse du metteur en scène (Kurt) Curtis Bernhardt, neuvième long métrage du réalisateur, avant son départ, cinq ans plus tard pour les Etats-Unis, met surtout l'accent sur une thématique récurrente dans les films du genre, l'héroïsme du soldat, sans verser dans un germanisme apologétique, malgré un ancrage historique évident (la fameuse bataille d'Iéna) et d'émouvants chants de la soldatesque, entre évidente nostalgie et solide camaraderie.
  • ESQUIMAUX (1933)
    Note : 17/20
    Outre une intéressante plongée ethnographique dans l'univers inuit, une oeuvre traversée par un réel souffle épique et parcourue par un humanisme complice.
  • YESTERDAY (2002)
    Note : 6/20
    Film d'anticipation scientifique où il est question aussi de cryogénisation et de clonage, dans un impossible fatras et fracas continuels d'armes à feu, pour une production coréenne insipide et terne, stupide et inutile.
  • UN AMOUR DE JEUNESSE (2011)
    Note : 16/20
    Pour son troisième long métrage, Mia Hansen-Love confirme avec grâce et sensibilité toute la finesse et la pertinence de son regard sur les méandreuses relations de couple et les déambulations sentimentales du coeur amoureux, avec comme à son habitude, une direction d'acteurs parfaite et de magnifiques accompagnements musicaux concomitants, lumineusement mélancoliques et complices.
  • SPECIAL INSPECTOR (1938)
    Note : 9/20
    Un visionnage souvent ennuyeux, pouvant se justifier uniquement pour le plaisir de retrouver l'élégante Rita Hayworth, dans une oeuvre fastidieuse et pesante, réalisée par un obscur tâcheron yankee qui s'aventura dans son insipide carrière aussi bien dans le montage que dans la production pour notre plus grande déconvenue.
  • LA FENETRE (2008)
    Note : 15/20
    Une oeuvre lente et apaisée, d'une profonde maturité, construite sur les petits riens et les grands mystères d'une fin de vie, avec des acteurs impeccables, un scénario minimaliste et bienvenu, malgré quelques informelles lourdeurs passagères quant à la personnalité empruntée de l'importune compagne de Pablo.
  • LE MOINE (2011)
    Note : 15/20
    Excellente adaptation d'un classique de la littérature mondiale et plus particulièrement du roman gothique, que Luis Bunuel et Jean-Claude Carrière avaient scénarisé, dans la version mise en scène par Ado Kyrou en 1972, qui confirme les moult capacités artistiques de Vincent Cassel, habituellement cantonné dans des interprétations plus anodines et bien moins séduisantes.
  • DJANGO UNCHAINED (2012)
    Note : 16/20
    Même si la seconde partie du film manque effectivement d'un peu de grâce, d'humour et de légèreté, s'étirant trop en longueur et en circonvolutions inutiles, l'ensemble de la partition du réalisateur dégage un intérêt évident par une certaine forme de désinvolture parfaitement maîtrisée, la haute décontraction plastronnée par les principaux acteurs et une redoutable efficience narrative et visuelle.
  • ANTICHRIST (2008)
    Note : 8/20
    Antichrist ? Antéchrist ? En tous cas, comme antipasto, Lars von Trier nous sert un superbe prologue, d'une hallucinante beauté dramatique, rehaussé par un noir et blanc indiscutable et un intuitif ralenti dans la prise de vue, pour une exemplaire mise en images d'un infanticide et cruel destin. On s'installe confortablement, bien calé dans son émotion pour appréhender une suite forcément géniale et dévastatrice, à souhait. Hélas bien vite, malgré de constants efforts de disponibilité et de refoulement systématique d'une inhibitrice perception cartésienne, on ne peut que décrocher des phantasmes abscons du réalisateur qui, certes se relève selon ses dires, d'une pesante dépression, pouvant motiver du spectateur, quelques magnanimes mansuétudes. Mais quand l'ensemble vire au grotesque et au charabia ésotérico-diabolique, avec ou sans clé à molettes pour se libérer accessoirement l'esprit d'une ankylose fatale, on éprouve quelques chavirantes lassitudes et bien des difficultés à réfréner un chapelet de ricanements malséants, sans pour autant craindre d'offenser les mânes célestes du divin Tarkovski auquel le film est dédié, qui au grand jamais ne s'est égaré dans "la zone" des corpulentes fadaises tarabiscotées. Il est vrai que le chaos règne désormais dans notre civilisation et que cela permet toutes les aberrations scénaristiques. De toute façon, il y aura toujours quelques rares élus dans la salle, vendeur au rayon dvd de la Fnac ou pasionaria des causes perdues d'avance, qui crieront au chef-d'oeuvre, en inconditionnels foudroyés par la farce balourde du saint Danois, en pleine extase.
  • UNE QUERELLE DE FRONTIERES (1913)
    Note : 14/20
    Projetée au désormais incontournable Festival "Il Cinéma Ritrovato" de Bologne,
    (25e édition), cette rareté cinématographique de l'incommensurable Mauritz Stiller, dont une copie nitrate venait d'être découverte par hasard à la Narodowa Filmoteka de Varsovie en 2009, donne un éclairage particulier et surtout essentiel sur une période peu connue de la filmographie du grand réalisateur, nombre de ses films tournés à cette époque étant pour le moment introuvables, soit définitivement disparus.
  • BUREAU CRIMINEL (1939)
    Note : 14/20
    Petit film noir plutôt bienvenu d'un metteur en scène peu connu, à la filmographie souvent inédite dans l'Hexagone, qui était surtout assistant-réalisateur sur quelques grands classiques des années 1940/1950 et qui nous permet de retrouver la rayonnante Rita Hayworth dans le rôle d'une experte laborantine dont les spécifiques compétences professionnelles permettront au final d'arrêter la bande de malfrats suspectée.
  • OUTPOST (2008)
    Note : 11/20
    On est plutôt éloigné de la fréquente médiocrité inhérente à ce genre de production d'habitude vertigineusement fauchée, au scénario lourdement basique, même si l'ensemble tourne souvent à vide, traversé par de gênants fléchissements de l'intérêt et de la tension. Mais la pirouette finale est loin de nous déplaire.
  • SI NOS MARIS S'AMUSENT (1927)
    Note : 15/20
    Réjouissante comédie muette projetée avec bonheur au 25e Festival "Il Cinéma Ritrovato" de Bologne (2011), légèrement amputée de deux courtes bobines perdues à ce jour, nous vaut surtout par l'excellente prestation des principaux acteurs, avec un accessit de rigueur pour Ethel Wales et son évidente présence physique, ainsi que pour Arthur Lake et ses facéties misogynes, proches de l'exemplaire Stan Laurel.
  • TOUBIB OR NOT TOUBIB (1955)
    Note : 13/20
    Adapté d'un scénario du prolifique Richard Gordon qui fut le créateur d'une longue série "médicale" produite surtout pour et par la télévision britannique, cette œuvre purement cinématographique permet surtout de découvrir quelques acteurs émergents en devenir, comme l'évident Dirk Bogarde ou le fringant Kenneth More.
  • PORTRAIT D'UN CRIMINEL (1985)
    Note : 14/20
    Plutôt fort éloignée des films de sabre, de samouraïs et de yakuzas, une spécificité de notre réalisateur d'origine nipponne, cette oeuvre nonchalante et désabusée sur l'errance d'un criminel en manque de repères et de stabilité, se démarque par une composition hétérogène, alternant les retours en arrière, sans réelle chronologie scénaristique, avec des éléments présents, dans une linéarité souvent floue, voire manquante. Cette absence d'homogénéité narrative n'empêche guère le spectateur d'être quelque peu séduit par le personnage et la dramaturgie de l'ensemble.
  • LE VIEUX JOCKEY (1940)
    Note : 16/20
    Même si les scènes de courses hippiques sont un peu longues et répétitives, nous sommes en présence d'une oeuvre magnifique qui transpire la joie de vivre et la bonne humeur. Et pour ne rien gâcher à l'ensemble, une constante dans les films soviétiques de l'époque, la présence d'une magnifique actrice, ici la succulente et pétillante Anna Komolova et son revigorant optimisme hautement contagieux.
  • BLANCANIEVES (2012)
    Note : 15/20
    Entièrement muette et tournée en noir et blanc, cette flamboyante production hispanique empruntée à un conte fantastique allemand (Schneewittchen), écrits par les frères Grimm, nous laisse une solide impression d'aisance, de matois savoir-faire et d'évidente maîtrise technique qui dépassent le simple exercice de style réussie et la mise en images sublimées d'un classique de la littérature enfantine.
  • DOG SOLDIERS (2002)
    Note : 12/20
    Sur un des thèmes classiques du cinéma fantastique, la lycanthropie, une oeuvre plutôt efficace et prenante, faisant primer l'action à outrance, qui ne manque pas de surprendre, hormis durant le dernier quart d'heure, d'une affligeante médiocrité, perdant de sa pugnacité et de son mordant, en alignant quelques scènes d'un navrant ridicule, tel ce stupide pugilat entre un soldat et un gigantesque loup-garou.
  • THE MURDERER (2010)
    Note : 15/20
    Premier film coréen coproduit par un grand studio hollywoodien, "The murderer" étonne à plus d'un titre, la longueur de son tournage (plus de 170 jours), l'extrême découpage de son montage (plus de 5000 plans) et un incroyable déferlement de séquences tonitruantes, où la brutalité et le sanguinolent sont omniprésents dans la plupart des scènes d'action. Une violence forcenée comme chez John Woo, en son temps, chorégraphie en moins, hémoglobine en plus. On peut à juste raison évoquer cette stupide et gênante surenchère comme décrédibilisant l'oeuvre, en ôtant une grand partie de véracité à l'ensemble, les méchants comme les bons se relevant à chaque fois de coups et de blessures largement mortels.
  • ZERO DARK THIRTY (2012)
    Note : 15/20
    Bien avant la sortie en salles de cette production aux States, la polémique faisait déjà rage sur la prétendue imposture du film qui induisait que des séances de torture ont aidé à faire progresser les recherches des services secrets de la CIA, procédé condamnable farouchement nié par le pouvoir politique en place. Mais si l'oeuvre présente finalement un réel intérêt, ce n'est pas tant par sa minutieuse description d'une décennie d'investigations tous azimuts, mais surtout par l'impertinent et radical tableau de quelques interrogateurs et traqueurs yankee, dont la moindre n'est pas le personnage interprété par Jessica Chastain, pour qui la détermination et l'investissement frisent largement l'obsession maladive voire schizophrénique.
  • JAFFA (2009)
    Note : 15/20
    Construite sur les fondements et les principes mêmes de la tragédie grecque antique, une oeuvre solide et prenante, affirmant la prédominance de l'amour sur les rigidités des conventions sociales et les vicissitudes de la fortune, valorisée par une interprétation parfaite des principaux protagonistes.
  • HAPPY HAPPY (2010)
    Note : 14/20
    Etonnante macroscopie, drôle et cruelle à la fois, des relations humaines en général, plus spécifiquement à travers le couple, les structures relationnelles des enfants, les dérapages inconscients, sur fond de gospel local, itérative psalmodie monocorde, ponctuant les événements comme ces fameux choeurs antiques des lointaines tragédies grecques. Pourtant, ici pas de dramaturgie impétueuse, ni de fatalité inéluctable, une fuite, un déménagement, s'imposent, dans la stupeur et la rigueur de l'hiver nordique, prompt à effacer nos sordides petites inconvenances.
  • LES DERNIERS JOURS DE POMPÉI (1935)
    Note : 14/20
    Même si l'ensemble transpire souvent le kitsch, les décors de studios et le carton-pâte, il faut reconnaître à la structure générale du film une réelle cohérence scénaristique doublée d'une interprétation sans faille des principaux comédiens pour aboutir au péplum de référence, certes daté, mais plaisant et conséquent.
  • HOME (2009)
    Note : 13/20
    Des images souvent époustouflantes de beauté et de pertinence, saisies au quatre coins de la planète pour affirmer haut et fort un inquiétant constat sur les dépréciations et les perditions de notre planète. Par contre, il faut ne pas trop chercher une quelconque explication économico-politique à toutes ces dérives humaines, mais se contenter d'un vague défilement final de chiffres et d'affirmations, ne mettant strictement en cause aucune structure ou système d'exploitation en vigueur dans les pays "sur-développés". Quant au nucléaire, fort mystérieusement, le sujet n'est jamais abordé, même pas évoqué, comme on pouvait s'y attendre. Nous sommes bien en présence d'une hypocrite et magnifique oeuvre consensuelle.
  • L'ARC ET LA FLUTE (1959)
    Note : 13/20
    Une bigarrée fiction documentaire, plus naturaliste qu'ethnologique qui rappelle à certains moments, dans l'évocation des transes chamaniques, les travaux et les recherches d'un "Jean Rouch", au Niger, et dans sa description chatoyante d'un environnement luxuriant et tropical, la kyrielle des films du genre "aventures exotiques" auquel moult grands réalisateurs se sont frottés, avec bonheur et fascination.
  • RENDEZ-VOUS À KIRUNA (2012)
    Note : 14/20
    Sympathique et souriant road-movie, avec ses plages d'humour et d'émotion entremêlées, parfaitement orchestrées par un Jean-Pierre Darroussin au mieux de sa forme dans l'interprétation d'un personnage qu'il affectionne énormément et qu'il maîtrise de bout en bout du voyage et du film.
  • UNE LEÇON PARTICULIÈRE (2008)
    Note : 16/20
    Un petit court métrage succulent, maintes fois primé à de nombreux festivals, qui augure d'un metteur en scène à suivre, démarche qu'on ne peut guère calquer sur son illustre géniteur Jean-Pierre dont les errements politiques, quelquefois judicieuses, resteront parfois discutables, voire franchement contestables...
    Vieille chanson du jeune temps
    Je ne songeais pas à Rose ;
    Rose au bois vint avec moi ;
    Nous parlions de quelque chose,
    Mais je ne sais plus de quoi.
    J'étais froid comme les marbres ;
    Je marchais à pas distraits ;
    Je parlais des fleurs, des arbres
    Son oeil semblait dire: " Après ? "
    La rosée offrait ses perles,
    Le taillis ses parasols ;
    J'allais ; j'écoutais les merles,
    Et Rose les rossignols.
    Moi, seize ans, et l'air morose ;
    Elle, vingt ; ses yeux brillaient.
    Les rossignols chantaient Rose
    Et les merles me sifflaient.
    Rose, droite sur ses hanches,
    Leva son beau bras tremblant
    Pour prendre une mûre aux branches
    Je ne vis pas son bras blanc.
    Une eau courait, fraîche et creuse,
    Sur les mousses de velours ;
    Et la nature amoureuse
    Dormait dans les grands bois sourds.
    Rose défit sa chaussure,
    Et mit, d'un air ingénu,
    Son petit pied dans l'eau pure
    Je ne vis pas son pied nu.
    Je ne savais que lui dire ;
    Je la suivais dans le bois,
    La voyant parfois sourire
    Et soupirer quelquefois.
    Je ne vis qu'elle était belle
    Qu'en sortant des grands bois sourds.
    " Soit ; n'y pensons plus ! " dit-elle.
    Depuis, j'y pense toujours.
  • TROLL HUNTER (2010)
    Note : 13/20
    Construit sur le principe du documentaire vidéo, retrouvé par hasard et qui narre, en données brutes, des séquences censées prises au jour le jour, cette réjouissante comédie fantastique norvégienne plutôt hénaurme,
    s'énonce entre le jubilatoire délire de potaches inspirés et les prégnantes légendes scandinaves.
  • 7 PSYCHOPATHES (2012)
    Note : 14/20
    Une œuvre hautement délirante dont l'extrême saugrenuité contribue à la fois à son charme certain et souriant mais aussi à son incisive déception. En effet, l'interaction entre les différents personnages reste fort discutable voire ténue avec l'absence flagrante d'une certaine unité émotionnelle et narrative.
  • STORY OF JEN (2008)
    Note : 17/20
    D'une confondante simplicité narrative, magnétisée par deux acteurs exceptionnels, dans une étonnante dramaturgie élégiaque et troublante, une oeuvre époustouflante de beauté tranquille et de folie humaine qui confirme François Rotger, avec ce second long métrage, comme un metteur en scène essentiel et incontournable. Un des derniers plans du film qui dévoile l'agonie prochaine et la mort certaine du principal protagoniste vaut à lui seul toutes les prétentieuses élucubrations forestières d'un Lars von Trier tristement vétilleux et balourd.
  • LOURDES (2009)
    Note : 15/20
    Une oeuvre étonnante, miraculeusement en équilibre entre positive distanciation critique face à la religion et ses croyances surnaturelles et grinçante mise en évidence des indigences de la nature humaine, où se côtoient pêle-mêle, dans une même bénédiction, envieuse jalousie, grossière indifférence et lourde mesquinerie, sous la permanente présence, insultante et obscène, de quelques grossiers bien-portants.
  • LA FILLE DE NULLE PART (2012)
    Note : 14/20
    Tant soit peu débarrassé de ses obsessions érotiques ou du moins assagi dans ses représentations du plaisir féminin, Jean-Claude Brisseau revient sans ambages vers les méandres d'un fantastique à la fois ambitieux, mais aussi fourre-tout qui lui permet, avec des moyens financiers et techniques dérisoires, de continuer à tourner des films ; cette vitale passion de créer. S'accaparant le rôle principal masculin, avec plus ou moins de réussite, le réalisateur est confronté à l'interprétation plutôt tangente de sa collaboratrice Virginie Legeay, souvent en porte-à-faux avec son ambivalent personnage. Reste le bonheur sans faille de croiser dans le film, deux seconds rôles étonnants de justesse et de densité, celui de Claude Morel, l'intangible ami médecin et celui de Lise Bellynck, l'étudiante en partance pour la Norvège.
  • DEPARTURES (2008)
    Note : 16/20
    Habilement formatée pour inclure tous les archétypes du mélodrame, cette oeuvre bienvenue mérite, malgré ses évidentes structures scénaristiques quelquefois lourdement codifiées, tout notre indulgent assentiment et nos cinéphiliques considérations, n'en déplaise à quelques cérébraux grincheux de Positif ou des Cahiers, préférant gloser sur l'insipide et prétentieux "last von Trier".
  • SUPER 8 (2011)
    Note : 17/20
    On pourra gloser pendant des heures sur la duplication scénaristique des recettes éprouvées de Steven Spielberg, n'empêche que la magie cinématographique s'opère avec force et fracas, enfance et nostalgie qui remontent des tripes, comme par osmose, nous restons émerveillés. Car c'est bien d'enchantement qu'il s'agit tout au long du film, celui tout simplement du cinéma, que ce soit un bout de pellicule montrant le bonheur d'une maman aujourd'hui décédée, jouant avec son fils, ou bien l'hilarité bienheureuse d'un tournage de quelques mômes en passion et réalisation, ou bien encore, tout simplement l'hommage sans cesse réitéré de l'ensorcellement dévastateur du cinéma. Et comme disait si bien François Truffaut : "La vie privée est boiteuse pour tout le monde, les films sont plus harmonieux que la vie, il n’y a pas d’embouteillage, il n’y a pas de temps morts, les films avancent comme des trains dans la nuit".
  • SHADOW DANCER (2011)
    Note : 16/20
    Une oeuvre solide et prenante qui déclame une impitoyable et sourde tragédie, sur fond de conflit historique, dont nous retiendrons l'exceptionnelle prestation des principaux acteurs, une splendide photographie neutre et glacée renforçant une atmosphère sans cesse désespérée et mortifère.
  • LES INSOUMIS (2007)
    Note : 10/20
    L'archétype même du polar français médiocrement correct, avec son incontournable et bruyante boîte de nuit aux traditionnelles exhibées et pulpeuses danseuses aux seins nus, l'inévitable héros taiseux et secret qui trimbale ses maux et ses secrets, une ribambelle de méchants plus armés et plus redoutables que la plus sophistiquée unité militaire américaine et un chapelet de clichés plus navrants les uns que les autres. On passe gentiment sur le dernier quart d'heure, d'une exemplaire et plutôt affligeante nullité. Comme son personnage principal, le metteur en scène a dû abuser de Paxitoril et d'Euphorex, pour concocter une telle scrupuleuse banalité, dans laquelle, c'est à noter, tous les acteurs sont (presque) irréprochables.
  • FRANÇAISE D'OCCASION (1949)
    Note : 13/20
    Sur une thématique toujours bienvenue, (Pygmalion) une oeuvre plutôt rare du metteur en scène Douglas Sirk au début d'une période prolifique, qui vaut surtout par l'excellente interprétation d'un excellent Don Ameche, sûr de son métier et quelques suaves bons mots perdus dans l'ambiance générale.
  • LOS ANGELES : ALERTE MAXIMUM (2006)
    Note : 10/20
    Rien de bien nouveau ni de vraiment transcendant dans cette énième version de la thématique du huis clos tragique qui charpente cette oeuvrette amerloque inédite en salles dans l'Hexagone. De plus, nous sommes en présence d'un insipide trio d'acteurs plutôt falots et guère convaincants dans le déroulement fastidieux et piétinant d'une dramaturgie pesante, que même le pitch final n'arrive pas rehausser.
  • L'AME EMPRISONNEE (1917)
    Note : 15/20
    Projetée au Festival International du Film de la Rochelle en 2009, lors d'une rétrospective consacrée à l'hypnose dans le cinéma muet, cette oeuvre récemment restaurée nous permet de retrouver avec bonheur la prolifique Henny Porten (plus de 170 films) et le non moins productif Paul Bildt (pas loin de deux cents apparitions à l'écran). Flirtant avec certaines données du cinéma expressionniste, sans en être vraiment un archétype ou un exemple signifiant, cette production allemande s'aventure plus dans les arcanes du film humaniste à connotation psychologique, avec une rare efficacité et un évident bonheur cinématographique.
  • PLACIDO RIZZOTTO (2000)
    Note : 14/20
    Fort justement primée aux festivals de Venise et de Miami, cette courageuse oeuvre cinématographique "biopic", dénonciatrice des constants faits délictueux gangrénant l'économie rurale sicilienne de l'époque, est surtout remarquable dans sa dernière partie, par une construction itérative et progressive des événements dramatiques qui marquèrent la nuit de l'enlèvement suivi du meurtre du fameux syndicaliste.
  • HAMILTON : DANS L'INTÉRÊT DE LA NATION (2012)
    Note : 10/20
    Selon les préceptes idéologiques des services secrets suédois, un agent ne peut tuer qu'en légitime défense ou bien seulement dans l'intérêt de la nation. Au vu de ces cent minutes du film, on regrette amèrement qu'une clause stipulant l'interdiction formelle d'ennuyer le spectateur ne soit pas incluse dans ce contrat réducteur. Outre le manque évident d'intérêt que peuvent susciter les gesticulations géopolitiques de notre vague James Bond nordique, on n'échappera pas à une inoubliable séquence grotesque et ridicule dans laquelle notre agent, une sorte de machine super-entraînée, tue durant son sommeil et son rêve, sa copine Maria, dans une stupide réaction inconsciente et paraît-il, instinctive d'autodéfense.
  • TRILBY (1915)
    Note : 15/20
    Personnage récurrent de la sphère du cinéma fantastique, Svengali a servi de créature méphitique à près d'une quinzaine d'œuvres cinématographiques, souvent avec une efficacité certaine et un réel bonheur, surtout avant le parlant.
  • UNE VIE TRANQUILLE (2010)
    Note : 15/20
    Si l'histoire ne se distingue point d'une autre, par l'originalité de son scénario, (sur la thématique de la dissimulation et de la révélation du passé d'un individu), on reste néanmoins profondément étonné et séduit par la qualité et la solidité de l'interprétation des principaux protagonistes, tous excellents et remarquables, dans une oeuvre solide qui laisse admirablement prédominer les regards au détriment des mots.
Notes de Jean-Claude
(par valeur décroissante)
FilmNote
STORY OF JEN (2008) 17
MISS MIND (1926) 17
REBELLION (1967) 17
SUPER 8 (2011) 17
ESQUIMAUX (1933) 17
UNE LEÇON PARTICULIÈRE (2008) 16
DEPARTURES (2008) 16
LA DERNIÈRE COMPAGNIE (1930) 16
UN AMOUR DE JEUNESSE (2011) 16
LE VIEUX JOCKEY (1940) 16
THE MASTER (2012) 16
DJANGO UNCHAINED (2012) 16
SHADOW DANCER (2011) 16
ÉTREINTES BRISÉES (2009) 15
LA FENETRE (2008) 15
JAFFA (2009) 15
L'AME EMPRISONNEE (1917) 15
TRILBY (1915) 15
LE MOINE (2011) 15
SI NOS MARIS S'AMUSENT (1927) 15
THE MURDERER (2010) 15
LOURDES (2009) 15
UNE VIE TRANQUILLE (2010) 15
BLANCANIEVES (2012) 15
ZERO DARK THIRTY (2012) 15
PORTRAIT D'UN CRIMINEL (1985) 14
UNE QUERELLE DE FRONTIERES (1913) 14
HAPPY HAPPY (2010) 14
PLACIDO RIZZOTTO (2000) 14
LE COMMISSAIRE (1962) 14
BUREAU CRIMINEL (1939) 14
LES DERNIERS JOURS DE POMPÉI (1935) 14
RENDEZ-VOUS À KIRUNA (2012) 14
7 PSYCHOPATHES (2012) 14
LA FILLE DE NULLE PART (2012) 14
HOME (2009) 13
L'ARC ET LA FLUTE (1959) 13
TROLL HUNTER (2010) 13
FRANÇAISE D'OCCASION (1949) 13
TOUBIB OR NOT TOUBIB (1955) 13
DOG SOLDIERS (2002) 12
LES ENFANTS INVISIBLES (2005) 11
OUTPOST (2008) 11
LES INSOUMIS (2007) 10
LOS ANGELES : ALERTE MAXIMUM (2006) 10
HAMILTON : DANS L'INTÉRÊT DE LA NATION (2012) 10
SOUS LE SIGNE DU DEMON (2008) 9
SPECIAL INSPECTOR (1938) 9
ANTICHRIST (2008) 8
YESTERDAY (2002) 6