Pesamment démonstratif, fortement stéréotypé et d'une niaiserie infantile !
2) "Blue gipsy" : (Emir Kusturica) Un sympathique blondinet en instance de libération d'une folâtre et chorale maison de redressement est rapidement récupéré à sa sortie par son sournois paternel qui a mis en place, avec l'ensemble de sa vaste progéniture, un efficace et rentable système de chapardage. Pour notre turbulent jeune héros, le retour à la case prison sera donc imminente...
>>> On retrouve par instant, l'atmosphère débridée de Kusturica. Mais les scènes semblent plaquées les unes à côté des autres, sans réelle nécessité scénaristique, scandées par un humour pas toujours léger...
3) "Jesus children of America" : (Spike Lee) Blanca est une petite fille noire, dans une banlieue d'une anonyme mégalopole américaine. A cause de ses parents, dealers et consommateurs assidus d"héroïne et de méthadone, elle est depuis sa naissance atteinte du sida et de ce fait, devra assumer quotidiennent une contraignante thérapie et les incessantes moqueries de ses lamentables camarades de classe...
>>> Même si l'ensemble du court métrage, avec son scénario cultivant le pathos situationnel, accumule tous les ingrédients du mélodrame facile, heureusement évité de justesse, on est loin d'applaudir à tout rompre...
4) "Bilu et Joao" : (Katia Lund) Gamin espiègle et fort dégourdi, Joao revend des canettes vides récupérées quotidiennement sur les marchés et les places publiques, dans les rues et les taudis de l'immense Sao Paulo. Il est accompagné dans ses fastidieuses déambulations et ses moult transactions qui se tournent aussi vers le vieux papier, les cartons, la ferraille, le convoyage de la remuante Bilu, sa petite copine de quartier, tous deux d'une débrouillardise et d'une inventivité à toutes épreuves...
>>> Après la fadeur et la médiocrité des quelques opus précédents, cette lumineuse réalisation, en tous points excellents, peut s'appréhender comme un vrai ravissement, une petite merveille d'humanité et de cinéma...
5) "Jonathan" : (Ridley et Jordan Scott) Eminent et assidu reporter-photographe de par le monde et ses vicissitudes, Jonathan revient d'une mission en Afrique de l'Ouest, plutôt traumatisé et perturbé par les atrocités d'une guerre endémique et fratricide. Crise d'angoisse que même son épouse ne peut vraiment atténuer. C'est en sortant fumer une cigarette, dans la quiétude vespérale de la campagne environnante, qu'il entend deux gamins s'amuser à l'orée de la forêt. Il décide de les suivre...
>>> "Si la vie est un ravissement, la jeunesse est un nectar des dieux" dixit une haute pensée assénée aux spectateurs éberlués par l'insignifiance et l'incompréhension qui suintent de ce gâchis de pellicule, dont on ignore toujours le pourquoi de son intégration dans l'ensemble des sketches proposés...
6) "Ciro" : (Stefano Veneruso) Alors que ses parents n'arrêtent pas de se disputer à son propos, Ciro joue à produire sur les murs, des ombres avec ses doigts et ses mains. Sage occupation enfantine qui peut vite bifurquer vers le vol à l'arraché d'une montre Rolex dérobée au poignet d'un quidam, butin qui sera échangé auprès d'un mafiosi napolitain, pour des billets de banque et des jetons gratuits pour quelques tours de manège, avec son jeune complice de toujours...
>>> On revient sur la lancinante et maladroite antienne du premier sketch : "un gamin garde son âme d'enfant, quels que soient les méfaits ou les horreurs qu'il commet". L'ensemble se présente comme une forme de verbiage visuel, cousu de fil blanc, inutile et superficiel, qui tend à remplir l'espace et le temps impartis, comme ce chien qui course l'enfant sans raison particulière, sinon celui de nous faire perdre patience...
7) "Song song and little cat" : (John Woo) Un vieux monsieur errant et glanant dans une métropole asiatique, ramasse une poupée en nacre qu'une mère de famille, ulcérée par sa gamine, a basculée par une vitre de leur luxueuse voiture. Il l'offre à une autre enfant, handicapée qu'il avait recueillie jadis, abandonnée à sa naissance. Une rose rouge mettra, pour un court instant, les deux enfances en présence...
>>> D'une qualité certaine, entre rêve éthéré et réalité crasseuse, flirtant avec une subtile forme de poésie insidieuse, tout en pointant le malheur des uns, la simplicité des autres, ainsi que la sordide exploitation des enfants, une oeuvre riche et bienvenue qui mérite ainsi d'élogieux assentiments, presque unanimistes...