Tant soit peu débarrassé de ses obsessions érotiques ou du moins assagi dans ses représentations du plaisir féminin, Jean-Claude Brisseau revient sans ambages vers les méandres d'un fantastique à la fois ambitieux, mais aussi fourre-tout qui lui permet, avec des moyens financiers et techniques dérisoires, de continuer à tourner des films ; cette vitale passion de créer. S'accaparant le rôle principal masculin, avec plus ou moins de réussite, le réalisateur est confronté à l'interprétation plutôt tangente de sa collaboratrice Virginie Legeay, souvent en porte-à-faux avec son ambivalent personnage. Reste le bonheur sans faille de croiser dans le film, deux seconds rôles étonnants de justesse et de densité, celui de Claude Morel, l'intangible ami médecin et celui de Lise Bellynck, l'étudiante en partance pour la Norvège.