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Critique(s)/Commentaire(s) Publiques de
YK

Voir ses 30 films notés
  • ZODIAC (2007)
    Note : 17/20
    Après des films comme "Fight Club" et "Panic Room", on s'attend, en allant voir le nouveau film de David Fincher à quelque chose de techniquement très poussé, ludique et démonstratif. Il n'en est pourtant rien. L'auteur n'y laisse effectivement aucune patte de clippeur comme à son habitude, n'essayant aucune manipulation du récit ou de l'image. L'esthétique n'y est pas non plus mise en avant comme à son habitude, mais ici sobre, subtile et élégante, à l'image du cinquième film de son auteur."Zodiac" est un film modèle, d'une grande maîtrise, sans artifice. Certaines personnes le disent long, parfois ennuyeux. Si les scènes peuvent paraître longues, elles ne font ici que suivre le parcours de trois hommes, trois enquêteurs (un journaliste, un détective de la criminelle et un dessinateur pris par l'affaire) sur les traces du tueur de San Fransisco dans une enquête qui dure plus de vingt ans. Le dénouement de l'enquête n'est d'ailleurs pas un enjeu majeur du film par rapport au cheminement et la manière dont chacun fait son deuil face à cette enquête. C'est l'obsession de ces trois hommes qui est véritablement au coeur du récit. Pas de poursuites, pas d'arrestation héroïque, aucun faux semblant sur une prétendue arrestation. Un retour aux sources du cinéma d'investigation (on pense aux "Hommes du président") comme on en avait pas vu depuis longtemps. Fincher démontre donc ici que même dans la sobriété, il parvient à briller.
  • LES ROIS DU PATIN (2007)
    Note : 15/20
    Des situations et des personnages très cons sans aucune retenue ou peur du ridicule ? Le maître de cérémonie s'appelle Will Ferrell. Il vous accueille à bras ouverts avec pleins de nouvelles figures inconnus du gang Ferrel-Stiller (présent à la prod mais pas au casting) qui font sourire et rire avec à l'occasion une petite touche de tendresse. Le duo Jon "Napoleon" Heder - Ferrel fonctionne à merveille face à Will "Gob" Arnett et Amy Poehler (déjà ensemble dans "Arrested Development") inoubliables en patineurs psychopathes et crétins. .
  • BANDE DE SAUVAGES (2007)
    Note : 5/20
    Il est de ces films qui dès les premières minutes laisse apercevoir ce à quoi on va avoir droit durant l'heure et demi qui va suivre; il y en a d'autres qui ne laisse rien voir et d'autres encore où l'on sait exactement où l'on va aller. « Bande de sauvages » c'est un peu comme une vieille Harley qu'on prendrait pour faire une traversée du désert. Belle et reluisante au premier abord, mais tristement bruyante et ennuyeuse quand on la chevauche. On se laisse porter sur la route en sachant que plus linaire que ça tu meures. Le film est rempli de clichés, la réalisation manque diablement de pêche et d'ambition. Les acteurs, Ray Liotta à part (excellent en chef de bande motard totalement déjanté), sont tous dans des rôles prévisibles et donc ennuyeux à souhait. Les gags n'ont même pas le mérite d'être drôles et l'ont voit venir les situations à des kilomètres à l'avance, tout comme le dénouement plein de bonne morale et de beaux sentiments. Beurk !
  • L'ASSASSINAT DE JESSE JAMES PAR LE LÂCHE ROBERT FORD (2007)
    Note : 17/20
    A mes yeux, ce projet avait peu d'arguments attrayants. Un western crépusculaire sur Jesse James, figure emblématique du grand banditisme américain qu'on a du voir dans plus de 50 films. Brad Pitt, qui malgré une belle performance dans Babel, se contente plus ces dernières années de faire la moue et de poser dans des costumes Armani que de réellement jouer, impression qui tendrait à se confirmer au vue de l'affiche et de la bande annonce où l'on voit le beau Brad vieilli les mains dans les poches, le regard porté vers l'horizon, heureux dans sa belle veste et sa chemise qui fleure bon la lessive. Et pourtant... Au casting, beaucoup de surprises, de bonnes surprises (Sam Rockwell), d'autres choix plus évidents (Garret Dillahunt) mais toujours justes (Mary-Louise Parker), dans le ton. L'image Hugo Boss de Pitt n'a ici plus sa place. Il y joue un Jesse James nerveux, paranoïaque, tendre, cruel, beau, fou, mélancolique, dépressif... une large pallette qu'on a la joie de retrouver, qu'on pensait oublié dans un carton lors de son emménagement avec Jolie. La musique fait certes penser à celle de The Propositon (toujours inédit en France?!?) du même Nick Cave mais elle accompagne à merveille les décors épurés et les errances des personnages de cette fable. Le film, sans vouloir paraphraser un de mes collègues, renferme l'une des scènes les plus belles cinématographiquement parlant de ces dernières années. Pas une esthétique à l'esbroufe, mais une mise en lumière sublime par le grand Roger Deakins (chef opérateur des Coen entre autres) à l'image du mythe du gang des frères James et de leur dernier larcin. Laissez-vous portez par ce western poétique et atypique sur un lâche oublié derrière la légende. .
  • LES INFILTRÉS (2006)
    Note : 16/20
    Retour en force pour Martin Scorsese après deux oeuvres de bonnes factures mais très académiques sous le joug des frères Weinstein. "The Departed" est un polar inspiré et énergique porté par une belle brochette d'acteurs (dommage pour Damon qui n'est pas à la hauteur dans les scène face à Di Caprio). Une oeuvre virtuose qui nous renvoie par instant à "Goodfellas" ou "Casino". .
  • FUR : UN PORTRAIT IMAGINAIRE DE DIANE ARBUS (2006)
    Note : 7/20
    Evocation de la vie de la photographe Diane Arbus entre réalité et spéculations des scénaristes. Le spectateur est tout de suite prévenu. On se dit chouette, un biopic imaginatif qui va narrer des personnages sans être un conte moralisateur comme le sont "La Môme", "Walk The Line" ou autre vies d'artistes portées récemment sur grand écran.Hélas, il n'en est rien. Le film se déroule de manière trop prévisible. Nicole Kidman y est inquiétante et troublante, Robert Downey Jr. ridicule. Sous sa tonne de poil, il se contente de rester bien droit susurrant son texte pour charmer sa belle voisine. La partition de Burwell, sans être sa meilleure, nous permet de passer le temps. La photographie, très esthétisante, n'est elle non plus pas au service du propos. Elle n'est là qu'en guise de papier doré pour un cadeau, en définitive, assez fade. Steve Shaineberg avait pourtant toutes les cartes en main pour faire un film plus décalé et étrange, usant à meilleur escient de ses monstres de foire et de l'univers de l'artiste. .
  • BLOOD DIAMOND (2006)
    Note : 14/20
    Un film d'aventure tout à fait honorable, réalisé de manière assez classique par un réalisateur très peu porté sur les rôles féminins. Léo et Djimon ont des rôles forts et présents face à une Jennifer Connelly totalement sans charme et présente semble-t-il pour le côté mélo de l'histoire dont on se serait bien passé. La thématique des enfants soldats dans les pays africains y est très bien traité.Le message sur les diamants n'est vraiment que secondaires et là pour rappeller aux Américains (à qui on se sent obliger de redire les choses en gros, en gras à la fin du film) qu'acheter des diamants de guerre c'est mal. .
  • BOBBY (2006)
    Note : 10/20
    C'est proprement filmé, on n'arrive pas à s'ennuyer, mais une fois le film terminé on se pose la question du "A quoi ça sert ?".Le portrait qu'Emilio dresse de Kennedy est touchant, on sent un amour de ce personnage qu'il a donc essayé d'entourer de personnages tout aussi attachants et variés. Estevez s'essaie à faire un film choral et tente de surpasser Altman dans sa présence de stars à l'écran. Le casting est effectivement impressionnant, mais la profusion de personnages ne leur laisse pas la place de briller ou même, tout simplement, d'exister. Il montre une fois de plus que la quantité est rarement signe de qualité.Il arrive à nous émouvoir (surtout par les évocations de Kennedy et ses discours) mais s'entiche des clichés du film de groupe (les transitions sur fond de musique larmoyante où l'on voit les personnages pleurer dans leur coin, rire, fulminer ou réfléchir dans un autre) dans un débordement de bons sentiments et de sensiblerie. .
  • PING-PONG (2006)
    Note : 16/20
    (Presque) huis clos au malaise palpable dès les premiers instants du film, Matthias Luthardt réussit un très bon premier film. Un regard clinique sur la manipulation, la jalousie et les conflits des relations humaines, sans complaisance, morale futile ou jugement sur les personnages. Interprétation très convaincante. Réalisateur à suivre. .
  • THE ROAD TO GUANTANAMO (2006)
    Note : 11/20
    Winterbottom relate maladroitement le voyage aux enfers de quatre Anglais pris pour des combattants d'Al-Qaïda. L'alternance incessante entre les entretiens avec les vrais personnages et la fiction fait perdre sa force et son réalisme au récit. On finit par avoir l'impression de voir un faux doc sur Guantanamo. Il aurait gagné ici à ne faire qu'une fiction basée sur ces personnages et finir seulement par montrer leurs véritables visages et parcours à la fin du film à la manière de la mini-série HBO « The Corner ». Dommage... un sujet pareil ne méritait pas une telle légèreté dans le traitement. .
  • 2H37 (2006)
    Note : 6/20
    Dans un coin reculé de la planète, un jeune réalisateur (20 ans) se révèle à la vision d'Elephant de Gus Van Sant. Il décide donc de refaire la même chose chez lui en Australie. Le problème c'est que d'autres personnes ont également vu ce film et que même si son maître s'amuse à faire des copies couleurs d'Hitchcock, un calque d'Elephant n'est pas forcément une expérience des plus intéressantes. Murali Thalluri fait ici un film hommage à l'une de ses copines de classe qui s'est suicidée un après-midi à 2H37. Il se serre comme prétexte d'un film à suspense où il accumule les clichés MTV dans une surenchère de cas cliniques (homosexualité, lycéenne enceinte, capitaine de l'équipe de foot découvrant et rejetant son homosexualité, paria qui fait pipi dans sa culotte en pleine classe, inceste entre frères et soeur, on a le droit à tout). Alors qu'il aurait pu dresser un portrait au vitriol d'une jeunesse pervertie, décadente, méchante, il passe à côté de son sujet, l'effleure sans jamais le pénétrer. (ndlr : c'est plutôt ennuyeux ou pervers, çà) Ajouté à cela, un manque cruel d'imagination et d'originalité dans le traitement puisqu'il voit les personnages à tour de rôle dans de longs plans séquence de face, de dos, de profil sur des partitions de musique classique. On s'ennuie assez rapidement du moment qu'on a compris que la victime n'est pas celle que l'on veut bien nous faire croire qu'elle est. Enfin bref, rien de neuf sous le soleil.
  • MISE A PRIX (2006)
    Note : 16/20
    Ce qui s'annonçait, aux vues des bandes-annonces, de l'affiche et du casting comme un nouveau film d'action sans intérêt où le plomb fuse dans tout les coins, pimenté de répliques tarantinesques sur une musique électro à la mode, est en fait mon coup de coeur de l'été. Le film met carte sur table dès les premières minutes. On nous annonce une cible, des tueurs en pagaille prêt à tout pour être les premiers à tuer la fameuse victime quelqu'en soit les moyens. La mise en scène est dynamique, boosté d'adrénaline par une musique habile signée Clint Mansell et interprété par un casting quatre étoiles. Carnahan démontre ici un réel sens de la narration. C'est fluide, ça fuse, ça tchatche, c'est intense comme une grosse ligne de cocaïne ou un cachet d'ecstasy. Du polar comme on aimerait en voir plus souvent.  .
  • HOLY LOLA (2004)
    Note : 16/20
    Une oeuvre entre documentaire et fiction sur le périple d'un couple à la recherche d'un enfant à adopter au Cambodge. Le film est porté par un casting judicieusement composé. Sans jamais tomber dans le pathos ou la facilité, le couple Isabelle Carré/Jacques Gamblin (fonctionnant à merveille) émeut dans son combat pour trouver un enfant et le faire rentrer avec eux en France .
  • QUI A TUÉ BAMBI ? (2003)
    Note : 6/20
    Sur le papier, le film fonctionne certainement, mais le choix des acteurs, leur direction et la mise en scène en général en font une oeuvre à la fois lourde et ennuyeuse. Ca se prend pour du David Lynch, ça n'en a malheuresement que la prétention. On est heureux à la fin du film de quitter Sophie Quinton (que j'espère ne plus voir de si tôt) et Laurent Lucas (et sa paralysie faciale).
  • 28 JOURS PLUS TARD (2002)
    Note : 12/20
    Dans mon souvenir, à sa sortie en salle c'était un 16 ou un 17. A la revoyure, c'est tout de même assez décevant, passé la première demi-heure et l'effet de surprise. Les zombies ont beau courir et avoir l'écume aux lèvres, on ne les voit finalement que peu et les scènes de poursuite ne sont pas aussi stressantes qu'elles auraient pu l'être. Boyle s'égare (une fois de plus) alors qu'il a les idées, les moyens et la matière nécessaire à faire beaucoup mieux. Le film ne trouve, à mon sens, pas sa place dans le genre, ne s'assume pas jusqu'au bout. L'envie ici de donner un sens à toute l'épidémie, infecte et pourrit le film. Dommage... .
  • HAUTE TENSION (2002)
    Note : 8/20
    La photo est très (trop?) soignée, la réalisation sans bavure, le choix des comédiens un peu convenu. La musique de jeunes, les sensations fortes et l'hémoglobine sont au rendez-vous. Que manque-t-il donc ? Il manque à Alexandre Aja la capacité à assumer son sujet et son histoire. Cette dernière s'achève avec un retournement de situation totalement improbable qui fout son film en l'air. Autant on frissonne durant la première heure, autant on a pitié de lui les vingt dernières minutes tellement son scénario est risible. On a l'impression que les deux scénaristes cherchent à s'excuser de leur envie de boucherie sans motif. Ils auraient du s'abstenir, les joies et les choses les plus simples sont parfois les meilleures.
  • BLOODY SUNDAY (2001)
    Note : 17/20
    Paul Greengrass parvient à nous faire entrer de force dans son film dès les premières minutes. Ce n'est plus tout à fait de la fiction tellement les événements semblent réels. Ce n'est plus non plus du documentaire, trop vibrant. Le film prend par les tripes dans cette reconstitution du déroulement de ce fameux dimanche du 30 janvier 1972 en Irlande du Nord. On suit les manifestants dans la préparation de leur marche jusqu'à l'éclatement de la violence. En parallèle on voit comment les factions anti-manifestants (police et armée) s'organisent pour contrer la procession pacifiste. Deux camps qui veulent frapper les esprits, chacun à leur manière. Par le nombre pour les uns, par la force et l’efficacité de frappe pour les autres. La rencontre de ces deux camps dans une explosion de violence et d'inhumanité nous montre une fois de plus ce dont les hommes sont capables. Du pire contre le meilleur. Des hommes prisonniers de leurs institutions et de leurs conditions, dépassés par les événements, réagissant dans l'excès, sous le coup de la haine, mais aussi de la panique. Greengrass ne pointe pas du doigt les méchants, il essaie de comprendre et de faire comprendre aux gens ce qu'il reste de ce dimanche, tristement célèbre, au-delà d'une certaine vision manichéenne et haineuse des faits.Un coup de poing au ventre dont tout le monde devrait se souvenir. .
  • TRAINING DAY (2001)
    Note : 15/20
    Comme on peut le comprendre dans le titre, cette journée est la première d'un jeune flic (Ethan Hawke) dans un service de police un peu spécial. Le commissariat c'est une bagnole conduite par son supérieur (Denzel Washington). L'initiation d'un jeune flic aux moeurs d'un ripou qui essaie d'en faire son nouveau poulain. Malheureusement le bleu est plein d'idéal et de vertu et va se rebeller contre son tuteur pourri jusqu'à la moelle.Le film vaut bien sûr pour la performance de Denzel Washington impeccable et très inspirée en brute épaisse sans foi ni loi mais aussi, on a tendance à l'oublier, à celle d'Ethan Hawke en jeune recrue rebelle. La réalisation quand à elle, est hargneuse et bestiale. Les rues de LA sont particulièrement bien filmées, la chaleur et la fièvre de l'action transpirent à l'image.En bref, un film d'action honorable, intelligent et nerveux porté par un casting de choix. Que demander de plus ? .
  • ERIN BROCKOVICH (2000)
    Note : 12/20
    Traitement assez classique dans ce conte rural sur les petites gens abusées par un géant industriel local. Julia Roberts surprend par son jeu et son énergie. On sent Soderbergh amoureux de son héroïne et de ses personnages de manière général, mais moins flamboyant dans son écriture et son traitement.
  • L'APPÂT (1994)
    Note : 13/20
    De ce fait divers adapté par Bertrand Tavernier, on gardera surtout en tête la performance et la justesse du trio de jeunes formé par Marie Gillain, Olivier Sitruk et Bruno Putzulu. Ces trois jeunes sont totalement déphasés avec la réalité. Ils ont des rêves plein la tête et sont persuadés qu'ils y arriveront. Effrayant. C'est ce qui vient à l'esprit quand on pense à leur vision du monde. A l'image de la dernière réplique de Marie Gillain et son visage d'ange, arrêtée et coupable de complicité de meurtre, elle demande si elle pourra aller voir son père pour les fêtes de Noël. Une vision dure mais réaliste.La réalisation de Tavernier, en revanche, est sans éclat, sans coup de maître. Le style très documentaire pourrait justifier un tel académisme mais bon, après 20 longs métrages et avec une telle culture cinéphile, on pouvait attendre un peu mieux.
  • GOYOKIN, L'OR DU SHOGUN (1969)
    Note : 18/20
    Autant vous mettre en garde tout de suite. Ce film, qui a tout les aspects du film de samouraï pur et dur, vogue aux limites d'autres genres, notamment le western.Que ce soit au niveau de la mise en scène, les plans et la musique, on a comme l'impression d'être en terrain plus que familier. Les mélodies nous renvoient aux films de Leone et Corbucci.Les ressemblance entre Goyokin et Le Grand Silence de Sergio Corbucci, (sortis la même année): même décor (des plaines neigeuses), même noirceur dans les rapports humains, même violence désespérée. Sakai Seiichi a également raison de pointer l’utilisation des routes boueuses, qui rappelle le Django du même Corbucci. La musique elle aussi nous rapproche du western par ses accents très morriconniens. On notera enfin que la séquence d’ouverture – la découverte du village vidé de ses habitants et envahi par les corbeaux – a des accents qui évoquent Mario Bava.A l’instar d’une majorité de westerns spaghetti, les chambara (films de samouraï) d’Hideo Gosha représentent une lecture désenchantée du genre, un monde où les samouraïs ne vivent plus selon le code du Bushido, mais pour la seule quête du profit ; il leur donne une touche de préoccupation sociale - les paysans massacrés pour s’emparer de l’or -, mais la justice n’est plus une motivation pour les sabreurs, et Magobei ne reprend son sabre qu’afin d’apaiser sa conscience. Sa quête n’est en définitive qu’un prétexte : comme il le dit lui-même, il est mort le jour où il n’a pas utilisé sa lame pour faire ce qui était juste. Et s’il dit espérer revivre après avoir accompli sa destinée, il est clair qu’il s’agît d’un leurre. Magobei est mort depuis le début du film, comme est mort l’antique esprit de chevalerie. Et le dernier plan est limpide : le samouraï s’éloigne des réjouissances et s’enfonce dans une brume neigeuse, à l’instar d’un Clint Eastwood sortant et entrant à nouveau dans les limbes dans L’Homme des Hautes Plaines. Hideo Gosha signifie donc la mort d’un genre. Mais l’enterrement est somptueux. Outre la très belle photo neigeuse de Kozo Okazaki, le film se caractérise par de superbes combats, qui se succèdent dans des éléments différents, feu, neige, eau, composant une anthologie du duel au sabre. Une oeuvre funèbre, désespérée, qui en voulant donner le coup de grâce au chambara s’inscrit pourtant parmi les plus belles réussites du genre. .
  • L'HEURE DU LOUP (1967)
    Note : 18/20
    Troublant ! C'est ce qui vient à l'esprit quand le film s'achève. Je connaissais le verbe de Bergman, les contrastes sublimes dans sa lumière, l'inventivité de sa mise en scène mais ici c'est une autre face du personnage qui apparaît. L'homme torturé. Ce film sur l'incommunicabilité rejoint beaucoup "Persona" sur de nombreux thème et dans son traitement.Un peintre en manque d'inspiration est rongé par de vieux démon jusqu'à plonger dans la folie. Il ne parle qu'à se journal, n'osant pas révéler certains côtés sombre de son existence à sa femme. Il ne supporte bientôt plus le contact avec les autres, la vie en société l'ennuie. Il préfère se laisser ronger par ses démons.Si vous n'avez pas vu le film vous pouvez arrêter là votre lecture pour regarder sans attendre ce chef- d'oeuvre d'onirisme et de noirceur bergmanien. Une des scènes marquantes du film est la scène du meurtre, sans son direct que celui de l'instrument de mort. Bercés à l'image par le mouvement des vagues et à l'oreille par une musique étrange, sourde et angoissante, le spectateur est plongé dans une scène superbe où la violence et la haine des personnages éclatent avec une force rarement vue à l'époque.On remarque aussi avec délectation que Bergman a influencé certains réalisateurs dont très fortement l'univers de Lynch. Dans sa séquence de délire du peintre, on retrouve en effet beaucoup de clefs et d'images de l'univers lynchien (qui avoue l'influence du maître). Les vingt dernières minutes du film sont totalement hors normes, sombres, et pleines de désespoir, ponctuées par les croassements d'un corbeau qui suit le peintre dans tous ses mouvements. Certains marchent sur les murs tandis que d'autres de décollent la peau du visage. Un univers de folie et de déconstruction autour d'un Max von Sydow en totale rupture avec le monde qui l'entoure. Sublime !La filmographie de Bergman est faite de petits trésors et de perles noires. Ce film est parmi ses meilleurs. .
  • L'ENFANCE D'IVAN (1962)
    Note : 18/20
    Une oeuvre touchante sur le parcours peu commun d'un enfant russe dont les parents ont été assassiné, prêt à tout pour venger leur mort. Dans ce premier film de Tarkovski, on ressent déjà un sérieux sens de la mise en scène et du cadrage avec une mention à la photo (particulièrement soignée) et aux acteurs (Ivan en tête). Des scènes d'une beauté rare et très inventive restent comme la parade amoureuse du Capitaine Kholin et de Masha au milieu d'une forêt de bouleaux. .
  • PLEIN SOLEIL (1959)
    Note : 16/20
    Un casting soigné. Alain Delon y est au sommet de son art, convainquant, diabolique, méprisable et envoûtant. Marie Laforêt y est aimante, fragile et touchante. Maurice Ronet prétentieux, un brin agaçant, mais il laisse rapidement place aux deux autres comédiens qui s'épanouissent dans l'histoire. Cette dernière est d'ailleurs le gros point fort du film. Sur fond de cartes postales de l'Italie des années 60, le roman de Patricia Highsmith sert d'excellent support au drame machiavélique très "british" que peint René Clément. Une réalisation solide, même si l'on pourrait la juger parfois un peu traînante.Un film devenu culte avec les années, souvent cité parmi les incontournables du cinéma français, à juste titre. Le film n'a pas pris une ride et peut encore se vanter de surprendre, les frileux du cinéma français tout particulièrement.
  • RENDEZ-VOUS AVEC LA PEUR (1957)
    Note : 19/20
    Jacques Tourneur laisse les ténèbres et le mal envahir son film pour mieux les laisser arriver jusqu'à nous. Chaque plan comporte ses zones d'ombre, un recoin où se cache la peur. Un scénario d'une intelligence rare pour un chef-d'oeuvre du cinéma fantastique qui malgré ses 50 ans n'a pas pris une ride.
  • RÈGLEMENT DE COMPTES À O.K. CORRAL (1957)
    Note : 15/20
    Une oeuvre de bonne facture avec quelques scènes d'action assez efficaces. Kirk Dougllas y est admirable, Lancaster sobre. Le personnage de Doc Holliday est le véritable héros et moteur du film, même si les grands enjeux de l'oeuvre semble plus reposer sur le personnage de Wyatt Earp. La réalisation de John Sturges est efficace et seules quelques intrigues annexes peu utiles (la romance de W. Earp avec la joueuse) viennent ralentir un film relativement rythmé pour une oeuvre essentiellement basée sur les dialogues.L'utilisation abusive de la musique assez datée et vieillote de Dimitri Tiomkin pourra agacer certains spectateurs, renforçant inutilement le côté mythique de l'oeuvre alors que celle-ci contourne justement cet aspect. La photographie est par contre très réussie, insistant sur les couleurs terre de l'Ouest et ajoutant ainsi au film une touche de réalisme contrecarrant efficacement la tendance légendaire du scénario. On préfèrera toute fois sur le même thème "My darling Clementine" de John Ford, traité de manière plus intéressante... A noter un des premiers rôles de Dennis Hopper.
  • LES VACANCES DE MONSIEUR HULOT (1953)
    Note : 16/20
    Jacques Tati introduit ici son personnage emblématique et récurrent pour sa première aventure dans le monde moderne: Mr Hulot. Mr Hulot dans l'oeuvre de Tati, c'est un peu comme Martine, on le retrouve un peu partout, dans différents environnements. Contrairement à Martine, Hulot n'est que rarement en harmonie avec les éléments qui l'entourent, ce qui permet à Tati de faire une satire caustique sur les moeurs françaises des années 50.Hulot se met toujours dans des situations burlesques qui n'ont rien à envier à Chaplin ou aux autres comiques muets qui l’ont précédé. Il ne parle que pour dire son nom ou prononcer quelques onomatopées. Ses gags ne sont pas toujours, comme ses pères, dans la frénésie ou le chaos, mais dans la mise en place, la poésie ou le décalage. L'univers sonore qui l'entoure est volontairement exagéré et donc d'une grande force comique.On pourra néanmoins déplorer quelques longueurs dans le film, totalement dépourvu de structure narrative, les 114 minutes du film peuvent parfois sembler longuettes. Mais qu'importe, le rire l'emporte dans tous les cas dans cette perle d'humour, pour peu que l'on soit touché par ce personnage de Charlot aux allures de Tintin.
  • CHIEN ENRAGE (1949)
    Note : 15/20
    Enquête passionnée d'un Toshiro Mifune (toujours très en forme) dans la chaleur des bas-fonds d'un Tokyo d'après-guerre. L'histoire est solide, mais la réalisation traîne un peu à certains moments pour un film somme tout d'excellente facture.
  • FREAKS LA MONSTRUEUSE PARADE (1932)
    Note : 20/20
    Une oeuvre magistrale et indémodable sur le thème des monstres de foire. Dans ce film superbement éclairé, Browning peint une toile sociale du cirque qui met mal à l'aise. Le climat d'angoisse s'installe crescendo jusqu'à exploser dans l'horreur d'une scène finale meurtrière sous la pluie, de toute beauté.
  • LOULOU (1928)
    Note : 20/20
    Comme toutes les personnes qui croisent sa route dans le film, nul homme ou femme ne peuvent que tomber sous le charme et la grâce de la sublime Louise Brooks. Du haut de ses 22 ans, elle nous traîne par le bout du nez à travers ce film où le génie de Pabst nous font oublier que le parlant n'a pas encore court. Un film à recommander à tous les frileux du muet. Laissez vous tenter. Ouvrez la boîte de Pandore... .
Notes de YK
(par valeur décroissante)
FilmNote
LOULOU (1928) 20 Voir la critique
FREAKS LA MONSTRUEUSE PARADE (1932) 20 Voir la critique
RENDEZ-VOUS AVEC LA PEUR (1957) 19 Voir la critique
L'HEURE DU LOUP (1967) 18 Voir la critique
L'ENFANCE D'IVAN (1962) 18 Voir la critique
GOYOKIN, L'OR DU SHOGUN (1969) 18 Voir la critique
BLOODY SUNDAY (2001) 17 Voir la critique
ZODIAC (2007) 17 Voir la critique
L'ASSASSINAT DE JESSE JAMES PAR LE LÂCHE ROBERT FORD (2007) 17 Voir la critique
PLEIN SOLEIL (1959) 16 Voir la critique
LES VACANCES DE MONSIEUR HULOT (1953) 16 Voir la critique
LES INFILTRÉS (2006) 16 Voir la critique
PING-PONG (2006) 16 Voir la critique
MISE A PRIX (2006) 16 Voir la critique
HOLY LOLA (2004) 16 Voir la critique
RÈGLEMENT DE COMPTES À O.K. CORRAL (1957) 15 Voir la critique
CHIEN ENRAGE (1949) 15 Voir la critique
TRAINING DAY (2001) 15 Voir la critique
LES ROIS DU PATIN (2007) 15 Voir la critique
BLOOD DIAMOND (2006) 14 Voir la critique
L'APPÂT (1994) 13 Voir la critique
ERIN BROCKOVICH (2000) 12 Voir la critique
28 JOURS PLUS TARD (2002) 12 Voir la critique
THE ROAD TO GUANTANAMO (2006) 11 Voir la critique
BOBBY (2006) 10 Voir la critique
HAUTE TENSION (2002) 8 Voir la critique
FUR : UN PORTRAIT IMAGINAIRE DE DIANE ARBUS (2006) 7 Voir la critique
QUI A TUÉ BAMBI ? (2003) 6 Voir la critique
2H37 (2006) 6 Voir la critique
BANDE DE SAUVAGES (2007) 5 Voir la critique