Dans un coin reculé de la planète, un jeune réalisateur (20 ans) se révèle à la vision d'Elephant de Gus Van Sant. Il décide donc de refaire la même chose chez lui en Australie. Le problème c'est que d'autres personnes ont également vu ce film et que même si son maître s'amuse à faire des copies couleurs d'Hitchcock, un calque d'Elephant n'est pas forcément une expérience des plus intéressantes. Murali Thalluri fait ici un film hommage à l'une de ses copines de classe qui s'est suicidée un après-midi à 2H37. Il se serre comme prétexte d'un film à suspense où il accumule les clichés MTV dans une surenchère de cas cliniques (homosexualité, lycéenne enceinte, capitaine de l'équipe de foot découvrant et rejetant son homosexualité, paria qui fait pipi dans sa culotte en pleine classe, inceste entre frères et soeur, on a le droit à tout). Alors qu'il aurait pu dresser un portrait au vitriol d'une jeunesse pervertie, décadente, méchante, il passe à côté de son sujet, l'effleure sans jamais le pénétrer. (ndlr : c'est plutôt ennuyeux ou pervers, çà) Ajouté à cela, un manque cruel d'imagination et d'originalité dans le traitement puisqu'il voit les personnages à tour de rôle dans de longs plans séquence de face, de dos, de profil sur des partitions de musique classique. On s'ennuie assez rapidement du moment qu'on a compris que la victime n'est pas celle que l'on veut bien nous faire croire qu'elle est. Enfin bref, rien de neuf sous le soleil.