Malgré l'effroi ressenti face à ces trois jeunes monstres ne reculant plus devant l'impensable, cette oeuvre de Tavernier, partie du quotidien d'un trio d'amis débutant leur autonomie à tâtons mérite qu'on s'en imprègne. Toujours mieux que de rêver sur l'angélisme que la jeunesse devrait incarner. Voici des adolescents à priori gâtés par l'origine et par la nature, on ne sait trop si c'est l'ennui, toujours est-il qu'ils s'amusent à déraper légèrement, et vont au bout d'un fantasme plus corsé. Orgueil idiot, manque d'imagination, ils semblent insensibles à la douleur d'autrui et visent le pouvoir rien que lui, exactement comme des délinquants à force d'en baver, parfois de naissance. Charmante équipée changée en petites frappes du jour au lendemain, la fille peut-être plus hideuse que ses deux comparses. Tous trois affublés de leurs travers de gosses gâtés, voilà qui est constant en revanche. A claquer. Une réflexion sur les revers d'une éducation où actes et paroles adultes sont en sérieux décalage, laissant croire qu'on peut rester petit dans sa tête et jouer éternellement avec les situations et, pourquoi pas, son prochain, ce nigaud ! Rançon d'une société qui use de répression trop souvent sans impunité. Sans doute un peu de tout ça. Très actuel en 2008 !