Connotation différente en 2008 par rapport à 2000 où on pouvait encore croire à l'éthique du monde des affaires. La plastique de la belle sauveuse mère de trois petits pour avoir cru au mariage, ou la joute de démarrage avec cet assureur subjugué mais marié, sont des poncifs certes gonflants, ça sent bon l'américanisme racoleur sans lequel le film ne peut "impacter"... Voisin à moto disponible et consommable, il va garder les enfants, à noter surtout la petite dernière attendrissante, passant de bras en bras... Derrière ce folklore, le sujet serait plutôt "tendance", une ex-reine de beauté décidée à user de ses appas à travers une cause (pour la petite histoire, la vraie Erin Brockovich, énergique en diable, était à l'époque tout aussi tapageuse côté accoutrements si l'on en juge par le complément dvd)... Démanteler une multi-nationale créatrice d'emplois mais qui propage des cochonneries dans les sols, mission de haute voltige ! Bien dans l'air de la mondialisation où l'individu est responsable de sa santé, les Etats de plus en plus désengagés, l'Assistance Publique un souvenir. Avec une sécurité proclamée, le fameux "c'est bon pour vous" mais sans l'ombre d'une preuve à l'appui. Seuls les assureurs non véreux font espérer le pognon qui adoucit les pires préjudices, cancers, morts... Cette incroyable intimidation des personnes prises une par une, l'audace pouvant seulement venir du nombre... Des dossiers en béton afin de contourner les sabotages inévitables. Erin Brockovich, hormis ses tenues affriolantes, incarne l'intermédiaire sachant se mettre à la portée d'autrui. Cette question de chromes à toxicité variable fait songer au scandale de l'amiante, ou au tabou nucléaire, pour ne citer que les exemples les plus en vue !