Critique de
YK
Paul Greengrass parvient à nous faire entrer de force dans son film dès les premières minutes. Ce n'est plus tout à fait de la fiction tellement les événements semblent réels. Ce n'est plus non plus du documentaire, trop vibrant. Le film prend par les tripes dans cette reconstitution du déroulement de ce fameux dimanche du 30 janvier 1972 en Irlande du Nord. On suit les manifestants dans la préparation de leur marche jusqu'à l'éclatement de la violence. En parallèle on voit comment les factions anti-manifestants (police et armée) s'organisent pour contrer la procession pacifiste. Deux camps qui veulent frapper les esprits, chacun à leur manière. Par le nombre pour les uns, par la force et l’efficacité de frappe pour les autres. La rencontre de ces deux camps dans une explosion de violence et d'inhumanité nous montre une fois de plus ce dont les hommes sont capables. Du pire contre le meilleur. Des hommes prisonniers de leurs institutions et de leurs conditions, dépassés par les événements, réagissant dans l'excès, sous le coup de la haine, mais aussi de la panique. Greengrass ne pointe pas du doigt les méchants, il essaie de comprendre et de faire comprendre aux gens ce qu'il reste de ce dimanche, tristement célèbre, au-delà d'une certaine vision manichéenne et haineuse des faits.Un coup de poing au ventre dont tout le monde devrait se souvenir. .