Critique(s)/Commentaire(s) Publiques de
EF
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TREE OF LIFE (2011)
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Ce n'est pas un film, c'est une expérience sensorielle. Le juger à l'aune des canons classiques de la cinématographie, me parait une faute grave. L'un des plus beaux films du monde.
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LA TROISIEME GENERATION (1978)
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"La troisième génération" est un film fassbinderien pur jus. Clairement engagé, ce film dénonce à tours de bras. La révolution des petits bourgeois d’abord, illustrée par l’imposante tignasse de Cohn-Bendit que Fassbinder filme passant à la télé lors d’un débat. Ces furtives boucles rousses (enfin vertes, c’était là le génie de la télé allemande des années 70) suffisent à en résumer le propos principal. Il démontre aussi que toute manœuvre plus ou moins révolutionnaire est nécessairement dominée et manipulée par le pouvoir incarné ici par Eddie Constantine en grand patron. Les graffitis que reprend le réalisateur n’illustrent finalement que les réelles aspirations de nos pseudos rebelles : baiser et se shooter. Tout n’est que contradiction et absurdité dans "La troisième génération". Une femme tombe amoureuse de son violeur, un homme couche avec sa bru, le chef d’une cellule est un indicateur, un flic héberge son fils et sa bru, tous deux terroristes, un aristocrate lit Bakounine, un grand patron aime (et comprend) Tarkovski… Sur ce point, il me semble que Fassbinder appuie un peu fort sur son feutre. Sa démonstration n’en devient que plus laborieuse alors que par ailleurs pertinente. Ceci étant dit, j’aime Fassbinder. Il y a chez lui une hyperactivité folle qu’illustre à merveille ce film.
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L'ASCENSION (1976)
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Sans atteindre les sommets d’horreurs de "Requiem pour un massacre", "L’ascension" est un film extrêmement éprouvant qui fait écho aux drames que la Biélorussie connut lors de l’occupation nazie (un quart de la population décimée). Sur le plan technique comme scénaristique, il y a deux temps dans le film de Shepitko. Avant que les deux hommes ne soient capturés, le film est réalisé caméra à l’épaule, comme pour le rendre le plus authentique possible, à grands (et superbes – bien qu’il soit compliqué d’utiliser de tels adjectifs au regard du propos) coups de longs plans-séquence rigoureux. Après, la caméra se fait moins nerveuse et pose les bases d’un tout nouveau regard sur les personnages. Avec un titre comme L’ascension, il ne peut que s’agir d’une allégorie de la figure du Christ qu’incarne le personnage de Plotnikov (celui de Rybak étant à rapprocher de Judas). Shepitko, élève de Dovjenko au VGIK, réalise un des films soviétiques d’après-guerre les plus remarquables, alternant avec justesse et sensibilité des registres extrêmement variés (la guerre, la foi, la trahison, la mort, le sacrifice etc…). Le cinéma dans ce qu’il a de meilleur et de plus durable.
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DODES'CADEN (1970)
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"Dodes’kaden" n’est pas un film, c’est une peinture. On savait que l’art pictural était la première passion de Kurosawa mais c’est ici que ça explose véritablement. Des toiles peintes en fond servent de décors et de cadre à la vie miséreuse de ces êtres broyés, torturés. Une œuvre de beauté plastique évidente qui touche par ailleurs par son propos universel. La description des bas-fonds et de la pauvreté aura été une constante de la filmographie d’AK, celui-ci en est sans doute la plus parfaite expression. Le réalisateur nippon y va pour l’occasion de sa critique du modernisme forcené qui laisse sur le bord de la route les personnages de son film et les déshérités du monde réel. Puisque la mode est aux classements, aux listes et aux tops, lâchons nous: "Dodes’kaden" est sans conteste l’une des cinq (des trois ? ) plus grandes réussites de son auteur.
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CYBELE OU LES DIMANCHES DE VILLE-D'AVRAY (1962)
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"Les dimanches de Ville d’Avray" mérite indéniablement sa réputation. Il est hors du temps, ne correspond à aucune mode, à aucun courant cinématographique. Il n’épouse pas les théories de la Nouvelle Vague. Les trouvailles stylistiques lui donne une identité propre dont il parvient étonnamment à se détacher à chaque plan. C’est une sensation pour le moins difficile à retranscrire que celle d’être face à un film sur lequel souffle un tel vent de liberté qu’il est presque étranger à lui-même. En cela, la musique de Maurice Jarre est le parfait partenaire du cinéaste. Quant à l’histoire à proprement parler, elle avait tout pour susciter le dégoût car évoquer une amitié si forte entre un homme d’une trentaine d’années et une fillette de douze ans était un pari risqué. Bourguignon traite cela sans moralisme, avec, et c’est en cela que c’est sublime, une rigueur d’adulte contrebalancée par un regard d’enfant. Rarement film aura été si loin dans l’exaltation poétique de sentiments si simples qu’ils finissent par nous être étrangers. A découvrir d’urgence.
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UN CONDAMNÉ À MORT S'EST ECHAPPÉ (1956)
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"Un condamné à mort s’est échappé" est un film de Bresson et qui dit «film de Bresson» dit «film pas comme les autres». Celui-ci est le dernier avant le virage radical entrepris avec "Pickpocket" trois ans plus tard. C’est une œuvre parfaitement enthousiasmante. Unité de lieu (hormis la première et la dernière scène), mise en scène épurée, travail incroyable sur le son, cri pour la liberté… La mise en scène d’abord : elle est admirable en ceci qu’elle privilégie (comme cela est annoncé Bresson au début de son film) le rendu visuel du strict nécessaire. Ce rendu possède toutes les qualités que l’on connait chez le réalisateur, il n’y a pas un cadrage ou une inclinaison de caméra qui ne soit justifié(e). C’est précis et savant. C’est l’œuvre d’un maître, c’est incontestable. Le son ensuite : il a une importance considérable dans "Un condamné à mort s’est échappé". C’est lui qui donne vie aux personnages, c’est lui qui traduit l’espoir de Fontaine d’une évasion, les angoisses aussi (les coups de mitraille, le bruit de la porte qu’il tente de faire céder avec sa cuiller, le «toc toc» contre le mur pour communiquer avec son voisin, le bruit de l’eau synonyme de douche – sommaire – libératrice etc...). La narration (une voix-off austère du personnage principal) tient elle aussi de cette rigoureuse linéarité que l’on aurait tort de considérer comme ennuyeuse car elle est le gage de la véracité de l’œuvre. "Un condamné..." est un film authentiquement artistique ce qui ne l’empêche pas de conserver une grande force dans son propos. C’est l’histoire d’une quête obstinée d’un homme pour ce qu’il a de plus cher : sa liberté. A méditer et à revoir.
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DU RIFIFI CHEZ LES HOMMES (1954)
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Un film d’une noirceur totale. Dassin parvient à imprimer à son film un rythme implacable. Ce n’est pas une force qui va, c’est une fuite en avant. On sait dès le départ qu’aucun des compères ne pourra survivre, la mort les guette, c’est inéluctable. Et quelle image mes enfants, quelle image ! Rarement film français aura eu une si belle pellicule. Les noirs et blancs sont parfaits. L’interprétation de Jean Servais est superbe. Le type a vécu, ça transpire toute au long de sa composition. On pourrait, si on était tatillon, reprocher à Robert Manuel, qui interprète Mario, d’en faire un peu trop dans les mimiques et les expressions ritales, mais ce serait se refuser un plaisir gratuit. Et que dire de la très belle musique de Georges Auric ? Au final, Du rififi chez les hommes est un des meilleurs polars français. Seul Melville a su faire aussi bien. C’est peu dire.
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LE TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS (1952)
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Sans détour, ce film est une pure merveille, sur tous les plans. A la manière du "The Set Up" de Wise, Zinnemann filme l’action en temps réel (les inserts d’horloge viennent confirmer ce déroulé linéaire). Le respect de l’unité de temps est scrupuleux. Tout comme celui de l’unité d’espace. Bien que la gare (notez les plans proprement merveilleux entre les rails – j’en profite pour dire que niveau cadrage, il n’y a rien à jeter) soit excentrée du village, l’action est circonscrite dans un espace clairement défini. Seule la scène d’ouverture (sur laquelle le générique est ajouté), où l’on voit les trois acolytes de Miller (dont l’un n’est autre que Lee Van Cleef), fait exception. Je parlais des insertions, c’est en réalité l’ensemble du montage qui est de haute tenue, à montrer dans toutes les écoles. Il n’échappe pas à la logique implacable du récit et corrobore la tragédie grandissante qui entoure le personnage de Gary Cooper dans ce qui est sans aucun doute l’une de ses meilleures prestations (pour faire vite et péremptoire, il est merveilleux et est à mon sens le seul acteur qui pouvait jouer ce rôle). L’alternance des plans intérieurs/extérieurs, village/gare, n’est pas non plus étrangère au sentiment d’impuissance et de solitude qui le prend à la gorge (et au cœur). "Le train sifflera trois fois", en plus d’être techniquement parfait, est un merveilleux film psychologique et moral (ce qui n’est pas tout à fait la même chose). Le cowboy solitaire brut de décoffrage est une icône morte et enterrée. Place est faite aux doutes et à la peur. Allégorie du maccarthysme (Carl Foreman, le scénariste, fut d’ailleurs placé sur la liste noire d’Hollywood), c’est un film qui en impose et qui ne cesse de démontrer – s’il était permis d’en douter – que le cinéma est un art aux finalités multiples. C’eût pu être de la tragédie grecque, c’est un des plus grands films de l’histoire du cinéma. Ni plus, ni moins.
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LOS OLVIDADOS (1950)
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Trois jours, c’est le temps que "Los olvidados" est resté à l’affiche à sa sortie. Son propos sombre et sans concession en est évidemment la cause principale. Il faut attendre l’année suivante, et le prix de la mise en scène attribué à Buñuel au Festival de Cannes, pour que les autorités consentent à le ressortir. "Los olvidados" est à ranger dans la veine du néo-réalisme italien. Filmé avec une précision quasi-documentaire, ce métrage s’impose comme l’une des manifestations les plus désenchantées jamais filmées des bas-fonds. Ici, la ville de Mexico s’apparente à une jungle dont chaque coin de rue est un danger potentiel, une épreuve que les gosses devront affronter. Notons aussi deux ou trois scènes à caractère surréaliste (Julian mort sous le lit de Pedro, la fin d’el Jaibo). Pessimiste jusqu’au bout, Buñuel, bien qu’il annonce en début de film que seules les forces du progrès pourront mettre fin à cette misère, semble nous dire que la mort est peut-être l’unique moyen qu’ont ces gamins de fuir leur destin. La fin du film est à cet égard d’une exceptionnelle intensité.
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LA DAME AU MANTEAU D'HERMINE (1948)
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Le problème avec les films de Lubitsch, c’est qu’on emploie toujours les mêmes termes pour qualifier ses films : élégance, enchantement, ravissement etc… Cette "Dame au manteau d’hermine" ne déroge pas à la règle. C’est de bout en bout un petit bijou de film où l’indéniable talent du réalisateur côtoie le délicieux scénario de Samson Raphaelson. On a le sourire vissé au visage tout le long. A cet égard, il me semble pertinent de rapprocher les films de Lubistch de ceux du duo Powell/Pressburger. C’est toujours admirablement écrit et magnifiquement mis en image. Et puis ici, que dire de cette touche fantastico-onirique ?! La scène du rêve du colonel est un pur moment de cinéma. L’interprétation est parfaite. Le technicolor également. N’en jetez plus, la coupe est pleine. L’échec de ce film aux Etats-Unis reste un mystère.
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LA DAME DU LAC (1947)
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"La dame du lac" brille donc avant tout par son originalité. Du moins sur le papier car à l’écran, c’est une autre histoire. Montgomery (ou les producteurs) a tellement orienté son film sur le tour de force que constituait une caméra subjective pendant près d’une heure quarante que du coup le spectateur est tenté de ne se focaliser que là-dessus. Une porte qui s’ouvre, un miroir que le personnage regarde, une conversation téléphonique. Tout ça, en se disant que c’est un peu fait à la va-vite et que les ficelles sont grosses. Le projet était ambitieux incontestablement, mais Montgomery n’avait sans doute pas les épaules. L’intrigue passe donc à la trappe bien qu’intéressante (Chandler oblige). Pour le coup, au rayon technique de caméra subjective, je fus largement plus enthousiasmé par le "Dark Passage" de Delmer Daves réalisé la même année. Une déception pour un film qui ne répond donc finalement pas aux attentes suscitées.
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UNIFORMES ET JUPONS COURTS (1942)
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Réjouissante petite comédie que ce film de Wilder. La précision presque mécanique de l’écriture et des dialogues qui feront la célébrité du réalisateur est déjà très prononcée dans Uniformes et jupons courts. Gags pas lourdingues, jeu des acteurs très savoureux, rythme parfait, tout concourt à faire de ce deuxième film une belle réussite. Pour appuyer sur l’interprétation, impossible de passer sous silence la détectable frimousse de Ginger Rogers et l’aveuglement bien involontaire de Ray Milland, tous deux très inspirés. Et puis, dans ce film, un conseil d’enfer pour emballer: «Là c’est Sedan, derrière la grande ligne Maginot, devant la petite...» Voyez le film vous comprendrez. A ranger dans la catégorie «petits plaisirs avoués».
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LA CHUTE DE LA MAISON USHER (1928)
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Traditionnellement "vendu" comme l’un des chefs-d’œuvre du cinéma muet fantastique français, "La chute de la maison Usher" est pour tout dire, un chef-d’œuvre tout court. L’impression d’être face à un monument de trouvailles et d’expérimentations est constante. C’est d’ailleurs dans ce film qu’Epstein a poussé le plus loin l’expérimentation. Montage dont le dynamisme se plie au besoin (prenons l’alternance ultra rapide des images lors du morceau interprété à la guitare par Roderick Usher - joué par un Debucourt dont j'ai toujours trouvé la ressemblance avec Baudelaire frappante), travellings au sol, utilisation d’images ralenties, accélérées, floues, sur-imprimées… Le film est complètement plongé dans un onirisme fantastique (après tout, il est inspiré de la nouvelle de Poe) et morbide dont il faut rapprocher le "Vampyr" de Dreyer. La séquence la plus mémorable est sans aucun doute celle de la procession funéraire. C’est un morceau de bravoure, l’aboutissement d’années de recherches formelles, plein d’images qui restent pour sûr dans la tête du cinéphile. Epstein est à l’avant de l’avant-garde au même titre qu’un Abel Gance. C’est tout bonnement sublime.
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LA FOULE (1927)
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Étonnamment, Lourcelles pour lequel j’ai une admiration indéfectible, ne place pas "La foule" au rang des plus grandes réussites de l’histoire du cinéma. Bien que d’un enthousiasme le plus souvent réfléchi, je dois dire qu’en ce qui me concerne, le film de Vidor tient du chef-d’oeuvre. Dans le sillage de "La grande parade", Vidor dépeint admirablement la vie d’un citoyen ordinaire, qui, bien que mû par de grandes ambitions, n’a finalement que l’existence d’un quidam dans sa tragique banalité. La foule dont cause le réalisateur, c’est celle qui broie Sims dans son anonymat. Celle qui l’oppresse au travail, qui la bouleverse dans son deuil, qui l’encercle lors de son retour à la vie. De sublimes et cruelles images accompagnent durablement le cinéphile : l’arrivée de Sims à New York et ses gigantesques et écrasants gratte-ciels, John dans son "bureau" entouré de centaines d’autres employés, le voyage de noces de John et Mary aux chutes du Niagara, la mort de leur petite fille, la tentative de suicide de John etc… On sait que sept fins avaient été tournées. Sept fins qui traduisaient différents degrés de pessimisme et d’optimisme. Il semble que la production imposa à Vidor le degré 2 de l’optimisme (qui ne convainc guère Lourcelles). On pourrait discuter sans fin de la pertinence de ce choix, se demander si l’histoire de Johnny Sims pouvait se finir comme elle se finit, qu’importe, "La foule" est un film tout simplement merveilleux.