"Dodes’kaden" n’est pas un film, c’est une peinture. On savait que l’art pictural était la première passion de Kurosawa mais c’est ici que ça explose véritablement. Des toiles peintes en fond servent de décors et de cadre à la vie miséreuse de ces êtres broyés, torturés. Une œuvre de beauté plastique évidente qui touche par ailleurs par son propos universel. La description des bas-fonds et de la pauvreté aura été une constante de la filmographie d’AK, celui-ci en est sans doute la plus parfaite expression. Le réalisateur nippon y va pour l’occasion de sa critique du modernisme forcené qui laisse sur le bord de la route les personnages de son film et les déshérités du monde réel. Puisque la mode est aux classements, aux listes et aux tops, lâchons nous: "Dodes’kaden" est sans conteste l’une des cinq (des trois ? ) plus grandes réussites de son auteur.