Un film d’une noirceur totale. Dassin parvient à imprimer à son film un rythme implacable. Ce n’est pas une force qui va, c’est une fuite en avant. On sait dès le départ qu’aucun des compères ne pourra survivre, la mort les guette, c’est inéluctable. Et quelle image mes enfants, quelle image ! Rarement film français aura eu une si belle pellicule. Les noirs et blancs sont parfaits. L’interprétation de Jean Servais est superbe. Le type a vécu, ça transpire toute au long de sa composition. On pourrait, si on était tatillon, reprocher à Robert Manuel, qui interprète Mario, d’en faire un peu trop dans les mimiques et les expressions ritales, mais ce serait se refuser un plaisir gratuit. Et que dire de la très belle musique de Georges Auric ? Au final, Du rififi chez les hommes est un des meilleurs polars français. Seul Melville a su faire aussi bien. C’est peu dire.