A l'origine, 16 mois de tournage, 10900 mètres de pellicule, 150 heures de rushes et 117 morceaux de musique pour parvenir, selon les époques, les restaurations, les montages, remontages et autres mutilations à des moutures de plus en plus élaborées, de plus en plus proches de l'originel imaginé par son réalisateur Abel Gance. Entre la version visionnée en 1990 au Maillon de Strasbourg (305 minutes), celle de 2008 au festival du film muet de Pordenone (260 minutes) et la projection sur la chaîne de télévision d'Arte en octobre 2019 (417 minutes) les ajustements, variables et complémentarités insérés dans le déroulement scénaristique ne font que confirmer, à chaque fois, avec un peu plus de brillance et d'hébétude, que nous sommes effectivement en présence d'un chef-d'oeuvre unique que bien des critiques et de nombreux cinéphiles considèrent comme le plus beau film de l'histoire du cinéma.