Critique de
JIPI
Pour combattre les loups il faut être soi-même un loup. "Les chiens de paille" est un brûlot abject. Un retour aux sources très violent, vers une perversité de terroir oubliée le temps d'une délocalisation.Seule la verdure de ce site campagnard est apaisante. Le reste n'est qu'une débauche ancestrale décadente d'esprits réactivée par le comportement aguichant et immature d'une autochtone de retour sur les terres d'un site animalier.Le besoin d'être traitée virilement est flagrant de la part d'une jeune fille s'estimant délaissée par un mari un peu trop puritain, préférant les attraits de la formule mathématique.Un homme simple, naïf et inoffensif quitte une violence quotidienne pour la récupérer de manière encore plus brutale sur un site analphabète et aviné dont il devra s'inspirer pour survivre.Au début des années soixante dix l'apparition de cet opus nauséabond est une véritable bombe. Une férocité méconnue sur grand écran apparaît soutenue par des images insoutenables."Les chiens de paille" dénonce le désœuvrement d'une faune locale dont les uniques perceptions sont la violence, la bière et la fesse.Un regard effaré devant des comportements de chimpanzés passe du statut de victime à celui de séquestré combatif, en s'inspirant des concepts de l'auto-défense.La très éprouvante scène du "viol" est une montée chromatique partant de la répugnance en passant par la révolte, la soumission et le consentement.En ces lieux désertés par la douceur tout passe par la force et cette force apporte du plaisir.