Critique(s)/Commentaire(s) de TY

Voir ses 15 films notés

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  • HAPPINESS (1998)
    Note : 15/20
    Pourtant, avec un titre pareil et une protagoniste répondant au doux nom de Joy, on est en droit de s’attendre à un film léger.Mais bien vite, le ton est donné : ce personnage au visage constipé se crispe de colère pour écraser sa fragile amie d’agressivité ... tout ça parce qu’il est furieux qu’elle ne l’aime pour ce qu’il est. Dommage qu’il n’ait pas mis autant de fougue à lui déclarer sa flamme, sans doute n’en serait-il pas là. Et c’est ce qui m’a frappée dans cette histoire : toute cette énergie déployée en quête d’amour, de sexe, de sens, mais qui, faute de valeurs, s’exprime de façon déviée, violente, perverse ... "Happiness, where are you ?", on se le demande en effet ! Et puis quelle interprétation !! Ce film m’a scotchée !!! Il fallait le faire ...
  • LA PIANISTE (2001)
    Note : 17/20
    Isabelle Huppert campe brillamment une professeur de piano au Conservatoire, excellente, dure et exigeante. Elle mène une vie apparemment très lisse, ponctuée de cours particuliers où son oreille avertie place la barre très haut pour ses jeunes élèves, à qui elle transmet son art difficile à coup de remarques acérées. Sa mère, avec qui elle vit et dont elle subit encore la domination telle une adul-enfant pas encore émancipée, l’accompagne lorsqu’elle se produit. Et voilà qu’un élément vient enrayé cette vie bien – ou plutôt mal – réglée ; cet élément, naturellement, est un homme, et pas n’importe lequel homme : il est talentueux, fougueux, amoureux … Enfin une personne à qui elle peut remettre les rennes, ne plus jouer la maîtresse de piano pour se laisse dominer. Mais les fantasmes, quand ils sont aussi rudes, ont-ils vraiment intérêt à être réalisés ? Peuvent-ils correspondre à une vraie attente ? Tout amour implique-t-il une part de folie, et/ou de violence réprimées ? Ou n’est-ce alors plus de l’amour ? Est-ce une forme de perversion qui a envahi toute la place, l’amour n’ayant su fleurir ? Chacun se fera sa propre idée sur la question ; ce qui est sûr, c’est que ce film ne peut laisser indifférent.
  • BREAKDOWN - POINT DE RUPTURE (1997)
    Note : 14/20
    Un couple qui tombe en panne en plein désert alors qu'il partait en vacances, voilà une histoire mal engagée ... avant de virer au cauchemar ! Sur l'invitation d'un chauffeur qui s'est arrêté pour venir en aide au couple, la femme monte dans son camion ; le chauffeur est supposé la déposer à la prochaine station service. Mais quand le mari s'y rend, personne ne semble l'avoir vue. La conspiration est générale, heureusement qu'un témoin "naïf" est un peu plus bavard et lui donne une (maigre) piste pour retrouver son épouse. S'en suit une course poursuite particulièrement haletante. Seul bémol : si les rôles masculins sont très marqués, les femmes de leur côté font davantage de la figuration - comme ce fut longtemps dans les films d'action. Néanmoins, l'intrigue est bien menée, Kurt Russell est épatant, l'ensemble, captivant.
  • LES AFFRANCHIS (1990)
    Note : 17/20
    Un film trépidant où la vie ne tient qu'à un fil, les mafieux marchand sans cesse sur des oeufs pour ne pas se faire choper suite à leurs vols, meurtres ou autres trafics. De Niro est excellent en mafieux. La "familia" vit intensément, richement, follement tant que ses membres ne sont pas abattus ou balancés...Un film qui refroidi méchamment.
  • LE PETIT FUGITIF (1953)
    Note : 16/20
    Un garçonnet prend la fuite de son domicile, pensant avoir commis une faute impardonnable, et se retrouve au coeur d'un parc d'attraction où il suit ses envies de chevaux et autres manèges ... Un film beau et touchant, plongé dans cette enfance où seul l’immédiat compte et où tout semble si impressionnant, si grand, les mouvements de caméra nous redonnant notre regard d'enfant le temps d'une projection. A noter également un jeune acteur épatant ! Pour le rôle du film dans l'histoire du ciné, monsieur Cinoche a parlé ...
  • PIEDS NUS DANS LE PARC (1967)
    Note : 14/20
    Un film sympathique et bien joué, qui m'a évoqué une pièce de théâtre. Un jeune couple vient de se marier et s'installe dans un petit appartement au 9ème étage d'un immeuble. Rapidement ils s'aperçoivent qu'ils sont très différents, elle, joyeuse et délurée, s'amuse de tout, tandis que lui, plus réservé, est préoccupé par ses débuts de carrière en tant qu'avocat. Démarre alors une dispute conjugale qui semble tout remettre en cause. Une comédie agréable, surtout du fait du jeu des deux acteurs principaux.
  • HONNI SOIT QUI MAL Y PENSE (1947)
    Note : 13/20
    Sous des apparences naïves, j'ai trouvé ce film sympathique. Il évoque les errements d'un homme qui fait appel à un ange (et quel ange lui envoie-t-on !) qui s'occupe si bien de ses affaires qu'il manque de lui piquer sa femme. Bien sûr l'histoire est gentillette, simpliste et irréaliste. Mais elle est aussi drôle et si l'on y regarde bien, cette idée d'un être (ange ou pas) venu d'ailleurs pour arranger et égayer la vie de simples mortels en leur permettant de voir les choses sous un angle différent pour revenir à l'essentiel a été reprise dans moult romans, films ou téléfilms (pas toujours excellents, mais c'est une autre question). Les acteurs sont "dedans" et le charme opère, avec humour et légèreté. J'ai trouvé quelque chose d'intemporel et de féminin dans ce film, qui semble vouloir dire que la vie est plus simple qu'on ne se l'imagine.
  • L'HOMME QUI EN SAVAIT TROP (1956)
    Note : 18/20
    J'ai trouvé ce film très prenant ; l'intrigue de départ est discutable, et pourtant, on est vite embarqué dans cette histoire de rapt par des jeux d'acteurs remarquables. Le temps passe, ce film non ... dans 50 ans sera-t-il oublié? Que sera sera, moi je parie qu'on en reparlera.
  • HANTISE (1944)
    Note : 20/20
    Une oeuvre intemporelle, magnifique, prenante, rendant avec finesse la psychologie des personnages. Un mari "as de la manipulation" confine son épouse, tentant de la pousser à la folie pour lui faire oublier qu'elle a découvert quelque chose qu'il avait tout intérêt à lui cacher... De beaux plans, des jeux de lumières subtils. Et surtout, de grands acteurs, époustouflants d'authenticité. A chaque fois je m'y laisse prendre.
  • LUKE LA MAIN FROIDE (1967)
    Note : 17/20
    Un homme ivre détrône gaiement les compteurs de parking ... Petit jeu d'enfant qui va lui coûter cher : 2 ans de bagne et de travaux forcés ! Et quel bagne ! Face à son caractère rebelle, le "capitaine" et le "chef" n'ont de cesse de le torturer pour le soumettre, le dompter. Pire encore : il déclenche leur courroux en s'évadant à plusieurs reprises, sous le regard amical et admiratif des autres détenus qui le voient oser là où eux se contentent de rêver. Entre raison et révolte, il faut bien choisir ... Un film excellent et très prenant !
  • LE SECRET MAGNIFIQUE (1954)
    Note : 17/20
    Bob Merrick a tout pour être malheureux : un physique de rêve, de l'argent plein les poches et en plus, il est intelligent. Une catastrophe, quand on sait que c'est souvent le fait de se battre pour quelque chose qui donne un sens à la vie. Alors quand on a tout, que faire ? Du hors-bord à vitesse vertigineuse, au moins cela donne des frissons qui gomment, l'espace d'un instant, tout sentiment de vacuité ? Mais Dieu le père tout puissant ne l'entend pas de cette oreille, et vient rehausser cette vie trop lisse : il rend Bob responsable, par quelque circonstance hasardeuse, du décès d'un grand médecin, dont on comprend vite, les circonstances "hasardeuses" se succédant, que Bob va devoir prendre le relais ... Tant de dons du ciel ne pouvaient en effet rester en jachère plus longtemps ? Beaucoup de beaux sentiments, une philosophie de vie dont on a envie de dire : dans le fond, c'est si vrai ! mais n'en disons pas plus : c'est un secret ?
  • NAKED (1992)
    Note : 17/20
    Nu, on l’est tous plus ou moins face à l’absurdité de l’existence. Il n’est guère que l’amour qui réchauffe un peu. Du coup, quand on est dépourvu de toute capacité à en donner et à en recevoir, on est encore plus nu, encore plus dépourvu, encore plus démuni face à la vie.Mais de là à devenir aussi cyniques, sadiques et pervers que ces deux tarés !! D’accord, ils souffrent, sans doute depuis trop longtemps et veulent faire partager cette sensation avec le monde entier. Histoire de se sentir moins seuls. Mais à quoi bon être aussi abjects ? On a envie de les rouer de coups, ces mâles qui ne savent faire que mal. Ou de les émasculer. Leigh s’est arrêté à la première option, ne faisant qu’ébaucher la seconde. C’est presque dommage. D’autant qu’en face de ces salauds, les femmes ne sont qu’amour. Amour facile, amour (é)perdu, amour triste, amour soignant, amour aveugle, mais amour toujours.Que te dire de plus ? L’interprétation est carrément époustouflante. Ce film a une couleur glauque, une mélodie douce-fataliste, un goût extra dry et énervant.
  • L'AURORE (1927)
    Note : 19/20
    Un fermier est pris entre deux amours : celui qu’il porte à sa femme, au doux et blond visage d’ange, et celui pour sa maîtresse, une belle et brune citadine. La nuit, il retrouve cette dernière, apprêtée, qui l’incite à tout quitter pour venir avec elle à la ville. Mais que faire de l’épouse ? La noyer, tout simplement. Le fermier emmène donc sa femme pour une balade en barque, puis, comme sous l’emprise d’une force supérieure, tente de mettre en œuvre le plan diabolique de sa maîtresse ; cependant lorsque son épouse comprend ses intentions et le supplie de lui laisser la vie sauve, sa volonté vacille, il n’est plus sûr de rien...Réalisé à l’époque du noir et blanc et du muet, ce film comporte de très beaux effets spéciaux. On se laisse embarquer avec bonheur dans cette histoire intemporelle qui évoque l’amour, la tentation, les différents visages de la femme (épouse, mère, tentatrice, voire sorcière) ainsi que ceux de l’homme (protecteur ou violent, selon la façon dont il utilise sa force). Chacun des deux protagonistes possède cette multiplicité de visages, si bien que l'épouse rejoint avec joie l'univers de la nuit, de la danse, de la légèreté, tandis que l'homme quitte les eaux troubles d'une âme tourmentée par un choix impossible pour renouveler son engagement, son désir de combler l'être aimé... Emouvant et magnifique.
  • JEUX D'ENFANTS (2003)
    Note : 16/20
    Cap ou pas cap ? T’es cap de pisser devant le directeur de l’école ? D’ôter le frein à main du bus ? De passer des examens avec une tenue pas possible ? De m’embrasser sur le toit d’une voiture ? Une fille et un garçon plein d’imagination fuient la morosité de leur vie dans ce jeu dingue et drôle : toujours dépasser l’interdit. Sauf que les années passent, les défis grossissent, forcément, et le goût de la transgression, de l’absolu, s’engorge lui aussi. Pour retrouver le piment des infractions infantiles à l’adolescence puis à l’âge adulte, il faut bien changer de calibre … quitte à faire mal. Où s’arrête le jeu, ou commence le réel ? Où commencent les sentiments, où s’arrête le pari fou ? Le savent-ils ? Le jeu est devenu LEUR réalité, un point c’est tout. Une réalité bien dangereuse, mais en dehors de lui, leur existence leur semble si fade ! Ce film qui frôle la mort est plein de vie dans son goût de l’absolu, du surpassement, du pied de nez à toute norme sociale. Quant aux interprètes, ils sont époustouflants de vérité dans cette course folle après le sel de la vie.
  • AVATAR (2009)
    Note : 17/20
    Superproduction américaine ou grand film à ne pas manquer ? Je vois qu'il y a déjà eu pas mal de débats sur la question ! Les moyens sont démesurés – il suffit d’attendre le terme du générique final pour avoir un aperçu du nombre de personnes impliquées dans cette réalisation – moyens mis au service d’une belle idée qui n’est pas sans lien avec notre présent. Des hordes d’humains se sont rendus sur une planète lointaine, ils étudient sa flore et ses habitants dans un but précis : s’emparer d’un minerai précieux, enfoui sous l’arbre sacré des autochtones. Des êtres plus grands et plus solides que les humains dont la philosophie et les croyances les placent au cœur même de la nature, conception du monde qui n’est pas sans rappeler celle des Amérindiens. Obnubilés par les profits potentiels, les conquérants emploient les grands moyens pour atteindre leur fin. Seuls une volonté, une énergie et une violence égales à celles des agresseurs pourraient permettre à nos écologistes du futur (et du présent ?) de protéger la luxuriante forêt qui leur sert d’habitat. Des paysages féeriques – en 3D, histoire de mieux rêver – au cœur d’une nature aussi sublime que sauvage, et où le héros, par un voyage initiatique original, prend conscience de la supériorité des sens sur le mental ... Je suis d'accord pour dire qu'il ne faut pas rester à la surface de ce film qui est plus profond qu'il n'y parait au premier regard !