Isabelle Huppert campe brillamment une professeur de piano au Conservatoire, excellente, dure et exigeante. Elle mène une vie apparemment très lisse, ponctuée de cours particuliers où son oreille avertie place la barre très haut pour ses jeunes élèves, à qui elle transmet son art difficile à coup de remarques acérées. Sa mère, avec qui elle vit et dont elle subit encore la domination telle une adul-enfant pas encore émancipée, l’accompagne lorsqu’elle se produit. Et voilà qu’un élément vient enrayé cette vie bien – ou plutôt mal – réglée ; cet élément, naturellement, est un homme, et pas n’importe lequel homme : il est talentueux, fougueux, amoureux … Enfin une personne à qui elle peut remettre les rennes, ne plus jouer la maîtresse de piano pour se laisse dominer. Mais les fantasmes, quand ils sont aussi rudes, ont-ils vraiment intérêt à être réalisés ? Peuvent-ils correspondre à une vraie attente ? Tout amour implique-t-il une part de folie, et/ou de violence réprimées ? Ou n’est-ce alors plus de l’amour ? Est-ce une forme de perversion qui a envahi toute la place, l’amour n’ayant su fleurir ? Chacun se fera sa propre idée sur la question ; ce qui est sûr, c’est que ce film ne peut laisser indifférent.