Critique(s)/Commentaire(s) de D.W. GRAPHITE

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  • HOT SPOT (1990)
    Le pervers (judicieusement) Dennis Hopper est de retour, qui vient ici troubler l'apathie sereine du cinéma américain. A la façon d'un film noir d'antan (personnage masculin loser, femmes fatales, carnivores et maitresses du jeu), il nous assène ici avec maestria un thriller brulant comme l'enfer, lubrique et méchant. Personnages qui ne manquent pas de sel (ni de formes...), dialogues pas piqués des hannetons, action trépidante, rien ne manque à cette superbe série B. Même pas la conclusion, hautement immorale. Très fort !
  • GHOSTS OF THE CIVIL DEAD (1988)
    Rarement on aura vu film aussi dur, dans un domaine où le cinéma s'est souvent illustré par sa complaisance. Basé sur des "bavures" (que ce mot est ici euphémisme !) réelles, "Ghosts of the civil dead" est, sous la forme d'un rapport, un réquisitoire implacable contre certaines méthodes pénitentiaires, contre la prison en général. Froid et d'un réalisme abrupt et clinique, le film de John Hillcoat est une descente aux Enfers dont on ne remonte que pour entrevoir un autre enfer. Telle est la loi du cercle vicieux.
  • MIGNON EST PARTIE (1988)
    Une jeune cinéaste de la vague Moretti, qui sait faire simple, et dont ce premier film est très attachant, tendre et désenchanté. A la fois chronique d'une fin d'enfance et schéma en coupe d'un certain quotidien citadin italien, "Mignon est partie" suit la grande tradition des regards d'enfants sur le monde. Un regard interrogateur, mi-figue mi-raisin, d'une douce nostalgie.
  • ALBERTO EXPRESS (1990)
    On peut aisément imaginer que l'insuccès injuste de "Harem" ait affecté Arthur Joffé, dont c'était le premier (et ambitieux) film. Après plusieurs années de silence, son retour ressemble fort à une catharsis. "Alberto Express", dans ses excès jubilatoires, laisse deviner un arrière-fond d'abattement. Qui est ici énergiquement (dans un style très "pub") balayé, au profit d'une comédie à la fois débridée et poétique : s'y succèdent le convoi de seconde classe (la comédie franche) et celui de première, du lyrisme et de la métaphore.
  • UNE NUIT À L'ASSEMBLÉE NATIONALE (1988)
    Je ne ferai pas de longs discours … en deux mots : spectacle affligeant.
  • LE MAITRE DE MUSIQUE (1987)
    La mise en scène est certes molle et sans charisme. Les amoureux de l'art lyrique (et j'en suis) seront cependant ravis par un bouquet étincelant d'arias et de lieder, magnifiquement interprétés, qui sont à la fois l'alibi du film et son salut.
  • WORKING GIRL (1988)
    L'homme a toujours eu besoin de fables, et l'homme moderne aussi a besoin de fables, de fables modernes. "Working girl" est une de ces fables modernes sur la condition du yuppie, ou plutôt du sous-yuppie, cet aspirant au statut de cadre, de jeune cadre "jeune, dynamique, ambitieux". "Working girl" est une jolie réussite, tonique et revigorante, bien sûr optimiste (opportunément et par définition). Avec en battante sympathique la craquante Mélanie Griffith, et en cadre raviné -mais-qui-a-encore-de-beaux-restes- l'excellent Harrison Ford.
  • LES AILES DU DESIR (1987)
    D'une beauté inouïe, de la première à la dernière image, de la première à la dernière phrase. On a l'impression d'avoir attendu très longtemps une telle oeuvre. Avec "Les ailes du désir", Wenders explose littéralement, se révèle "l'homme providentiel" du cinéma actuel. Et Ganz et Sander, quels acteurs ! Des anges, des géants !
  • LE GRAND DEFI (1987)
    Sous son côté Amérique profonde et ses aspects de film basket-ball, "Le grand défi" est un film sur la confiance en soi restaurée. Cette confiance en soi qui est ce que l'homme a de plus précieux et sans laquelle il n'est pas grand chose. Pour cela, ce film rustique et obstiné fait du bien. Gene Hackman et Barbara Hershey sont les meilleurs représentants et de cet effort de survie et de l'âme de l'Amérique profonde. A leurs côtés, Dennis Hopper, en marginal ivrogne, est formidable.