Les "ailes du désir" accueille le spectateur avec perplexité, il ne le relâche que flottant sur un nuage. L'impuissance des anges face à la détresse humaine n'est pas pas seulement due à leur constitution immatérielle. Elle représente l'impuissance de l'homme en général, quand il peut entrevoir la détresse d'une autre solitude. Cependant, et c'est là que Wim Wenders fait de son film un hymne à la vie, en se faisant homme, un ange abandonne l'ennuyeuse éternité pour partager les plaisirs colorés de la vie auprès d'une trapéziste. Wenders ne présente aucun idéalisme de la vie terrestre, la vie y est morne et grise, seuls les enfants qui sont des anges (?) perçoivent l'existence de leurs proches. L'incommunicabilité entre les hommes ne révèle que leur profonde solitude. C'est pourquoi, en l'espèce si le courant passe, c'est parce qu'il est de nature non humaine. Un film superbe mais qui n'est pas aussi optimiste que certains laisseraient à l'entendre. Si l'hypothèse de l'amour est adoptée, si une compréhension totale est envisageable c'est uniquement parce qu'elles se situent dans un cadre qui nous dépasse. "Les ailes du désir" est un superbe songe..." Les ailes du désir " est une œuvre extraordinaire, superbe, époustouflante; on en ressort irréel, flottant sur un nuage.. celui de la magie. La poésie a trouvé sa véritable expression contemporaine. Wim Wenders file délicatement devant nous le fil d'Ariane qui relie deux mondes, l'irréel et le réel, les ailes et le désir, et ce fil qui relie contre toute attente l'impossible au possible est un amour grandiose et silencieux, sensitif et pressenti. Un film admirable... les mots me manquent... comment parler et qualifier une beauté qui s'exprime au-delà de notre langage ; il ne s'agit dès lors que de lointaines approximations.