Pour une analyse... 17e James Bond film, "PDT" semble vouloir confirmer le tournant annoncé par "Living daylights", à savoir un rapprochement avec la réalité environnante (trafic d'armes, drogue..), et un réalisme au niveau espionnite dans la lignée de Fleming. D'ailleurs Tim Dalton déclare à qui veut l'entendre que ses bond-films préférés sont "Bons baisers de Russie" et "Goldfinger" tous deux très proches des romans de Fleming. Définitivement, Broccoli veut imposer Dalton comme le nouveau Bond : plus réaliste, donc plus dur, moins de gadgets utiles à l'action, moins de filles faciles qui ne font que paraître... le Bond d'aujourd'hui, confronté à des problèmes de notre époque, même s'il reste romanesque, se veut crédible. Ainsi, dans sa construction, "PDT" semble confirmer cette orientation : le pré-générique, cette fois-ci en rapport direct avec le film, se voit comme une BD, et rappelle les délicieuses fantasmagories mooriennes : nos deux héros (Bond + Leiter) laissent tout tomber pour courir après un méchant, à grand renfort d'invraisemblances et de clins d'yeux, musicaux entre autres.. Par contre, passe ce pré-générique, on retrouve notre réalité : un mariage réel, puis des morts, des vrais. et, à la limite, si les deux femmes que doit côtoyer Bond sont délicieusement belles, cela n'est plus qu'un hasard.. Le mythe de la "J.B..girl" est en train d'en prendre un coup... d'ailleurs qui, depuis "Rien que pour vos yeux" et Carole Bouquet peut citer le nom des bond girls suivantes ? La perception de Bond dans le monde est partagée : adule en GB, au Pays-Bas, il l'est moins en France et encore moins aux States. Ce public américain si difficile à capter, et qui pourtant a fait une place d'or dans son coeur à Roger Moore et ses fantaisies, est en train de bouder Tim Dalton. Plus d'affiches dessinées, plus de rigolades : ce Bond là, trop sérieux, ne se distingue plus des méga-polars et maxi-séries tv nationaux.. Et donc fait moins de recette ("PDT" fait, 16 ans après, le même score en dollars que "Vivre et laisser mourir" en 1973....) on admirera enfin le merchandising, et plus précisément la publicité bondienne : même si elle n'est pas dessinée, l'affiche évoque bien le film: Bond court seul, laissant son "007" derrière lui, dans le cote sombre de l'affiche... Tim Dalton confirme : Bond will return.. Il l'a promis.