Adaptée d'une célèbre ballade scandinave, cette oeuvre puissante et magnifique, aussi bien dans sa structure picturale qui rappelle certains lumineux tableaux impressionnistes, que dans sa passionnelle chronique romantico-affective, nous permit de découvrir un Bo Widerberg éloigné (provisoirement) de ses virulentes diatribes politico-sociales, avec un plaisir et un raffinement visuel incommensurables. Et c'est avec une grande justesse de perception et d'appréhension que le jury du vingtième Festival de Cannes décernera le Prix d'Interprétation Féminine à Pia Degermark, une illusoire et courte gloire, rapidement suivie par une lente déchéance, comme un peu sa fatidique et lumineuse héroïne romanesque si délicatement interprétée.