D'une banale intrigue romanesque, a priori sans réelle originalité scénaristique, Kenji Mizoguchi dégage un somptueux mélodrame feutré, traversé de part en part de constants débordements sentimentaux toujours (discrètement, mais non sans déchirements) maîtrisés, accompagnés de ses incessants et douloureux corollaires d'évitements et de frustrations qui, d'impasses en porte-à-faux, d'illusions en renoncements, détricotent avec élégance et raffinement l'existence d'un amour traumatique, inévitablement voué à ses strictes impossibilités sociales et morales.