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JEUX DANGEREUX-1942-
Nationalité : États-Unis
Titre VO : To be or not to be
Durée : 1h40
Date de sortie en France : 21/05/1947
Genres : COMÉDIE / COMÉDIE
Themes
Milieu du théâtre
- cinéma américain -
Sosies
- cinéma américain -
Distributeur : Cinécran
Visa d'exp. : 5269
Résumé
1939 à Varsovie, une petite troupe de théâtre joue régulièrement "Hamlet" le fameux drame shakespearien, tout en préparant une nouvelle pièce fort critique sur le régime allemand qui sera d'ailleurs rapidement interdite, pour classiques raisons diplomatiques. Alors que le rôle éponyme est tenu avec conviction et fatuité par le dénommé Joseph Tura, son épouse Maria, célèbre actrice du répertoire, est fort charmée par les assiduités fleuries d'un jeune lieutenant d'aviation, Stanislav Sobinski, qui sera invité dans sa loge, dès que le mari commencera sur scène sa longue et classique tirade "Etre ou ne pas être". Evidemment ce départ impromptu et choquant d'un spectateur lors de sa célèbre déclamation jettera le comédien dans des abîmes de perplexité et de doute quant à son talent oratoire, en flagrante dévaluation. Mais ce gentil et galant marivaudage entre l'épouse et le fringant lieutenant prendra rapidement fin, à la déclaration de guerre allemande qui aura pour conséquence, l'exil de notre amoureux transi en Angleterre, rejoindre une escadrille polonaise...
A Londres, à force de ruse, d'hypocrisie et de manipulation, le professeur Siletsky, un espion teuton, en instance de retourner dans son prétendu pays natal, la Pologne, a pu glaner parmi les jeunes aviateurs polaques, venus en résistance, les adresses et les coordonnées de leurs familles, en prétextant la transmission d'un message personnel aux proches, de leur part. De plus porteur de quelques plans secrets et stratégiques émanant de l'état-major britannique, ce dernier compte bien remettre rapidement ces cruciales informations à la Gestapo. C'est le jeune lieutenant Sobinski qui est parachuté d'urgence en Pologne pour empêcher par tous les moyens que le vil personnage accomplisse sa funeste mission. Ayant pris rapidement contact avec Maria Tura et le petit groupe d'acteurs, il est décidé de piéger le professeur en transformant un vieux théâtre désaffecté en résidence de la Gestapo afin d'induire en erreur le dangereux personnage, de le liquider et de récupérer les documents en sa possession.
Critiques et Commentaires
Critique de Jean-Claude pour Cinéfiches
Note Cinéfiches : 19/20
Constellé de répliques ciselées dans un humour délicieusement ravageur qui s'égrène et scintille en cascades, dans une succession de séquences d'une pertinence et d'une finesse époustouflantes, ce permanent bonheur cinématographique confirme à nouveau la féconde originalité d'un réalisateur d'une irrésistible présence.
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Critique/Commentaire
Critiques - Commentaires Public
Adolf Hitler dans les rues de Varsovie au mois d’Août 1939, on croit rêver alors que la guerre n’est pas encore déclarée. "Jeux dangereux" tourné en 1942 valorise l’effort de guerre des métiers du spectacle. Ernst Lubitsch s’y colle sur le fil du rasoir entre drame et comédie. La récupération parodique d’une situation locale désespérée responsabilise la résistance plus ou moins théâtrale d’un peuple conquis dont la moindre habitation est au ras des pâquerettes."Jeux Dangereux" n’est pas un film de propagande ou d’investissement forcé envers une participation plus ou moins exigée en fonction d’un rapport avec un contexte historique guerrier catastrophique, mais une œuvre de solidarité entre sourires et larmes offrant la possibilité à des techniciens de l’image de s’exprimer par une ironie évitant une sinistre neutralité.Malgré quelques escapades comiques, l’œuvre reste grave en montrant la lutte parfois euphorique et farfelue d’un peuple brisé désirant retrouver sa liberté. Quelques frivolités ne s’exécutant envers l’occupant que pour le bien d’une nation.Ernst Lubitsch a le mérite d’offrir à des contemporains tendus la possibilité de dérider par certains détachements comiques des visages extrêmement préoccupés par les évènements.Charlie Chaplin préférant en rire avait choisi la même piste avec "Le dictateur" permettant à un peuple reclus de muscler sa force envers une domination par le courage et la dérision.Le pouvoir des images ayant pignon sur rues, il est possible de manipuler l’histoire, d’en changer le cours, de ridiculiser des pouvoirs destructeurs et de faire triompher la justice dans une pseudo bonne humeur entretenant les principes d’un réalisateur aux messages festifs mais toujours responsabilisés.
Note : 19/20
Découvert en dvd en juillet 2011. Un film brillant, osé pour son époque même si fabriqué en exil. Tout comme avec Chaplin dans un registre apparenté, on rit de la monstruosité nazie transposée en dialogues américains, l'accent guttural, le pas de l'oie, le fameux "Heil me" !... Et pourtant cette oeuvre si fine en même temps qu'elle arrache rire sur rire (on ne se lasserait pas d'entendre "Schulz !"), donne aussi envie de pleurer : par identification, en mesurant la souffrance rentrée d'Ernst Lubitsch avant d'avoir pu le mettre en images tout comme l'impuissance d'un peuple visé une fois le chaos installé, qui ne permet plus le libre arbitre en forçant au bipartisme, au patriotisme puis au fanatisme. Une comédie contemporaine rappelant l'éternelle négation de certains groupes humains au nom d'une seule légitimité instillée à la faveur de la misère par une poignée de fous.
Bibliographie