Trois sketches de pointures du cinéma (qui n'auraient pas dû être celles-là au dire du dvd en bonus)... Ils sont singuliers mis bout à bout ces trois numéros, et très inégaux en portée. Pour qui lit Edgar Poe, déjà plus intéressants à étudier. "Metzengerstein" est très critiqué. Pourtant si l'on accepte la fantaisie hors-temps des tenues, l'obsession de Vadim à exhiber sa femme du moment, ici Jane Fonda en souveraine Frederique, c'est tout à fait regardable. Certes caricatural du relâchement des seventies vues par les bobos d'alors, diction bien ar-ti-cu-lée, théâtrale, ici avec un éros style orgiaque médiéval virant à l'amour courtois à partir d'un excès de cruauté qui ferait renaître un homme (Peter Fonda, vrai frère de Jane) en cheval... Ne pas oublier la gymnastique que c'est de figurer les animaux dont Edgar Poe abreuve ses récits. J'ai trouvé jolie la mise en scène dans sa progression machiavélique, apprécié l'ironie du regretté Maurice Ronet en voix-off... Des limbes de ce premier sketch émerge on ne sait par quel miracle "William Wilson" orchestré par Louis Malle. On devine tout de suite l'issue au nombre de sauts de clocher qui s'esquissent. Le point culminant est la partie de cartes montrant Bardot brune (juste, attendrissante) face à l'intraitable assoiffé de sang obnubilé par son double, beau et horripilant comme il se doit (Delon jeune). S'imbrique le plus monstrueux sketch sur ce saut de l'ange... "Il ne faut jamais partager sa tête avec le diable" par Fellini, une pépite pour ses prouesses techniques outre son scénario déjanté (genre repris largement en noirceur comique par Alex da Iglesia depuis !). Imaginons mettre dans un avion un acteur britannique (Terence Stamp) drogué dur se rendant sur un tournage de western en Italie. Autant dire un type complètement groggy bientôt changé en reste d'humain rêvant d'une Ferrari. Troublante fillette à la balle blanche rebondissante, elle vient mettre la poésie nécessaire à cette danse macabre sur quatre roues. Bien que de facture admirable, le bruit et la fureur jettent un froid. A moins d'être sémiologue (ou en état second ?) on en ressort amoché.