Découvert en avril 2011. Ainsi donc, des nonnes vont ouvrir un dispensaire dans un ancien harem. La voix doucereuse de l'agent anglais, seul interlocuteur autochtone déjà sur place, se fait entendre, alors que chacun s'arrête sur la beauté virginale de la Soeur Clodagh... Entièrement tourné en studio ? On est véritablement parachuté sur les hauteurs himalayennes. Illusion totale malgré la date du film : 1947 ! Des couleurs tout droit sorties d'une palette de peintre, l'austère bâtisse très haut perchée, et son à pic au ras duquel on va sonner la cloche, un poste bien vertigineux, plus vrai que nature... Surtout que tout en bas, dans la vallée, on a compris qu'il y a comme un vestige des frasques d'antan, ce Dean, en short bien décontracté, ça va lui démanger de taquiner ces prudes dames à sa merci ! Comme manière d'installer chaque élément du puzzle, vient à l'esprit "Le Fleuve" de Jean Renoir (même auteure-scénariste). Sur le fond, on dirait un érotique de l'amour courtois... Ces malheureuses loin de leurs racines forcée à appeler au secours le seul Tarzan de service, voilà qui crée un étau d'où peut émerger n'importe quoi... En contrepoint, semble veiller sur elles comme sur tout le reste, un genre de Buddha décharné. Ces dames abattent un travail toujours plus harassant, chacune sa spécialité, autour de la chef de mission, Clodagh qu'on sent solide, Ruth,la fragile (ou caractérielle) restant l'obstacle principal. Beaucoup moins pieux qu'il n'y paraît ! Il s'agit bien davantage d'une pertinente description des différentes facettes féminines lors d'une fréquentation rendue obligatoire avec le sexe opposé. A déplorer la torture que la bande-son inflige par moments aux tympans. A retenir l'extrême élégance des derniers plans qui, par identification, peuvent consoler d'être une femme !