Victor Pivert, chef d'entreprise raciste, fliqué par une mégère hystérique, donne sa fille Antoinette en mariage au fils d'un militaire de carrière. Apprenant que son chauffeur est juif, il le garde à son service pour plus tard le licencier en lui offrant des Sabbats en soldes. Le fond d'un effarement est touché, quand il se retrouve projeté sur la route d'un mariage mixte en adoptant instantanément, suite à une réflexion de trop, la couleur de la mariée.Non loin de là, des Arabes se contorsionnent dans des conflits internes, c'est beaucoup pour une journée surtout dans une logique "Vieille France" ou la couleur blanche se doit d'être protégée de toutes ces soudaines nouveautés.Un Arabe, subjugué par les rousses, bénit un jeune Juif, voyant à travers un habit mal porté une chaleur humaine. Un faux rabbin donne des bénédictions papales, rue des Rosiers, un ministre essaie de refourguer du matériel militaire à un nouveau président, Germaine Pivert fait du mélo à Orly sous les regards d'un Farès médusé et sans parades, devant de tels débordements féminins, c'est un message : attention la femme a du potentiel en réserve et le montre bruyamment.Une danse improvisée rapproche Juifs et Chrétiens, dans de mêmes pas exécutés instantanément, c'est la communion solennelle spontanée de tous les composants de la terre embrigadés dans une aventure où chacun est l'autre en restant soi-même. Un récit unitaire se construit par les différences, chacun apporte par sa compréhension, l'immense espoir d'une implication commune de plus en plus importante, rythmée par le mouvement.Slimane s'émerveille devant la belle chevelure d'Antoinette, Victor Pivert défend sa tribu les Smolls, Rabbi Jacob rêve de revoir sa Normandie, des policiers confondent port du chapeau obligatoire et fausses coutumes de saluts. Chacun inconsciemment communique avec son opposé par le paradoxe et l'acquis d'une éducation distribuée par des pairs dont les approches sont révolues.Les mentalités s'offrent, s'entrecroisent, dans un récit volontairement ouvert à toutes les configurations. C'est la nouvelle terre où les mains de cousins éloignés se serrent en amorçant un existentiel peut-être un jour commun.Le cinéma de Gérard Oury nous manque beaucoup, il offre bien souvent la saveur finale d'un bouillon d'idées de tous bords, construit et structuré par la comédie.Personne n'est à bannir, tout le monde est à discipliner dans un monde responsable. Le créateur ne porte qu'un seul nom : Amour et cet état se doit d'être universel.