Amusant de voir Eliot Ness venir tâter de la fourgonnette et du bar à putes dans un polar à la française, dominé par un Jean Gabin au tour de taille jupitérien. Le concept de la star américaine en perte de vitesse dans son fief, venant astiquer son blason sur d’autres terres, n’est pas toujours du meilleur gout.Laurel et Hardy dans les années cinquante avec le désastreux Atoll K avait déjà essuyés les plâtres de ce concept à risques.Dans une première analyse, c’est comme si Robert Stack en perte de vitesse, quittait un grand club de football espagnol, pour venir finir sa carrière dans l’hexagone.Ce traitement basique, contant la reconstitution dans la tourmente d’un duo fraternel de baroudeurs chaleureux, possède son unique valeur de prestige dans la récupération d’une grosse pointure."Les incorruptibles", célébrissime série américaine télévisée dans les années soixante, permet au "Soleil des voyous" d’en récupérer la pièce maîtresse le temps d’un film.Cette époustouflante transaction pour l'époque enrobe ce produit standard de toute sa lumière.Quand au traitement sans être flamboyant, il se regarde comme un produit du genre, avec ses malfrats calibrés à la française, auxquels Robert Stack essaie de s'adapter le mieux qu'il peut avec un timbre de voix sonore, semblant plus phonétique que réellement verbal.Suzanne Flon épouse effacée est merveilleuse de simplicité, en faisant comme d’habitude semblant de ne rien comprendre.