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CENDRILLON-2013-
Nationalité : États-Unis
Titre VO : Cinderella
Durée : 1h45
Date de sortie en France : 25/03/2015
Réalisation : Kenneth BRANAGH
Inspiration : D'après le conte éponyme de Charles PERRAULT
Prise de vues : Haris ZAMBARLOUKOS
Musique : Patrick DOYLE
Distributeur : The Walt Disney Company France
Visa d'exp. : 141864
Résumé
Dans cette histoire, le père de la jeune Ella, un marchand, s'est remarié après la mort tragique de la mère de la jeune fille. Pour l'amour de son père, Ella accueille à bras ouverts sa nouvelle belle-mère, Lady Tremaine, et ses filles Anastasia et Drisella. Mais lorsque le père d'Ella disparaît à son tour d'une manière aussi soudaine qu'inattendue, la jeune fille se retrouve à la merci de sa nouvelle famille, jalouse et cruelle. Les trois méchantes femmes font d'elle leur servante, et la surnomment avec mépris Cendrillon parce qu'elle est toujours couverte de cendres. Pourtant, malgré la cruauté dont elle est victime, Ella est déterminée à respecter la promesse faite à sa mère avant de mourir : elle sera courageuse et bonne. Elle ne se laissera aller ni au désespoir, ni au mépris envers ceux qui la maltraitent. Un jour, Ella rencontre un beau jeune homme dans la forêt. Ignorant qu'il s'agit en fait d'un prince, elle le croit employé au palais. Ella a le sentiment d'avoir trouvé enfin l'âme soeur. Une lueur d'espoir brûle dans son coeur, car le Palais a invité toutes les jeunes filles du pays à assister à un bal. Espérant y rencontrer à nouveau le charmant "Kit", Ella attend avec impatience de se rendre à la fête. Hélas, sa belle-mère lui défend d'y assister et réduit sa robe en pièces... Heureusement, comme dans tout bon conte de fées, la chance finira par lui sourire : une vieille mendiante fait mystérieusement son apparition, et à l'aide d'une citrouille et de quelques souris, elle va changer le destin de la jeune fille.
Source : Matériel de presse
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Critiques - Commentaires Public
Que la narration du conte enrichi de Perrault soit ici distillée depuis les nuages – et jusqu’à « The End » - par la voix de la Bonne Fée (marraine à l’exquise diction), voilà qui transcende la simple trouvaille ! Il s’agit d’un signe en soi et ce supplément d’âme n’est pas le seul de la nouvelle Cendrillon, splendide remake disneyen en « live action » du classique animé de 1950, tant le désir d’enchanter y supplante au fond le projet d’engranger… Sur le terrain glissant de la féérie incarnée où pataugèrent avant lui, pour Disney, Stephen Herek (Les 101 Dalmatiens, 1996), Tim Burton (Alice au Pays des Merveilles, 2014) et, dans une moindre mesure, Robert Stromberg (Maléfique, 2014), le choix inattendu de Kenneth Branagh et sa ferme volonté d’ «actualiser » son modèle laissaient pourtant craindre le pire. Soumis depuis deux films (Thor et The Ryan Initiative) à la grosse artillerie, le vigoureux chantre irlandais de Shakespeare (4 longs métrages sur 14) n’avait-il point raté l’absurde transfert de « sa » Flûte enchantée (2006) en pleine guerre des tranchées ? On n’aurait pas non plus misé un sequin sur son scénariste yankee Chris Weitz, lui-même artisan poussif du 2e Twilight et d’une clinquante Boussole d’or (2007), ni d’ailleurs sur Lily James et Richard Madden, son couple de jouvenceaux british estampillés « séries TV » (l’une issue de Downton Abbey, l’autre de Klondike et Game of Thrones). Mais aussi recyclé et formaté soit-il, le cinéma néo-hollywoodien peut encore réserver de merveilleuses surprises, au sens le plus littéral de cette épithète. Nulle niaiserie en effet chez la fraîche émule d’Amy Adams dans Il était une fois (Kevin Lima, 2007) ou le sensible soupirant d’Une Promesse de Stefan Zweig (Patrice Leconte, 2013)! « La première fois qu’on voit Cendrillon adulte à l’écran, souligne du reste leur metteur en scène, elle a un livre dans les mains. C’est par son intelligence, sa curiosité, sa culture qu’elle est une femme accomplie, une héroïne moderne, capable d’exister sans les hommes ». Et fort inspirés les deux cosignataires le furent cette fois jusqu’à frôler le chef-d’œuvre, surpassant le texte originel (sec et lacunaire, quoique répétitif), puis sa célèbre adaptation graphique (trop centrée sur le jeu du chat Lucifer et des quatre espiègles souris, remises ici, avec lézards et oiseaux bleus, à leur juste place numérique). Notre seul regret : qu’ils aient cédé aux impératifs de la « diversité visible ». C’est qu’après Denzel Washington dans Beaucoup de bruit pour rien (1993), Nonso Anozie, l’imposant compagnon d’armes noir du Prince, détonne d’autant plus qu’il relaye son lot paradoxal de clichés racistes (puisque servile, fêtard et lubrique). Loin de verser en revanche dans l’hystérie où sombraient leurs caricatures animées, Sir Derek Jacobi et Stellan Skarsgard confèrent au Roi malade et au Grand Duc une gravité inquiète toute élisabéthaine. Si Javotte (Holliday Granger) et Anastasie (Sophie McShera), les deux demi-sœurs de l’héroïne, demeurent les petites pestes creuses et bouffonnes qu’elles doivent être, l’intelligente dramatisation des autres seconds rôles constitue l’un des atouts les plus originaux de cette version mûrie avec soin, charmeuse et mélancolique, qui lorgne habilement vers la Belle et la Bête (fatal voyage d’affaires paternel) – bientôt revisitée par Bill Condon – et celle au Bois dormant (galopante rencontre anticipée de Cendrillon et du Prince incognito, pendant une chasse à courre en forêt). Car outre la fameuse « pantoufle de verre » (ciselée par Swarovski, n’en déplaise à Balzac et Littré, rigoristes adeptes du « vair »), cristallisation stendhalienne dès lors il y a, mais aussi, sur ces cœurs qui battent trop fort, la permanente emprise d’une Mort jalouse. Aux décès non occultés de la mère, puis du père (qu’esquissent Ben Chaplin et Hayley Atwell, rayonnants de tendresse), du sage monarque enfin, se superpose le double deuil que porte tout du long, stoïque et très mondaine, l’altière et fielleuse marâtre campée par Cate Blanchett. Quant à la marraine salvatrice, elle s’invite en fausse mendiante opportunément nourrie pour révéler Helena Bonham Carter (la compagne de Tim Burton, repêché pour un prochain Dumbo « live »), fée primesautière non moins irrésistible que sa protégée dans le tourbillon saphir de sa robe d’apparat. Fluide et enveloppante, la réalisation nous associe d’ailleurs à ses replis et à ses vertiges que magnifient les images du chef opérateur chypriote Haris Zambarloukos (Mamma Mia , 2008), un complice de sept ans. Deux grands moments de cinéma en résultent : la somptueuse séquence du bal au palais (une extension embellie de Hampton Court, dans le Buckinghamshire), chorégraphiée à l’ancienne par Rob Ashford sur d’illustres modèles (Le Guépard, Autant en emporte le vent, Le Temps de l’Innocence, voire la Madame Bovary de Minnelli) et la fuite en carrosse à minuit, scandée par les jaquemarts du bourg sous une burlesque cascade d’effets spéciaux très inventifs. Le fidèle Patrick Doyle en amplifie encore la force émotionnelle car, bannissant la « soupe » maison au goût du jour, ses élans symphoniques alternent avec des couplets de Shakespeare (of course ! ) et une jolie berceuse du XVIIe siècle, « Lavender’s Blue », déjà chantée par Burl Ives chez Disney en 1949 (dans So Dear to My Heart). L’autre leitmotiv du film est une leçon de vie, léguée par une mourante à sa petite Ella (Eloïse Webb, future Cinderella) : « Sois courageuse et gentille » - adjectif quasi désuet qu’on préfèrera désormais traduire par « bienveillante » (« Have courage and be kind » en V.O.). Des valeurs que piétinent, cupides et cyniques, nos modernes apprentis sorciers, car il faut bien du courage en notre jungle pour rester gentil.
Bibliographie