"L'imagination est le seul moyen de conquérir l'absolu".
Les petites tranches explicatives du professeur Norman déposent quelques parcelles de luminosité dans cette avalanche pétaradante, insensible, rocailleuse et brutale, ne s'étalant pas au delà du neurone primordial, alimentant une mobilité thématique consistant à l'élimination quasi permanente de ses semblables par des analphabètes aliénés de la gâchette. Et pourtant, avec de gros efforts il est vrai, nous pourrions coloniser l'intégralité des possibilités de notre cerveau équivalant à la visite de toutes les étoiles de notre galaxie. Nos méninges domestiquées possèdent au même titre que l'univers, une ligne d'horizon que nous n'arrivons, ne pouvons ou ne voulons pas franchir. Ou tout simplement masquée, suite à nos comportements décevants. Le dépassement des capacités humaines ressemble pour l'instant à la vision d'une nuit étoilée dont le contenu est intouchable. Des milliards de connexions inconnues, dans un labyrinthe infini cadenassé suite à nos routines et à nos difficultés d'entreprendre. Une vie simple passée dans un enfermement quotidien, dont le prologue consiste à se reproduire et l'épilogue à transmettre à sa descendance un infime pic lumineux ou un misérabilisme ténébreux, permettant à l'histoire de l'espèce humaine de continuer dans ses accumulations sensitives personnalisées. Pendant que scintille au dessus de nos têtes, dans l'indifférence quasi générale, une rivière de diamant infinie et absolue permettant d'être partout à la fois. Le mouvement, ressource première et nécessaire à tous nos déplacements et créativités, ne produit plus que des devenirs basiques semblables à des balbutiements locaux cadencés par nos icônes terrestres. De la préhistoire aux temps modernes, Lucy se métamorphose uniquement au contact des siens.