Internée dans un petit hôpital psychiatrique du sud de la France, plus précisément au village de Montfavet près d'Avignon, à l'asile de Montdevergues, Camille Claudel vient d'apprendre la prochaine visite de son frère Paul, espérant de sa part une réelle implication dans une possible et rapide libération, ce que d'ailleurs ce dernier n'envisage nullement. Nous suivons ainsi trois journées mornes et banales de la célèbre recluse qui a le droit de préparer elle-même ses frugaux repas, à cause d'une maladive peur d'être empoisonnée. Des quotidiennes promenades avec quelques autres pensionnaires, dans les environs et sur les hauteurs dominant les alentours de l'hospice, lui permettent de sortir quelque peu de ses récurrentes angoisses et ses fréquents délires paranoïaques dans lesquels est accusé et honni le sculpture Rodin dont elle est séparée depuis bientôt une vingtaine d'années. La visite fraternelle tant attendue de Paul, devenu désormais un écrivain notoire, et son discours verbeux, emprunt d'un pesant mysticisme, d'oiseuses justifications et de froideur affective, n'auront aucune volonté d'élargissement pour la réclusion de sa soeur qui restera jusqu'à sa mort entre les murs de cette pénible et sordide désolation.

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